Conscience intéroceptive et défigement neurosensoriel : compléments de la méditaction

Stéphane Drouet, auteur de L’intelligence autonome du corps et thérapeute, s’est appuyé sur des connaissances en physique quantique et en neuroscience du corps, pour créer la méthode PEACE (Processus Empathique d’Abandon Corporel et Émotionnel) pour “ défiger ” le corps et ouvrir le cœur en relâchant les tensions neurosensorielles liées aux expériences difficiles du passé (blessures d’enfant) comme du présent, afin d’accéder à une nouvelle façon d’être donc de vivre sa vie.

Comme le décrit si bien Nathalie Perret, qui en a écrit la préface, c’est également un voyage intérieur  vers toujours plus de conscience et de présence à ce qui est là. C’est une libération des schémas limitatifs (ignorance, peur, attachement) dus à l’éducation, aux croyances personnelles, culturelles, religieuses, etc. L’approche que propose Stéphane Drouet est une réelle prise en charge personnelle, car elle nous invite à faire face et à assumer ce que nous sommes réellement, à ce qui est présent dans notre corps physique, mais aussi émotionnel et mental, voire spirituel, dans un but thérapeutique. Nous créons notre réalité intérieure et extérieure par nos pensées, nos désirs, émotions et sensations, de manière consciente et inconsciente. Il est essentiel de lâcher prise, d’arrêter d’essayer vainement de contrôler sa vie pour s’abandonner à ce qui est là et laisser la vie s’exprimer à travers soi. Le fait de s’abandonner à la sagesse de la vie apporte une plénitude, une sérénité extraordinaire, un monde d’abondance sans limite. Cette approche peut rejoindre tous ceux qui sont prêts à laisser tomber la prédominance du mental figé par leurs conditionnements, sans plus chercher à analyser, comparer, justifier, mais juste à vivre une nouvelle expérience. Il s’agit de devenir réceptif à notre ressenti, nos émotions, nos sensations pour découvrir différentes facettes de notre être, notre puissance et notre sagesse intérieure. Cette approche est une étape pour se dépouiller toujours davantage, tendre vers la neutralité, le silence, l’essence de ce qu’on est. La clé est le dépouillement permanent : ne plus rien vouloir, ne plus rien savoir, ne plus rien avoir, ne plus rien valoir, ne plus rien pouvoir. Et ce qui est parfois le plus difficile : ne plus rien faire, c’est-à-dire ne plus rien être. Alors on peut juste se laisser traverser par la vie, la vie inspiratrice et créatrice. Le défigement du corps permet de se dépouiller des mémoires sensorielles et d’accéder à une autre réalité, “ augmentée ”, selon le terme de Stéphane Drouet, en étant plus connecté à soi-même, à la sagesse de la vie, pour vivre une vie plus épanouie et enrichie à tous les niveaux. La réalité augmentée est un espace de confiance, d’insouciance, d’enthousiasme, de curiosité et d’ouverture à toutes les possibilités, au-delà des croyances et des peurs, des rigidités physiques, émotionnelles et mentales. C’est la dimension d’être créé par sa réalité plutôt que créer sa réalité (selon la loi d’attraction). La vie nous montre le Chemin que nous devons prendre. Pour vivre une vie épanouie et enrichie, il faut voir, percevoir et apprécier tout ce qui est présent là, tel quel (partenaire, emploi, etc).

PEACE.

Cette méthode permet de libérer le corps et le mental en travaillant sur les émotions, mais surtout sur les sensations. Le processus de défigement neurosensoriel est constitué de trois étapes après qu’on est réactivé le souvenir d’une situation difficile :

la libération des fascias et de l’énergie nerveuse cristallisée par un dépouillement total (“ je ne veux plus rien, je ne sais plus rien, je n’ai plus rien, je ne vaux plus rien, je n’y peux vraiment rien, je ne fais plus rien, c’est-à-dire au final je ne suis plus rien ”) ;

la reprise en main de sa vie en passant à l’action. Il s’agit d’exprimer ce qui a été retenu, parfois depuis très longtemps, aux niveaux émotionnel et sensoriel, pour évacuer colère, rage et rancœur ;

la réconciliation et neutralisation des perceptions inconfortables et destructrices du passé. Il s’agit de visualiser la situation avec les protagonistes au même âge, puis abandonner tout espoir (qui crée des attentes, un attachement). Pour cela, il faut d’abord le “ ressentir ” pleinement dans tout son corps, le laisser s’amplifier puis le dissoudre dans un lâcher-prise total, pour finalement laisser place à la page blanche, à l’espace où tout est possible. Alors on peut vraiment accueillir la vie avec la confiance, l’insouciance et l’innocence d’un petit enfant et accueillir l’inconnu, l’inattendu, l’inimaginable. Il s’agit d’une démarche de dépouillement personnel, où notre cœur libéré du corps souffrant ne crée plus nos vies par le contrôle, mais se laisse crée par la vie. Stéphane Drouet nous propose un Chemin concret vers soi pour découvrir l’essentiel : la Vie en soi et se laisser vivre par l’Amour.

L’approche PEACE apporte de nombreux bienfaits à plus ou moins long termes :

au niveau physique : diminution des symptômes par allègement des sensations corporelles, mieux-être physique par la mise en mouvement des fascias ;

au niveau mental : reprise en main de sa vie, stimulation pour passer à l’action, redécouverte de ce qui est bon pour soi, éloignement des schémas répétitifs, responsabilisation par rapport à ce qu’on vit ;

au niveau émotionnel : allègement des émotions, ouverture du cœur, présence à soi et aux autres.

On peut utiliser le processus de défigement neurosensoriel pour les problèmes personnels, relationnels ou professionnels, pour se libérer des addictions, pour travailler sur ses croyances et ses valeurs, les traumatismes, les deuils, les blessures, les douleurs chroniques, pour la réussite de projets, le rapport au temps et à l’argent … L’avantage de ce processus réside dans le fait qu’il peut être utilisé individuellement, de façon autonome, en auto-thérapie. Chacun peut donc prendre en charge ce qu’il vit et se guérir par lui-même.

Pourquoi la conscience intéroceptive et le défigement neurosensoriel sont des compléments essentiels de la méditaction ? La méditation permet de ressentir et d’observer ses sensations dans le corps, ce qui est une étape du défigement qui doit être complétée par l’abandon profond en conscience à ces sensations. En outre, le défigement travaille sur l’ouverture du système orthosympathique de passage à l’action (étape 2) et sur le système parasympathique rapide qui ouvre le cœur. Tant que cette étape 2 n’a pas été vécue en conscience, en action puis en relâchement, l’ouverture du cœur n’est pas réalisée. Car le corps n’est pas libéré et la rage/révolte s’y cache encore. Laisser venir et passer ne suffit pas pour s’en libérer. De plus, Stéphane Drouet nous fait découvrir que notre corps est un cerveau, qu’il n’est peut-être pas au service de notre tête mais l’inverse, que vous n’avez pas un seul nerf vague mais deux dont un qui ouvre et un autre qui bloque votre vie, que vous n’êtes pas alimenté par deux systèmes nerveux, mais trois, dont un qui fige votre vie, que votre cœur ne peut s’ouvrir que si votre corps est libéré de ses blessures d’enfance cristallisées sous forme de “ figements sensoriels ”, que vous ne savez pas en vérité ce qui est bon pour vous, que votre cœur bat deux fois pour une raison bien précise, que nos corps se parlent dans l’invisible, que vos fascias dirigent votre vie sensorielle, que vos émotions et pensées dépendent de vos sensations dans votre corps, que nous sommes constitués de quatre dimensions complémentaires : une mentale à travers le cerveau de la tête, l’une émotionnelle à travers le cerveau du ventre, l’une intuitive à travers le cerveau du cœur et l’une sensorielle à travers le cerveau du corps. C’est en considérant ces faits, que Stéphane Drouet propose de combiner deux approches thérapeutiques. Celle qui nous dit que nos cerveaux neuroplastiques se transforment via les émotions, celle qui nous apprend que notre corps et ses blocages sensoriels et nerveux, c’est-à-dire les figements neurosensoriels, se transforment au niveau neuroplastique via les sensations. Drouet propose de positionner l’approche thérapeutique émotionnelle en aval de la pratique thérapeutique sensorielle, afin de respecter le flux d’information dans notre être, qui veut que le traumatisme commence dans le corps, puis se transmet ensuite à la tête, aux émotions limbiques et aux pensées corticales. L’approche de défigement neurosensoriel consiste à libérer le corps en nous de ses souffrances d’enfant. Elle s’inspire de la psychologie sensorimotrice, de l’approche quantique liée aux lois holographiques et lois de résonnance, des études sur le tissu fascial ou tissu conjonctif, des avancées scientifiques sur le tronc cérébral, des lois neuroplastiques de transformation émotionnelle du cerveau, des travaux de l’Institut Heartmath sur le cerveau du cœur.  

Au fil de la pratique du défigement neurosensoriel, nous pouvons reprogrammer notre être à vivre l’abandon dans le corps à ce qui est. S’abandonner à nos sensations dans le corps, nous programmer inconsciemment à accueillir naturellement la vie comme elle est, comme une évidence, sans plus la combattre, mais en l’épousant. En épousant son flux et sa justesse. C’est comme une reprogrammation à vivre sans secousse, comme une danse avec la vie. Quand vous vous habituez à vivre l’abandon dans le corps comme une hygiène quotidienne, vous n’avez plus d’efforts à faire, vous devenez abandon à la vie dans votre vie. Vos cellules en redemandent, elles sont conditionnées à vivre spontanément. Dans cet espace de conscience, on ne veut plus quelque chose de précis pour nous, on ne veut plus rien, on regarde la vie comme notre besoin et on suit son message. Rien de plus. Ce qui ne nous empêche pas d’avoir des envies à l’intérieur de ce flux. À mesure que le défigement nous libère de nos croyances erronées sur nous, alors la vie devient fluide et nous écoutons ses messages. Nous nous abandonnons à ses messages et alors le stress se dissout. La vie devient notre maître, notre gourou, qui sait ce qui est bon pour nous. Pas nous, qui sommes leurrés par les messages rigides du corps qui pilotent nos pensées. Par nos figements. Le processus de défigement neurosensoriel est aussi un chemin vers l’auto-thérapie, car il peut-être reproduit seul, sur certains sujets inconfortables de notre histoire et de notre quotidien, sans l’intervention d’un thérapeute. C’est l’avènement de l’autonomie pour chacun d’entre nous, la liberté de penser, de désirer et de ressentir. Dans tout environnement quel qu’il soit et en présence de qui que ce soit (parents, enfants, amis, conjoint, collègues, supérieurs hiérarchiques). Il est en adéquation avec les paradigmes quantiques, qui nous apprennent que nous créons notre réalité à l’intérieur et à l’extérieur de nous, par nos pensées, nos désirs, nos émotions et aussi par nos sensations dans le corps. Nous avons la faculté de créer notre vie, non pas de manière conscience, mais de manière inconsciente, en s’abandonnant à la justesse de création de son potentiel, traversé par la vie chaque seconde. Dans notre inconscient, nous avons à notre disposition un potentiel d’intelligence créatrice infinie, traversé par la Conscience créatrice de la Vie, auquel nous pouvons nous abandonner à chaque instant. Stéphane Drouet nous propose de créer notre vie en ne voulant plus rien, en laissant venir à nous ce que veut créer notre inconscient, ce potentiel de puissance illimité qui permet des prouesses extraordinaires, comme ces mères qui soulèvent des voitures pour sauver leurs enfants bloqués en dessous. Nous sommes conscients seulement de 1% de notre réalité en moyenne et nous avons appris à créer avec ce 1%. Ce qui a été appelé “ loi d’attraction ”. Nous pouvons apprendre à sortir de la personne qui veut, qui croit savoir ce qui est bon pour elle, pour nous abandonner à la sagesse de la vie, en utilisant le défigement pour nous abandonner à notre potentiel créateur natif, via notre inconscient, qui nous pilote à 99%. Stéphane Drouet a appelé ce processus “ réalité augmentée ”. Cet espace où nous ne voulons plus rien et accédons à ce creuset illimité d’informations qui nous permet de vivre une vie illimitée dans tous les domaines de notre vie : santé, sexualité, famille, couple, situation sociale, travail, spiritualité …

Pour saisir l’action transformatrice profonde du processus de défigement neurosensoriel, il est utile de connaître les diverses structures en jeux, leur rôle et leur fonctionnement dans le corps. Et de comprendre le cheminement et le traitement de l’information neurosensorielle qui détermine nos relations avec nous-mêmes, les autres et les événements de la vie.

Lire la suite : Conscience intéroceptive et défigement neurosensoriel : structures en jeux.


Commentaires

3 réponses à “Conscience intéroceptive et défigement neurosensoriel : compléments de la méditaction”

  1. Avatar de Jolabis
    Jolabis

    Merci. Je me permets de signaler une petite coquille… méditaction. Rare dans des textes…
    Bonne année 2020

    1. Avatar de Pierre Varin
      Pierre Varin

      Bonjour Jolabis
      Bien qu’inusité, le terme méditaction a été créé par Benoît Rancourt, psychologue pour désigner la transformation de l’état de méditation en conscience agissante. Pour plus de détails à ce sujet, lisez la chronique Franchir les étapes de la conscience : poursuivre le chemin vers le Soi présentée sous la rubrique Pour être bien dans sa tête. Merci de me donner l’occasion de préciser la source et la nature de la méditaction pour le bénéfice de tous.

  2. Avatar de Jolabis
    Jolabis

    Bonjour,
    j’avais hésité. Ce n’est pas important les coquilles dans un texte avec autant de sources d’informations. C’est le contenu qui importe.
    Merci encore de nous transmettre votre connaissance.

    Bravo d’être aussi productif.

    Jolabis

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