ÉQUATION MENTALE ET STRESS.
Si les équations mentales diffèrent d’une personne à une autre, la réaction physique qui en découle est la même pour tous. Les équations mentales ont un impact sur le système nerveux et sur le corps, car ce dernier doit s’adapter aux stimuli déclencheurs. Par exemple, votre patron est un obstacle qui vous empêche de combler votre besoin de reconnaissance en ne vous confiant que des dossiers minables qui vous empêcheront de progresser dans l’entreprise. Vous ressentez de la colère qui, ultimement, se manifestera par de l’attaque : vous ne vous gênez pas pour le critiquer devant vos collègues, vous le boudez et pire encore, vous saboter les dossiers pour essayer de lui nuire.
Les émotions générées par les équations mentales sollicitent le corps physique. Cela se manifeste par la réaction générale d’adaptation découverte par Hans Seyle et par celle de l’activation et de l’inhibition de l’action découverte par Henri Laborit. Mais, la réaction de stress n’existe pas sans raison. Elle n’apparaît pas dans votre vie par hasard. Le stress que nous nous créons, est le résultat d’une équation mentale qui empoisonne notre existence. Il est une conséquence de notre comportement, et non pas une cause. Et ce qui épuise le système, c’est de nous sentir constamment en danger. En agissant ainsi, nous nous tendons un terrible piège, car notre système émotionnel fait des associations en lien avec nos équations mentales. Et comme il travaille sans répit, nous sommes alors, du matin au soir, émotivement chargés. Donc, de plus en plus stressés.
En fait, lorsque notre besoin est irrationnel, de plus en plus d’associations reliées à ce besoin se font dans notre esprit. Il peut être présent dans plusieurs situations et plus il est présent, plus nous devenons chargés émotivement. Et plus nous sommes chargés émotivement, plus notre esprit fait des associations reliées au besoin irrationnel, plus nous éprouvons des émotions et plus encore nous devenons chargées émotivement. Vous comprenez sûrement que lorsque nous tombons dans ce piège, nous entrons dans un cercle infernal puisque notre besoin irrationnel ne sera jamais comblé. Si nous maintenons ce système actif, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, le prix à payer peut être lourd de conséquences.
LE PRIX DES CHARGES ÉMOTIVES.
Nos charges émotives ont un impact direct sur notre système nerveux et hormonal. Lorsque nous ressentons une émotion, notre système produit de l’adrénaline et du cortisol et le rythme cardiaque s’accélère.
Quelles sont les conséquences de nos charges émotives sur l’ensemble de notre système physique ? Si une situation dangereuse déclenche en nous la peur par exemple, notre système de défense se mettra en place pour nous permettre d’agir soit pour l’éliminer, l’éviter ou la fuir. À nouveau en sécurité, le corps se retrouve en état d’équilibre. Toutefois, lorsqu’un besoin irrationnel est constamment sollicité, l’émotion s’installe en permanence en nous. Dans ce cas, notre corps produit de l’adrénaline, nos muscles se contractent et le rythme cardiaque s’accélère. Quand ce système d’urgence s’installe de façon chronique dans notre vie, nous risquons alors l’épuisement physique et mental. Notre principal défi est donc de trouver la quantité de stress qui nous convient en évaluant l’impact que le stress a sur notre système.
L’ÉLASTIQUE QUI S’ÉTIRE.
Notre système nerveux peut se comparer à un élastique. Quand un stimulus déclencheur survient, l’élastique s’étire. Et lorsque nous satisfaisons notre besoin par une action adaptée, notre élastique retrouve alors sa position initiale. C’est le fonctionnement normal de notre système de survie. Ne perdons pas de vue que notre système de survie est associé au système émotionnel. S’il joue un rôle important dans notre vie, il peut toutefois devenir nuisible si un besoin devient irrationnel. Souvenez-vous qu’un besoin devient irrationnel lorsqu’il est souvent sollicité et que nous sentons constamment qu’il n’est pas comblé. Par ricochet, le besoin irrationnel stimule le système de survie. En conséquence, notre élastique s’étire inutilement, car notre survie n’est pas en danger.
Il n’est pas nécessaire de vivre physiquement une situation pour que s’active notre système émotionnel. Nos pensées s’occupent sans problème de cette tâche. Lorsque nos pensées partent dans une spirale mentale qui n’en finit plus, nous surchargeons inutilement notre système émotionnel et par le fait même notre corps physique.
L’ÉLASTIQUE, NOTRE FIDÈLE ALARME.
Pour beaucoup d’entre nous, les nuits ne sont plus suffisantes pour que l’élastique se détende. Nous espérons que des vacances prolongées suffiront pour nous reposer. Mais quand vient le temps des vacances, nous nous étonnons d’être épuisés ou malades. Contrairement à ce que vous pouvez penser, ressentir la fatigue du corps et les émotions accumulées est un véritable cadeau du ciel, car cela indique que quelque chose ne va pas. Il est donc essentiel de se préoccuper de la santé de votre élastique. Prenez conscience de ces pensées obsédantes qui vous habitent, car elles sont une alarme qui indique que le système nerveux n’en peut plus. Notre ressenti, nos émotions, nos fatigues, nos réactions comportementales, nos problèmes de mémoire sont différentes formes d’alarme que notre système nerveux déclenche, pour que nous agissions en vue de retrouver notre équilibre.
L’ÉLASTIQUE ANESTHÉSIÉ.
Les situations énergivores et stressantes font partie intégrante de notre vie occidentale, au point que nous avons perdu nos repères. Il est dorénavant “ normal ” d’être soumis au stress chronique, d’être continuellement fatigué, et de vivre un épuisement professionnel. C’est un mal nécessaire que nous avons fini par accepter. Dans le pire des cas, nous nous disons que nous nous reposerons plus tard, lorsque nous serons vieux, riches et retraités. Beaucoup d’entre nous ne se souviennent même plus ce qu’est un élastique totalement calme. Cette façon de vivre, constamment sous tension nerveuse et adrénaline, est devenue l’état de base de notre élastique.
Pour assurer sa survie, le corps possède cette capacité formidable de s’anesthésier dans les situations de danger. Toutefois, ce système d’urgence est conçu que pour de courtes périodes. Voilà tout le problème ! Ce système temporaire s’est mis en place de façon permanente dans nos vies et nous avons développé des techniques efficaces pour ne plus ressentir les avertissements de déséquilibre. Nous avons anesthésié notre système d’alarme et, tels des caméléons, nous nous sommes adaptés à notre environnement au profit d’une cadence folle qui maintient notre élastique étiré en permanence. Nous nous sommes désensibilisés à un tel point, que nous nous mettons en danger en toute inconscience. Car vient un temps où ce système, ne pouvant plus être maintenu davantage, finit par s’effondrer.
Pour réapprendre à sentir notre élastique et comprendre ce qui se passe en nous, il est essentiel d’observer et de reconnaître nos réactions émotives et nos comportements. Demandez-vous comment est votre élastique aujourd’hui. Est-il étiré au point de bondir à la moindre émotion ? Ou, au contraire, est-il souple et tonique, restant impassible aux stimuli potentiellement perturbateurs ? Il est facile d’être en situation de danger, car ayant perdu nos repères, nous pouvons croire, à tort, que notre élastique se porte à merveille. Dans ce cas, ce qui nous attend pourrait s’avérer désagréable et coûteux, car si notre système s’effondre, nous pouvons devenir malades ou dépressifs. La maladie n’est-elle pas l’ultime moyen que notre système utilise pour nous dire qu’il n’en peut plus ?
BONJOUR LES DÉGATS.
Nos vies sont de véritables marathons émotionnels. Du matin au soir, au travail comme à la maison, les émotions viennent sans cesse étirer notre élastique. Notre système nerveux est tellement épuisé que nos nuits de sommeil, nos fins de semaine, nos journées de congé et nos vacances ne permettent plus à notre élastique de se détendre. De plus, nous croyons être invincibles, à l’abri des tempêtes intérieures, de l’épuisement physique et mental, protégés, vaccinés, immunisés contre toutes formes de maladie. Nous sommes des héros du surmenage. Nous pouvons même maintenir un rythme qui se rapproche de la folie – nous coucher très tard, boire des litres de café et de boissons énergisantes, engloutir d’énormes quantités de nourriture trop grasse, trop sucrée, trop calorique, bourrée de produits chimiques – vivre continuellement sous un stress intense ou dans la négativité, sans éprouver le moindre malaise physique ou signe de maladie, jusqu’au jour où l’on s’effondre. La dépression et la maladie ne sont pas un coup du hasard ou un malheur relié au vendredi 13. Si le corps qui nous porte n’en peut plus, s’il est épuisé, mal en point ou malade, c’est que nous l’avons conditionné pendant des années et des années pour que s’y installent la détresse psychologique et la maladie.
DES STIMULI TROP STIMULANTS.
Reconnaissons que nous sommes responsables de notre stress, de nos équations mentales, de nos charges émotives et qu’il nous est possible de nous en libérer pour détendre notre élastique. Pour donner une seconde chance à notre élastique et évacuer les émotions qui s’accumulent en nous et surchargent notre système, nous pouvons aussi réduire le nombre de stimuli. Et comble de malchance, il y en a beaucoup. Notre monde moderne raffole des stimuli de toutes sortes et nous sommes bombardés par un nombre infini de sons, d’images et d’odeurs. Quotidiennement, nous sommes exposés à des quantités hallucinantes d’informations et de sollicitations dans les journaux, à la radio, à la télévision, sur nos ordinateurs, sur nos téléphones intelligents et sur les panneaux publicitaires.
Il est temps d’amorcer une réflexion sur les conséquences qu’ont les médias sur notre système émotionnel. Il faut reconnaître que nous sommes beaucoup trop exposés à des stimuli de toutes sortes qui ne contribuent en rien à notre vie. D’abord il y a beaucoup trop de bruits inutiles. C’est une pollution incroyable d’interférences diverses, de l’anti-silence à l’état pur, du super-bruit à l’état brut. De plus, nous recevons trop d’informations, souvent totalement inutiles et pour aucune raison. Nous sommes devenus en quelque sorte, des obèses de l’information. Et face à cette surcharge d’informations, n’oublions pas que le cerveau émotionnel ne fait pas de différence entre le vrai et le faux, entre la réalité et nos fabulations. Si le cerveau rationnel fait la différence entre un film < violent > et la réalité, le cerveau émotionnel n’en fait aucune. Il ignore ce qu’est la fiction et ce qu’est la réalité. Il fonctionne par associations et nous portons tous en nous des images, des mémoires, des émotions qu’il nous est possible d’associer au film < violent > que nous visionnons. Et nous sommes capables, inconsciemment, de reproduire ces charges émotives même si, dans la réalité, nous sommes assis en famille, autour d’un bol de pop-corn. Étonnant, n’est-ce pas mais pourtant vrai ?
Malgré les différents systèmes d’alarme qui s’activent dans notre corps, nous nous anesthésions et nous poursuivons notre vie, survoltés par le stress, par la peur constante, par la colère et par la tristesse du matin au soir et du soir au matin. Nous voguons sur la mer houleuse de notre existence en avalant pilules, granules et caféine tout en pensant que le monde ne pourrait pas mieux aller. Ce constant ne vous rappelle-t-il pas notre pantin entremêlé dans ses cordes ?
Il est impératif de vérifier si notre élastique est plus usé que nous le pensons et si c’est le cas, de changer notre mode de fonctionnement si l’on veut expérimenter plus de sérénité, d’énergie et de joie dans notre vie.
Lire la suite : Plus de sérénité, d’énergie et de joie dans votre vie : la dimension énergétique.
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