Conscience intéroceptive et défigement neurosensoriel : première étape du PEACE

Classé dans : Être bien dans sa peau | 1

Le défigement neurosensoriel est un processus vécu en conscience focalisée durant les trois étapes du PEACE, qui est basé sur l’abandon de la conscience à ce qui se vit dans le corps, à travers un abandon à la peur, à l’impuissance, à la rage et à la frustration.  À travers un processus hautement conscient qui combine observation du ressenti corporel et sensoriel, accompagnement conscient du relâchement et de l’abandon de la peur vécue dans le corps, la conscience focalisée accompagne lentement les masses d’eau à migrer dans les fascias, à travers des mouvements rétablis dans le fascia. À mesure que votre conscience accompagne vos tissus à s’abandonner à votre peur et à votre impuissance dans une situation précise vécue dans le passé, vos fascias se libèrent et se remettent peu à peu en mouvement, l’eau y recircule, votre tissu nerveux est à nouveau mobilisé, créant des phénomènes de libération corporelle : tremblements, picotements, frémissements, engourdissements, chaleur ou froideur. Le PEACE est conçu pour accéder en conscience à ces mémoires du corps figées, qui créent la rigidité dans vos fascias, dans vos tissus nerveux, dans vos organes, dans vos vaisseaux sanguins, dans vos muscles et pour les accompagner par un processus lent à se défiger, à se dénouer. C’est comme une rivière qui s’écoule alors dans votre corps, à mesure que les tissus se relâchent, accompagnés par votre conscience. La piézoélectricité qui recrée des courants électriques lorsque nos fascias sont en mouvement, peut-être activée via la conscience focalisée et accompagnant le mouvement. C’est par l’abandon en conscience aux ressentis de peur, d’impuissance, de rage/révolte, de frustration, cristallisés dans les fascias lors des premiers épisodes traumatiques de votre vie. C’est comme une pelote de laine qui se déroule, des nœuds qui se dénouent. Les fascias se libèrent et libèrent en même temps toutes les impressions, les sensations, crispations, tensions figées lors de l’événement traumatique. C’est comme un massage vibratoire piloté par la conscience. On dit souvent que l’énergie va là où vont l’attention et la conscience et dans le défigement, c’est indéniable. Les masses d’eau recirculent dans les fascias et emmènent toutes les informations sensorielles anciennes et figées, qui sont emportées dans le flot de l’eau et transformées par les vortex d’eau qui circulent à nouveau dans nos fascias. En effet, lorsque l’eau recircule à nouveau en nous, les vortex réapparaissent vers la gauche, vers la droite, pour construire et déconstruire et dans leur point hyperbolique – le cône tout en bas, où la vitesse de transformation des ions et des électrons est considérable – transmutent l’information de nos expériences traumatisantes d’antan. Nos tissus revivent, font recirculer l’information de vie. Ces vortex d’eau qui recirculent dans nos fascias correspondent à toutes ces manifestations diverses et variées de tremblements que nous ressentons lors du défigement neurosensoriel. D’ailleurs, avec la pratique, au bout d’un moment, vous ressentez non plus des picotements, mais des vagues de transformation dans le corps, de bas en haut et de haut en bas, comme le flux des marrées qui nettoie les plages et les réassortit de nouveaux coquillages.  Tout notre être vibre à nouveau de cet élixir de vie. C’est comme une résurrection. C’est à la fois libérateur et mystique. Lors du défigement, notre conscience abandonne la peur, abandonne l’impuissance, abandonne la rage/révolte, abandonne la frustration, tout ceci dans nos fascias, en restant focalisée sur cet abandon corporel et sensoriel. Au fil de cet abandon dans le corps à ce qui est présent au niveau du ressenti, la conscience transforme l’information portée par l’eau et recircule sous forme de vortex dans nos tissus. C’est comme un “ massage vortexiel ” en conscience. La clé de ce processus de dénouement de nos structures d’hier est la clé du développement thérapeutique de demain, pour la libération de nos trois systèmes nerveux, de notre corps et tout simplement de nos vies.

Stéphane Drouet, rappelle que PEACE est la dénomination de Processus Empathique d’Abandon Corporel et Émotionnel. Pourquoi empathique ? Tout simplement parce que le but principal de ce processus est d’être capable d’ouvrir notre cœur face à des situations difficiles du passé, de mieux comprendre le comportement de nos prétendus bourreaux, d’entrer en empathie avec leurs propos, leurs agissements et de recréer des liens affectifs et sociaux harmonieux avec eux, avec ceux qui ont compté et qui comptent encore pour nous aujourd’hui. Stéphane Drouet rappelle également que lorsque les deux systèmes parasympathiques lent et orthosympathique se libèrent, alors notre système parasympathique rapide peut ouvrir notre cœur, soulager nos tensions dans le corps et entre en paix avec notre vie passée. Tous nos chemins invisibles quantiques sont alors redistribués, nos aiguillages de vie sont recréés quantiquement. Notre réalité est alors augmentée. Nous sommes prêts à vivre l’extraordinaire et l’inimaginable dans notre vie. Les trois étapes du PEACE correspondent à l’activation et à la libération de nos trois systèmes nerveux pour vivre ces étapes dans ce sens : libération – passage à l’action – réconciliation.

Première étape : libération des fascias et de l’énergie nerveuse.

La première étape de ce chemin de libération intérieure est assurément la plus déterminante puisqu’elle conditionne les suivantes, mais également la paix de notre cœur et de nos vies. Cette étape a pour but de libérer nos structures fasciales figées et surtout notre péricarde, le fascia qui entoure notre cœur. Comment voulez-vous aimer si votre cœur est entouré d’une prison ? Comment faites-vous pour apprendre à vous aimer, à avoir de l’auto-empathie, de la bienveillance pour vous-mêmes ? Comment votre cœur  peut-il rayonner dans toutes les directions s’il est emprisonné d’une structure dense et rigide ? Un fascia rigide donne un organe rigide, des sensations rigides, fermées, inaccessibles et des émotions associées stéréotypées, conditionnées, des pensées permanentes et inflexibles. En même temps que nous sommes protégés de la souffrance en rigidifiant nos fascias tout jeunes, nous nous sommes éloignés de notre sensorialité, de notre sensibilité, de notre instinct, de nos besoins d’être humain. Nous nous sommes ainsi, très jeunes, en faisant comme nous avons pu, éloignés tout simplement de nous-mêmes, des autres, de la vie. À travers vos expériences de l’enfance, votre cœur devient comme une pierre insensible, dur comme la pierre, incapable de pardonner, de ressentir de l’empathie pour vos aînés et leurs propres blessures d’enfant. Si vous avez vécu pendant toute votre enfance dans la terreur et l’angoisse permanente et que votre péricarde s’est tendu à chaque fois, s’est contracté régulièrement, alors arrive un moment où il reste tendu et contracté. C’est comme une adhérence entre l’organe et son fascia, sans mobilité. Cela devient alors un programme neurologique permanent, une mémoire fasciale, que de ne plus ressentir pour soi et pour les autres. D’être un dur à cuire, diraient certains, d’être dur au mal, diraient d’autres. Un entrainement physique régulier, des pratiques corporelles régulières, comme le yoga par exemple, mais également le défigement sensoriel en conscience, les effets de l’âge sur nos fascias peuvent être sensiblement atténués.

Dans chacune des trois étapes du PEACE, le processus est en permanence celui-ci avec des nuances suivant les trois étapes. Il est réparti en quatre temps :

les yeux fermés, vous vous connectez visuellement ou par un autre sens, à une expérience difficile du passé ou du présent et vous allez chercher ce qui vous touche dans cette expérience ;

vous  scannez votre corps, votre ressenti, vos sensations associées ;

vous vous abandonnez à votre ressenti en vous relâchant dans votre corps ;

vous suivez par la conscience focalisée le relâchement et l’abandon dans votre corps, associés à votre ressenti et cette expérience.

Si vous n’avez pas ou peu de souvenirs de votre enfance et de ses événements difficiles, peu importe, les fascias n’ont pas la notion du temps, ils ne font pas la différence entre un événement récent et un événement ancien. Vous allez travailler sur les mêmes structures neurologiques fasciales. Dans le fascia, vous avez à la fois, du tissu sanguin, du tissu lymphoïde et du tissu nerveux. Les fascias sont fondamentalement plastiques et transformables par la conscience focalisée mais néanmoins relâchée. De manière générale, tout ce que vous avez vécu jusqu’à l’âge de 7 ans, voire 12 ans pour des événements majeurs, devient votre base de données fasciale, sensorielle, émotionnelle, de croyances, pour la vie et ce que vous vivez par la suite n’est qu’une répétition dans le vide quantique de ces sept premières années. Tous vos chemins de vie qui suivent ne seront qu’une répétition de ces premières expériences. Nous rejouons ensuite du passé en permanence, une mémoire qui se répète. Par répétition neurologique inconsciente et holographique. Les probabilités créées dans le vide quantique de produire tel ou tel chemin dans votre vie seront choisies en fonction de ces premières perceptions sensorielles d’enfant “ immortalisées ” dans nos fascias. Comme l’explique Stéphane Drouet, notre mémoire est holographique et recrée des images, des personnages, des situations, des perceptions à l’image du passé en 3D, comme si tout notre être à travers ses quatre cerveaux devenait un projecteur qui diffuse dans l’espace/temps autour de nous, dans notre quotidien, des sensations, des émotions, des pensées, des intuitions du passé, qui se répètent à travers les acteurs présents de notre vie. Transformer la structure et la mobilité de nos fascias, c’est aussi transformer la mobilité de notre vie, la faire bouger, lui donner du mouvement, du rythme, du renouveau.

Vous connecter à une expérience précise du passé ou du présent proche est un point capital du défigement. Pourquoi ? Parce que le fascia s’est figé autrefois, en emprisonnant avec lui dans son empreinte et sa rigidité, les informations associées qui l’ont fait se figer : les êtres impliqués, ce qu’ils vivaient et le contexte dans lequel ils le vivaient. Lorsque vous focalisez sur l’expérience et le ressenti associé, les informations qui ont fait le figement se libèrent dans le même temps et tous les souvenirs associées également, comme le fil d’une pelote de laine que vous tirez. Et toute la pelote de laine vient alors avec, se déroulant et surtout se dénouant.

Comment cela peut-il intervenir dans le fascia ? Les fascias sont constitués essentiellement d’eau, de collagène, de fibroblastes et de cristaux liquides. L’eau est très sensible à la conscience focalisée et l’intention qu’elle porte. Elle la mémorise comme l’ont montré les travaux des professeurs Jacques Benviste et Luc Montagnier plus récemment. Les cristaux liquides constituant nos fascias sont des structures conductrices et amplificatrices de l’information, de notre conscience qui porte cette information. Les expériences du chercheur japonais Masaru Emoto ont montré l’influence de l’amour notamment sur la structure des cristaux d’eau. Ici, l’information qu’elle porte lors du défigement PEACE est acceptation, relâchement, abandon à ce qui s’est passé. Au lieu de peur, résistance, contraction, tension d’autrefois. Pour le même événement que vous revivez en visualisation, l’eau et les cristaux liquides associés reçoivent et amplifient la nouvelle information projetée par la conscience focalisée : l’abandon. Plus la conscience s’abandonne à l’expérience du passé, plus la nouvelle information est amplifiée par les structures cristallines, qui donnent une impulsion nouvelle à l’eau qui amplifient son mouvement en vortex. Plus notre conscience dans le défigement se focalise sur l’abandon à l’expérience du passé, plus les vortex d’eau s’intensifient, le fascia se libère de plus en plus profondément, nous faisant ressentir des picotements, des frémissements, des vibrations, des tremblements, du chaud, du froid, jusqu’à ressentir des ondulations, des vagues à un certain stade de la pratique.

En résumé, durant cette première étape du PEACE, le système nerveux parasympathique lent, lié au nerf vague dorsal, qui avait autrefois figé une expérience répétée ou intense au niveau sensoriel, peut par la conscience focalisée, mais en laissant faire l’intelligence du corps, dénouer profondément, le fascia et l’information qui l’a rigidifié et lui rendre sa mobilité. À partir de là, les sensations associées à la mobilité ou pas du fascia se transforment dans notre quotidien, les expériences du passé associées ne sont plus estampillées inconsciemment dangereuses par notre système nerveux, nos émotions et nos pensées peuvent alors évoluer et se transformer durablement. L’effet est durable car il est pris à la racine de sa création, non en son résultat, en travaillant uniquement sur les pensées ou les émotions. Ce même système nerveux parasympathique lent peut à la fois figer et défiger nos fascias et nos sensations associées dans le corps, constituant également notre instinct. Lorsque nos fascias sont mobiles et fluides dans leurs mouvements, nos sensations corporelles sont porteuses également de la même information de vivre dans la fluidité, dans l’aisance, dans la confiance, dans la sécurité, dans la mobilité. Via les nerfs vagues, nos fascias transmettent cette information à notre cortex, qui alors ressent et pense de la même façon. Notre vie prend ainsi un autre visage, la paix et la sérénité peuvent s’y installer. Plus l’abandon et le relâchement sont profonds, plus les fascias se libèrent et nous donnent accès à des informations étonnantes et fascinantes. Stéphane Drouet rappelle que l’expérience émotionnelle est grossière et limitée et que l’expérience sensorielle est subtile et infinie. Lorsque vous descendez dans le corps, vous avez le sentiment que les perceptions sont augmentées, qu’elles n’ont pas de limites et la vie prend de multiples visages inconnus en vous. Vous découvrez vraiment qui vous êtes. La vie sous toutes ses formes.

Durant cette étape majeure du défigement, nous travaillons plus spécifiquement sur la peur, l’impuissance et la frustration. La rage/révolte est plutôt traitée dans la seconde étape du PEACE.

La peur est la sensation dans le corps la plus ardue à défiger car elle a accompagné à son origine le figement et est à la source de toutes nos sensations, donc de nos émotions. Ce couple figement-peur est un couple inséparable, le figement et le sentiment d’être mort dans son corps, créant la peur et la peur ensuite accentuant le figement. Les neurones connectés ensemble lors d’une expérience difficile du passé forment un réseau, des réseaux qui deviennent votre façon d’être : peur, impuissance, frustration, etc. Vous voudriez ressentir autrement, mais vous ne pouvez pas, car c’est par ces routes, ces connectiques neurologiques que vous êtes conditionnés à passer. En tant que réseaux très connectés, ils forment des structures très solides et très stables, avec des connexions très denses entre les neurones. Pas étonnant, vous avez tellement pensé, ressenti de la même manière, des millions de fois. Ils le font suivant des effets de cohérence quantique et fonctionnent alors comme un seul neurone les réunissant tous. Cet effet de cohérence quantique donne à ces réseaux toute leur force et en même temps l’énergie est dépensée à son minimum. Le travail thérapeutique de défigement va consister à créer un doute quelque part dans cette structure. Elle est tellement solide que cela crée une certitude, une conviction dans votre façon de percevoir votre passé. Vous êtes convaincu d’avoir été abandonné, maltraité, trahi, agressé, dénigré par vos parents, ce qui a pu, par ailleurs, avoir été le cas. Les trois étapes du PEACE vont peu à peu semer des doutes dans ces structures très stables, – vos sensations – émotions – pensées, en amenant certains neurones du réseau à penser et ressentir autrement. À compter du moment, où certains neurones de l’ancien réseau font désertion, c’est toute la structure autrefois cohérente qui est remise en question et qui se désolidarise. La structure est alors fragilisée et s’écroule peu à peu, les neurones les uns après les autres quittant le réseau. Mais la structure ne le fera que si elle est considérée que comme un château fort, avec différentes tours à prendre. Stéphane Drouet conçoit le fonctionnement d’un programme neurologique comme un programme à multiples dimensions spatiales. C’est-à-dire, qu’il peut contenir autant de la peur, de l’impuissance, de la frustration que de la rage. Plus vous faites tomber les tours les unes après les autres, plus le programme peut s’affaiblir d’autant.  C’est ainsi, que la peur, l’impuissance et la frustration sont abordées les unes après les autres durant cette phase, tout d’abord en mettant la personne dans sa situation difficile, en la connectant à ses trois dimensions sensorielles par le guidage verbal, puis en l’invitant à s’y abandonner, enfin en lui faisant répéter des “ mantras ” à haute voix puis en silence. La répétition des mantras à haute voix vécue dans l’abandon dans le corps est une pratique très puissante et libératrice si elle est vécue sensoriellement. À haute voix, elle mobilise le préfrontal gauche, tout naturellement parce que l’une des aires neurologiques du langage, l’aire de Broca, est située près du préfrontal gauche. Or, le préfrontal gauche, une des zones les plus évoluées du cortex, est l’aire corticale qui permet de transformer nos perceptions d’une situation antérieure. Dans le cadre du défigement, c’est très utile, car cela facilite le travail de désunion des neurones d’un programme ou réseau. Cette répétition à voix haute nous permet de nous abandonner plus profondément en conscience à la perception d’abandon à la situation : le laisser-faire, le laisser-aller. Vous vous abandonnez à votre peur dans la situation difficile, vous récitez un mantra associé, puis vous en faites autant pour l’impuissance. Vous ne pouvez changer le comportement de l’autre, vous ne pouvez pas changer votre peur, vous ne pouvez pas changer la situation, alors autant vous y abandonner dans votre corps. Puisqu’il n’y a rien à faire, alors accueillez-le profondément, vraiment. Sans plus rien contrôler, sans plus rien maîtriser. C’est le processus d’abandon à ce qui est, vécu sensoriellement, qui fait la quintessence et la puissance du défigement neurosensoriel.

Stéphane Drouet propose 7 mantras qui nous permettent totalement de nous abandonner aux créations de la vie dans notre quotidien. À chaque seconde que la vie nous propose. Ils sont très puissants lorsqu’ils sont vécus dans le corps et sensoriellement dans le laisser-aller :

je n’y peux vraiment rien ;

je ne veux plus rien ;

je ne sais plus rien ;

je n’ai plus rien ;

je ne fais plus rien ;

je ne vaux plus rien ;

je ne suis plus rien. Ce dernier les contient tous.

Ils nous libèrent de la conviction du mental selon laquelle nous devons pouvoir, savoir, vouloir, avoir, faire, valoir et être. Nous ne devons rien faire ou être en particulier, si ce n’est ce qui nous est dicté par nos fascias qui se contractent en cas de danger perçu dans notre environnement, dans nos relations. Ils nous dictent alors ce qui est bien ou mal en fonction de leurs rétractions et leurs contractions.

Lorsque vous étiez tout jeune, vous étiez angoissé à l’idée de voir apparaître votre père durant le repas, qui était agressif, voire parfois violent avec vous, avec vos frères et sœurs, avec votre mère. Vos repas étaient vécus dans l’angoisse de le voir arriver, ou de le voir réagir de manière imprévisible. Vous vous dépêchiez même souvent de terminer votre repas pour lui échapper. Des années après, vous vous demandez pourquoi vous mangez à cette vitesse ridicule et pourquoi vous vivez votre repas dans le stress. Vos fascias déjà contractés à l’époque continuent à vous envoyer les mêmes messages, vous y croyez inconsciemment et vous faites les choses de manière répétitive et conditionnée, sans savoir pourquoi. Comme un automate. Mettant en péril votre cycle digestif et votre santé.

L’impuissance est la conséquence directe de la peur. Si vous vous sentez comme dans une prison dans votre corps, incapable de sortir de ce sentiment d’être bloqué et de pouvoir vous en extraire, alors vous êtes vite gagné par le sentiment d’impuissance. Imaginez que vos capteurs intéroceptifs présents dans vos fascias vous envoient l’information en continu que vous êtes bloqué à la fois dans votre péricarde, dans votre péritoine, dans votre plèvre, dans vos méninges et dans vos muscles des bras et des jambes et dans des situations que vous répétez au quotidien face à votre mari, femme, enfants, parents ou collègues, vous avez assez rapidement le sentiment récurrent de ne jamais y arriver. Cela va rentrer en résonnance avec des propos passés reçus de votre père ou de votre mère qui vous rappelaient souvent que vous étiez un bon à rien. Vous avez alors le sentiment que rien ne va, que vous n’arriverez à rien, que vous êtes incapable, nul, illégitime, incompétent et votre réalité devient vite sombre. Tout ça pour quelques fascias qui vous envoient à la tête la même information récurrente : ‌“ Je suis bloqué de partout ! ”. Et le pire, c’est que vous y croyez, car la tête croit le corps à 90 %. De là arrivent avec le temps deux émotions récurrentes : la culpabilité et la honte. La culpabilité de ne pas y arriver et la honte pour les mêmes raisons.

La culpabilité est aussi puissante que la peur pour détruire notre capacité à créer notre vie. Mais d’où vient-elle ? Pour répondre à cette question, Stéphane Drouet présente ce cas de figure. Imaginez qu’inconsciemment tout jeune, vous ayez eu le sentiment d’avoir beaucoup d’attention de l’un de vos deux parents et très peu de l’autre, voire aucune selon vous. Je suis une petite fille qui a beaucoup de tendresse de papa, il joue régulièrement avec moi à mes jeux de petite fille, ou je m’intéresse aux passions de papa, ce qui me rapproche de lui et de l’autre, maman est froide avec moi, semble me jalouser, est parfois agressive, me reproche quantité de choses en permanence, ou est dépressive au quotidien ou se plaint trop souvent, voire est indifférente. L’écart d’attention à mon encontre est tel entre les deux qu’il en accentue ma perception. J’ai encore plus le sentiment du plus d’un côté avec papa et du vide du côté de maman. Seulement, de manière synchrone, psychiquement, je perçois que papa m’aime beaucoup et qu’en même temps, maman ne semble pas bien dans sa peau, dans sa vie.

Cette simultanéité perçue au niveau inconscient est capitale, car elle va engendre le sentiment qui suit : “ Si maman est malheureuse, c’est parce que je reçois trop de papa ”. À chaque fois que je vais percevoir ce sentiment, mes fascias vont se raidir et je vais le vivre comme un danger, surtout si je perçois que papa et maman ont une relation difficile, houleuse, voire violente. Pourquoi vais-je en arriver à ce sentiment progressif ? Parce que je perçois que je n’ai aucune place auprès de maman et que si je suis responsable de sa souffrance, alors tout à coup je reprends ma place auprès d’elle. Pas pour des raisons très heureuses, mais  peu importe, pour l’inconscient, c’est mieux que rien. Mieux vaut des miettes que rien, que ce vide existentiel dans ma relation avec maman. Ma culpabilité me permet alors de compenser mon vide existentiel auprès de maman et je me raconte une belle histoire selon laquelle j’ai beaucoup de place dans sa vie puisque je suis responsable de sa souffrance. Je viens de me créer une culpabilité totalement fictive et je vais enfouir inconsciemment ce mensonge très profondément en moi pour ne jamais le retrouver, au risque de redécouvrir mon vide existentiel dans ma relation avec maman. Je vais aller même jusqu’à nier ce mensonge lorsque je vais le découvrir. En devenant coupable de sa souffrance, je deviens également sa sauveuse. Je vais passer ma vie à tenter de me racheter de ma faute sous différentes formes : mon sacrifice pour mes enfants, mon mari, mes clients, mon patron par exemple. Je vais peut-être même choisir un métier de sauveur. Enfin, je vais avoir un rapport particulier aux cadeaux que me fait la vie en essayant de détruire tout ce que je reçois : compliments, cadeaux, argent, propositions commerciales, messages d’amour, mariage, bonheur, etc.  Pourquoi ? Parce qu’à chaque fois que j’envisage consciemment de recevoir plus de la vie, mes fascias font le travail de sape derrière, ils se contractent inconsciemment me rappelant ma culpabilité. Et votre corps l’emportera encore et encore sur votre tête. Jusqu’à découvrir la supercherie et accueillir votre vide existentiel auprès de maman.

Durant cette première étape, vous pouvez également répéter à haute voix une phrase récurrente à l’endroit de votre père ou mère : “ Tu es vraiment un bon à rien ! ” ou encore “ Regarde ton père, tous les mêmes ! ”. Vous répétez cette phrase, visualisez la scène associée, vous scannez votre ressenti corporel et vous vous abandonnez dans votre corps à votre ressenti, en accompagnant par la conscience ce détachement et relâchement dans le corps. Ainsi vous pouvez déprogrammer dans vos fascias toutes ces croyances inconscientes qui vous font revivre ces scènes du passé par répétition holographique, tous ces schémas répétitifs du passé, mais également tous vos comportements automatiques dans ces situations.

Pendant le défigement, notre conscience qui se concentre sur nos ressentis jusqu’alors inconscients, fusionne avec nos mémoires inconscientes du passé, les revisite dans la profondeur du corps. Le conscient et l’inconscient ne font alors plus qu’un seul, nous élevant au plus haut degré de notre potentiel d’être humain. La conscience qui s’abandonne à notre ressenti inconscient au lieu d’y résister, se met à son service et se met ainsi au service de notre vie, de la vie, au lieu de la combattre. Alors plus aucune frontière n’existe entre la vie et nous-mêmes, nous redevenons la vie et le visible connu et l’invisible inconnu fusionnent dans une danse unique. Dans ces états de défigement, nous pouvons souvent, avec la pratique, avoir le sentiment d’être au-delà de nous-mêmes, traversés par une force qui nous dépasse. Ou d’avoir le sentiment d’un retour à la maison. Cet effet de fusion et de reconnexion à nous-mêmes est accentué par les structures corticales du défigement, qui sont les mêmes que celles qui nous permettent d’accéder à des états mystiques et de transcendance. Lorsque cette première étape est vécue dans le relâchement et profondément dans le fascia, alors la seconde étape est accessible.

Lire la suite : Conscience intéroceptive et défigement neurosensoriel : deuxième et troisième étapes du PEACE.


En savoir plus sur Pierre Varin

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

  1. José Mendoza

    Merci beaucoup, Pierre. Je me suis sentie totalement identifiée à ce texte bien conçu.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *