Certes, notre équilibre physiologique, psychologique et par conséquent, notre santé physique et mentale, sont tributaires de notre capacité d’agir aux mieux de nos intérêts face aux diverses circonstances de la vie. Mais, notre vision du monde, plus spécifiquement nos croyances sont toutes aussi importantes à cet égard. Selon Bruce H Lipton, biologiste, nos croyances contrôlent notre biologie, d’où le titre de son livre Biologie des croyances, dont nous présentons les principales explications à ce sujet.
Nos croyances.
Nos réactions aux stimuli sont en effet contrôlées par nos perceptions, mais nos perceptions acquises ne sont pas toutes exactes, elles peuvent être vraies ou fausses. C’est pourquoi il serait plus exact d’appeler ces perceptions de contrôle des croyances et de considérer que ce sont elles qui contrôlent notre biologie. La bonne nouvelle, c’est que nous avons la capacité d’évaluer consciemment nos réactions aux stimuli et de les changer après nous être occupés du puissant inconscient dans lequel peut se retrouver de fausses perceptions devenues des croyances ; sources de comportements inappropriés et restreints, donc inadaptés à la réalité. Il existe plusieurs approches – psychothérapie, hypnose, techniques psychologiques énergétiques – pour accéder au subconscient et modifier les croyances subconscientes, sources de limitation et de comportement inadapté.
Comment l’esprit contrôle le corps :
En médecine, on enseigne, du moins en survol, que le mental peut affecter le corps. On véhicule l’idée que certaines personnes vont mieux quand elles “ croient ” (à tort, bien sûr) qu’on leur administre des médicaments. La médecine appelle ce phénomène “ effet placebo ”. Pour sa part, Lipton l’appelle “ effet de croyance ” pour souligner que nos perceptions, exactes ou inexactes, agissent de la même manière sur le comportement et le corps.
L’effet placebo “ dans la tête ” est associé en médecine classique aux malades imaginaires et aux patients influençables. Pour Lipton, c’est là une erreur monumentale. Il est d’avis que la médecine classique ne devrait pas juger le pouvoir de l’esprit comme étant inférieur à celui de la chimie et du scalpel. Elle devrait abandonner la “ conviction ” que le corps et ses parties sont fondamentalement stupides et nécessitent une intervention externe – médicale bien sûr – pour rester en santé. Pour Lipton, si l’esprit a été rejeté aussi sommairement en médecine, c’est non seulement en raison d’une pensée dogmatique mais également pour des considérations financières. En effet, si votre esprit avait le pouvoir de guérir votre corps malade, pourquoi iriez-vous consulter un médecin et, pire encore, pourquoi achèteriez-vous des médicaments non dénués d’effets secondaires importants.
Placebo : l’effet croyance positive.
Si le fonctionnement du placebo reste largement ignoré en médecine, certains chercheurs et praticiens s’y sont intéressés. Leur conclusion laisse entendre que la technologie avancée de la médecine moderne, y compris son outil le plus concret, la chirurgie, peut entraîner un effet placebo. Des études ont démontré que l’effet placebo est puissant dans la chirurgie orthopédique des genoux, dans le traitement de l’asthme et de la maladie de Parkinson. Et dans les cas de dépression, les placebos volent la vedette. Mieux encore, même si les patients se font dire qu’ils reçoivent une médication n’ayant aucun ingrédient actif, le placebo agit.
Nocebo : l’effet croyance négative.
Le phénomène de l’esprit qui, par la suggestion positive, améliore la santé est désigné sous le nom de placebo. Mais lorsque le même esprit est absorbé par des pensées négatives susceptibles de nuire à la santé, cet effet négatif est appelé nocebo.
En médecine, l’effet nocebo peut s’avérer aussi puissant que l’effet placebo, ce que vous devriez avoir à l’esprit chaque fois que vous consulter un médecin. Par leurs paroles et leurs attitudes, les médecins sont à même de transmettre aux patients des messages décourageants et malheureusement nuisibles. De nombreux cas de nocebo suggèrent que les médecins, les parents et les enseignants peuvent vous amener à perdre espoir en vous programmant à croire que vous n’avez aucun pouvoir.
Vos croyances positives et négatives affectent non seulement votre santé, mais aussi les autres aspects de votre vie. Pensez à l’homme sain et sauf, qui avait imprudemment bu la bactérie désignée par la médecine comme étant la cause du choléra. Pensez aux gens qui marchent sur des charbons ardents sans se brûler. Si la foi en leur potentiel défaille, ils finissent les pieds brûlés.
Vos croyances agissent comme les filtres d’un appareil photo. Elles changent votre façon de voir le monde. Et votre biologie s’adapte à ces croyances. Nous ne pouvons changer les matrices de notre code génétique, mais nous pouvons changer notre esprit. Et si nous admettons “ réellement ” que nos croyances ont un tel pouvoir, nous détenons la clé de la liberté. Vous avez la possibilité de voir la vie en rose, d’avoir des croyances qui aideront votre corps à grandir ou de choisir des filtres sombres qui noircissent tout et rendent votre corps et votre esprit vulnérables à la maladie. Vous pouvez vivre dans la peur, la haine, la rancœur ou dans la confiance, l’amour, la compassion ; le choix vous appartient.
Un des secrets les plus précieux de la vie, c’est d’apprendre à contrôler l’esprit pour favoriser la santé. C’est ce que les maîtres spirituels et les sages nous répètent depuis des millénaires. Comme le disait le Mahatma Ghandi : vos croyances engendrent vos pensées ; vos pensées engendrent vos paroles ; vos paroles engendrent vos gestes ; vos gestes engendrent vos habitudes ; vos habitudes engendrent vos valeurs ; vos valeurs engendrent votre destin.
Cette fois, la science s’oriente dans la même direction. Ce ne sont pas nos gènes, mais nos croyances et notre foi qui contrôlent nos vies. En effet, l’épigénétique comportementale élucide les mécanismes expliquant comment le port de lunettes roses ou le développement des relations sociales satisfaisantes peuvent permettre à nos cellules de s’épanouir. La mission des scientifiques de l’épigénétique comportementale consiste pour l’essentiel à comprendre comment nous pouvons façonner notre “ nature ” en prenant soin de nous, en nous apportant du réconfort et en donnant de l’amour ou de la tendresse à autrui. Dans ce cas précis, le terme “ nature ” fait allusion aux caractères contrôlés par les gènes alors que “ prendre soin de soi et d’autrui ” est un concept englobant une vaste gamme d’expériences de vie, incluant les interactions sociales, la nutrition et une attitude mentale positive. Leurs recherches ont confirmé que les cellules cérébrales traduisent les perceptions-croyances que l’esprit a du monde en des profils chimiques complémentaires et uniques qui, une fois secrétés dans le sang, contrôlent la destinée des cent milliards de cellules qui constituent l’organisme humain. Ainsi le sang, le milieu de culture du corps, ne nourrit pas seulement les cellules en nutriment ; ses composants neurochimiques régulent aussi l’activité génétique et comportementale des cellules. Comme l’a déclaré Steve Cole, épigénéticien oeuvrant à la faculté de médecine de l’Université de Californie à Los Angeles : “ une cellule, c’est une machine qui transforme l’expérience en biologie ”. Autrement dit, lorsque nous modifions notre façon de percevoir le monde, donc lorsque nous modifions nos croyances, nous transformons la composition chimique du sang, ce qui entraîne ensuite, une modification complémentaire des cellules de notre organisme.
La fonction de l’esprit est de créer une cohérence entre nos perceptions-croyances et la réalité que nous expérimentons. La science sait que certains systèmes physiologiques, principalement le système musculaire, sont placés sous le contrôle volontaire de l’esprit conscient. Par ailleurs, il y a toujours eu des phénomènes remettant en cause la croyance médicale selon laquelle les autres fonctions du corps sont placées sous le contrôle involontaire du système nerveux autonome. Lorsque des yogis indiens ont démontré qu’ils pouvaient “ consciemment ” outrepasser les contrôles autonomes, tels la régulation de la température corporelle, la pression artérielle ou le PH sanguin, ils ont prouvé la capacité de l’esprit conscient à influencer l’intelligence innée de l’organisme humain. C’est aussi le cas de l’hypnotiseur qui affirme à des individus en transe que leur peau a été brûlée par une cigarette. Bien qu’en réalité, ils n’aient été touchés que par l’extrémité des doigts de l’hypnotiseur, ces individus manifestent une réaction cutanée comme s’ils avaient subi une véritable brûlure. Et que dire des chirurgies du cœur, du cerveau et des opérations de l’aorte, de la carotide, de la thyroïde, du sein ou de l’utérus effectuées sur des patients sous hypnose avec ou sans anesthésie locale mais sans anesthésie générale. Les patients sont alors conscients de ce qu’ils vivent sans en être perturbés émotionnellement, bien au contraire en ressentant une grande sérénité. L’hypnose, cet état modifié de conscience, est un exemple spectaculaire de la puissance de la pensée. Si vous avez du mal à croire ou à imaginer comment cela se passe, regardez cette vidéo d’une opération sous hypnose d’un homme de 83 ans
Pour Lipton la conclusion est simple : les perceptions positives de l’esprit améliorent la santé en stimulant les fonctions immunitaires alors que l’inhibition de l’activité immunitaire par des perceptions négatives peut entrainer la maladie. Et les perceptions négatives peuvent aussi induire un stress psychologique chronique et débilitant qui aura un impact profond et délétère sur la fonction des gènes. Les démonstrations cliniques que la perception-croyance exerce une puissante influence sur la physiologie, l’expression génétique et le comportement ont incité l’épigénéticien Steve Cole à conclure que nous sommes les architectes de notre propre expérience. Et qu’en réalité, notre “ expérience subjective ” a plus de puissance que notre situation objective. Pour Cole l’expression “ expérience subjective ” signifie la perception ou les croyances, tandis que l’expression “ situation objective ” peut-être interprétés comme la réalité. Autrement dit, vos croyances ont plus de puissance que votre réalité, d’où le titre de l’ouvrage de Bruce H Lipton : Biologie des croyances.
Croissance et défense.
L’évolution nous a dotés de nombreux mécanismes de survie ; lesquels se divisent grosso modo en deux groupes : la croissance et la défense. Ces mécanismes constituent les comportements fondamentaux nécessaires à la survie d’un organisme. Or, ces deux mécanismes de survie opposés, qui ont mis des milliards d’année à évoluer, présentent un dilemme ; ils ne peuvent fonctionner simultanément de manière optimale.
À l’instar des cellules, les humains restreignent inévitablement leur comportement de croissance lorsqu’ils passent en mode défense. En plus de canaliser l’énergie nécessaire aux tissus et aux organes en vue d’une réaction de défense, un autre facteur restreint la croissance. Le processus de croissance nécessite une communication ouverte entre un organisme et son environnement. En revanche, la défense nécessite la fermeture du système pour isoler l’organisme du danger. L’inhibition de la croissance est également débilitante, car le processus de croissance ne fait pas que dépenser l’énergie mais s’avère aussi nécessaire pour en produire. Par conséquent, une réaction de défense soutenue freine la production d’énergie vitale.
Vous pouvez survivre au stress suscité par un danger, mais l’inhibition chronique des mécanismes de croissance peut sérieusement compromettre votre vitalité. En outre, vous devez savoir que pour vivre pleinement votre vitalité, il faut davantage que simplement vous débarrasser des stress de l’existence. Dans la séquence croissance-défense, l’élimination du stress vous amène seulement au point neutre. Pour vous épanouir vous devez non seulement éliminer le stress mais aussi, chercher activement à vivre dans la joie, l’amour et la satisfaction afin de stimuler le processus de croissance.
La biologie de la défense intérieure.
Chez l’humain, les comportements de croissance et de défense sont contrôlés par le système nerveux ; lequel surveille les signaux environnementaux, les interprète et détermine une réaction appropriée. Lorsque le système nerveux reconnaît un stress environnemental dangereux, il alerte la communauté cellulaire du danger imminent. Le corps est en fait doté de deux systèmes de défense distincts chacun étant essentiel au maintien de la vie.
Le premier système organise la défense contre les dangers externes. Il s’agit de l’axe HPA (hypotalamo-hypophyso-surrénalien). Lorsqu’il n’y a pas de danger, l’axe HPA est inactif et la croissance s’effectue. Par contre, les réactions de stress inhibent la croissance et compromettent la survie du corps puisqu’elles interfèrent avec la production de réserves d’énergie vitale.
Le deuxième système de défense corporel est le système immunitaire, qui nous protège des dangers internes, dont ceux causés, en autres, par les virus et les bactéries. Lorsque le système immunitaire est mobilisé il peut consommer une grande partie des réserves énergétiques du corps.
Lorsque l’axe HPA mobilise le corps pour se défendre, les hormones surrénales empêchent directement le système immunitaire de conserver ses réserves d’énergie. Ainsi, l’activation de l’axe HPA a pour conséquence secondaire d’interférer avec votre aptitude à combattre la maladie. L’activité de l’axe HPA entrave également votre capacité à réfléchir rationnellement. Le traitement de l’information dans le cerveau antérieur, siège du raisonnement et de la logique, est considérablement plus lent que le traitement des réflexes, contrôlés par le cerveau postérieur. En situation d’urgence, plus l’information est traitée rapidement, plus l’organisme a des chances de survivre. S’il est nécessaire que les signaux de stress répriment l’activité consciente qui est plus lente, et ce, pour augmenter les chances de survie, c’est au prix d’une conscience et d’une intelligence réduites.
Le système de l’axe HPA est un ingénieux mécanisme pour traiter le stress grave. Par contre, ce système de défense n’a pas été conçu pour fonctionner continuellement. Aujourd’hui, le stress ne se présente pas sous la forme d’un danger sérieux et concret, simple à identifier et auquel il est facile de réagir. En fait, nous sommes constamment assaillis par une multitude de problèmes insolubles dans nos vies personnelles, au travail et dans la société. De tels tracas ne menacent pas notre survie immédiate mais sont en mesure d’activer l’axe HPA et d’entraîner une augmentation chronique des hormones de stress. Aujourd’hui, nous vivons en mode de vigilance exagérée et constante, qui affecte sérieusement notre santé physique et mentale. Nos stress quotidiens activent constamment l’axe HPA, incitant le corps à l’action. Contrairement aux athlètes de compétition, en attente en tension du signal de départ, nous ne libérons pas nos stress corporels, vivant toujours sous la pression des peurs ou des problèmes chroniques. La médecine reconnaît aujourd’hui que la quasi-totalité des maladies graves est relié au stress chronique.
C’est pourquoi Bruce Lipton vous suggère d’examiner comment vos peurs et vos comportements de défense qui s’ensuivent affectent votre vie en répondant aux questions suivantes : Quelles peurs vous empêchent de grandir ? D’où proviennent-elles ? Sont-elles réelles ou imaginaires ? Parce qu’il considère que l’abandon des peurs et des souvenirs susceptibles de provoquer du stress est la première étape pour retrouver une vie plus épanouie et satisfaisante. Comme l’affirme Lipton, vos gènes ne dictent en rien votre vie et vous pouvez transformer cette dernière lorsque vous modifiez vos croyances.
Les automatismes socio-culturels.
Les études menées par Shawn Achor, auteur, formateur et conférencier, soulignent le fait que nous avons été culturellement programmés pour croire que si nous atteignons nos objectifs (être accepté dans une université de prestige, décrocher un emploi bien payé, posséder une maison luxueuse) nous serons heureux. Cependant, cette formule sommaire du bonheur devrait être totalement inversée : le bonheur entraîne le succès et non l’inverse. Pour dire les choses autrement, la réussite sociale ou financière n’apporte pas nécessairement le bonheur, tandis que le bonheur apporte généralement la réussite. Ce fait est appuyé par de nombreuses recherches dans les domaines de la psychologie et de la neuroscience, qui démontrent qu’une vision positive de la vie permet d’améliorer l’activité cérébrale et de vivre des expériences professionnelles plus créatives, plus épanouissantes et plus productives.
J’ajoute également le fait que nous avons aussi été culturellement programmés pour croire que la croissance illimitée de la production de biens marchands est le garant de notre prospérité économique, sociale, de notre bien-être et de notre bonheur via le consumérisme. C’est sur la base de cette “ croyance ” que s’est établie notre organisation socio-économique productiviste, c’est-à-dire la hiérarchie de position sociale, de pouvoir et de salaire inégalitaires. Le discours – politique, entrepreneurial, publicitaire, corporatiste – faisant l’apologie de cette croyance a pris bien soin d’en occulter les effets pervers : croissance des inégalités socio-économiques, diminution des ressources naturelles et de la biodiversité, contamination des sols, de l’air, de l’eau et des organismes vivants, augmentation des maladies chroniques … L’ampleur de ces effets pervers sur l’état de notre milieu de vie interne et externe nous obligent aujourd’hui à remettre en cause cette croyance. Globalement, cela doit passer par un questionnement personnel et sociétal concernant :
- un mode de vie, de production, de consommation et de gouvernance compatibles avec un état de santé physique, mental, social, économique et environnemental optimal en fonction des ressources disponibles ;
- les moyens d’y parvenir pour passer d’une société de consommation prédatrice et destructrice dont la principale finalité est la recherche du profit et de la dominance économique, à une société de développement durable permettant à tous de vivre décemment et de participer de façon égalitaire au choix de sa finalité.
Nous pouvons choisir l’amour plutôt que la colère, la joie plutôt que la tristesse, l’optimisme plutôt que le pessimisme, le pardon plutôt que la vengeance, la gratitude plutôt que le droit, la moralité plutôt que la loi, de répondre à de vrais besoins plutôt qu’à l’envie de posséder, de suivre ses passions et ses dispositions plutôt que choisir en fonction de gains matériels, de faire des choix personnels plutôt que de répondre de façon automatique aux conventions et aux dictats socio-culturels.
Non
seulement la modification des croyances
peut induire des changements importants dans l’activité génétique, mais
également au niveau de l’apprentissage, des relations sociales et de l’activité
professionnelle. Il va sans dire qu’avec
le développement de la connaissance, de la conscience et de la moralité, elle
peut également entraîner des changements positifs au niveau de l’organisation
socio-économique au bénéfice de tous ses membres.
Et, puisque nos choix déterminent
notre état de santé physique et mental, celle de notre société et de notre
environnement choisissons donc nos croyances avec sagesse.
Lire la suite : Transformez votre conscience.
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