Développez votre créativité pour vivre mieux.

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Considérant que le rapport entre l’individu et son environnement constitue la dernière boucle rétroactive pour le maintien d’un équilibre biologique favorable à la santé physique et mentale, il y a lieu dans une optique préventive de préserver sa capacité d’agir dans l’environnement socioculturel au mieux de ses intérêts et de développer sa créativité pour imaginer et réaliser une vie qui a du sens et qui procure satisfaction et joie de vivre.

Pourquoi développer sa créativité ? Parce que les améliorations des conditions de vie humaine sont le résultat de créateurs qui, grâce à leur imagination, ont trouvé des idées innovantes qui nous ont fait passer de la grotte à la maison usinée ; du feu de bois à la thermopompe basse température ; de la bougie à la torche électrique ; du porte-voix au téléphone cellulaire ; de la force physique à la force électromécanique, etc. Si l’imagination créatrice fut la principale source de l’amélioration des conditions de vie de l’humanité, la vôtre peut certainement l’être pour l’amélioration des vôtres.

C’est dans cette optique que nous vous présentons plusieurs éléments essentiels de l’ouvrage Agilmente de Estanislao Bachrach qui nous apprend comment utiliser nos capacités cérébrales pour stimuler notre créativité et vivre mieux. Bien que de prime abord la créativité semble apparaître comme un truc de magie, les neurosciences commencent à comprendre comment cette magie fonctionne. Et lorsque nous comprenons comment notre créativité fonctionne nous pouvons faire en sorte qu’elle fonctionne à notre avantage, d’autant que nous sommes biologiquement équipés pour apprendre et demeurer créatif tout au long de notre vie. L’objectif d’Agilmente est que vous puissiez en faire l’expérience et réalisez que plus de créativité dans votre vie signifie non seulement la capacité de résoudre des problèmes, de débloquer des conflits ou de vous mettre en valeur au travail, mais aussi d’avoir une vie meilleure et plus agréable.

Ce sont les personnes les plus empathiques et les plus créatives qui font la plus grande différence dans la société, l’économie, l’éducation, le commerce, etc. La logique est nécessaire mais insuffisante. Les organisations tant publiques que privées cherchent des gens empathiques envers les autres – qu’ils s’appellent client, employé, collègue, étudiant, bénéficiaire – capables de comprendre leurs besoins, inquiétudes, goûts, satisfactions et attentes. Des personnes qui peuvent penser de manière créative et innovante pour offrir différents produits et services qui génèrent de meilleures expériences. Cependant, ce type de personnes sont peu nombreuses dans la société et ce principalement à cause de notre modèle d’éducation. En effet, dans notre système d’éducation depuis ses débuts jusqu’à présent, nous avons mis l’importance sur l’enseignement et le développement de l’analyse logique et du raisonnement déductif et non sur notre capacité d’empathie et de créativité. Pourtant, ce sont les personnes qui démontrent curiosité et courage qui s’avèrent indispensables pour une quelconque organisation. En effet, car ceux qui peuvent imaginer des alternatives aux petits et gros problèmes auxquels nous sommes confrontés dans la société, seront ceux qui auront un impact réel.

Toutefois, nous pouvons tous devenir plus créatifs si nous utilisons les bons moyens et approches pour stimuler les circuits neuronaux autres que ceux de nos schémas de pensée dominants basés sur la logique et l’analyse. Nous avons un talent mental précieux, celui de pouvoir imaginer des choses qui n’ont jamais existé et d’être créatifs. Mais plus souvent qu’autrement, nous pensons que la créativité est quelque chose qui sort d’une usine, qui n’arrive qu’aux autres et qui ne nous concerne pas vraiment. Pourtant, toute notre vie est définie par la créativité humaine, que l’on pense téléphone cellulaire, chanson, médicament, voiture, etc., tout cela a été inventé grâce à l’imagination créatrice.  

L’ouvrage Agilmente de Estanislao Bachrach propose divers exercices pour vous aider à développer pleinement votre créativité pour vivre mieux.

Après avoir passé deux années a étudié des entreprises innovantes et discuté avec de nombreux employés intéressants de niveaux hiérarchiques, de culture, de langue et de pays différents, il en est arrivé à la conclusion que les idées peuvent surgir à tout moment mais fondamentalement, elles se manifestent d’autant plus souvent que nous sommes détendus. Et que plus il y a d’idées qui apparaissent plus il y a de chances que certaines d’entre elles soient bonnes, meilleures, différentes, nouvelles et créatives. Certains appellent cela le brainstorming inversé. Toutefois, au lieu de demander au cerveau de générer des idées sur commande, nous devrions plutôt tirer parti du fait que l’esprit travaille 24 heures sur 24 et 365 jours par année. En fait, nous avons tous au moins un ou deux moments, endroits ou situations au cours de la journée ou de la nuit où une tempête d’idées envahit notre conscience. C’est pourquoi, Estanislao Bachrach conseille de se doter d’un carnet de notes pour capturer les idées immédiatement, parce que la majorité de ce que nous pensons, dont les idées, est vite oubliée. Ce carnet permet à Estanislao Bachrach de répertorier les projets qu’il souhaite retenir en les titrant en haut de page. Il est effectivement plus efficace de noter les idées sous un titre de projet que de noter les idées qui défilent les unes après les autres et plus facile de les retrouver lorsque vous voudrez revenir sur ce que vous avez écrit pour éliminer les projets dépassés et pour accorder un niveau d’importance à d’autres afin d’y réfléchir plus souvent. Comme le souligne Estanislao Bachrach, le fait d’écrire votre projet créatif peut déclencher en vous des idées créatives qui contribueront à son développement progressif.

Gènes, mèmes, conservation, exploration, création.

La neuroplasticité du cerveau nous permet d’apprendre tout au long de notre vie. Et, peu importe ce qui s’est passé dans votre vie ou les gènes que vous avez reçus, votre esprit – pensée, cognition – peut modifier la structure et l’anatomie de votre cerveau. Par exemple, à la fin de la lecture de ce texte, votre cerveau sera différent avec d’autres connexions neuronales. Donc, quelque soit votre niveau de créativité, vous pouvez sans contredit l’améliorer.

Comment les humains sont-ils devenus ce qu’ils sont ?

On peut dire que c’est notamment grâce à deux mouvements continus : l’évolution biologique et la culture. Nous avons évolué biologiquement suite à des mutations génétiques dont les plus favorables à notre survie ont été préservées. Et, cela s’est effectué hors de notre contrôle et de notre conscience.

Par contre, en ce qui a trait à la culture, c’est notre créativité, l’acteur principal qui a généré de grands changements de paradigmes. Et, ce processus de changement culturel est absolument conscient. La créativité serait en fait l’équivalent culturel du processus des changements génétiques, dont résulte notre évolution. Toutefois, une autre force encore plus primitive et précieuse que la créativité à jouer un rôle majeur dans notre survie : l’entropie, c’est-à-dire la conservation de notre énergie. C’est comme si les humains étaient sollicités par deux programmes opposés : d’un côté, l’impératif du moindre effort (entropie) et de l’autre, l’exploration et la recherche de la nouveauté (créativité). Mais pour la majorité d’entre nous, l’entropie semble avoir plus de pouvoir que le plaisir de découvrir de nouvelles idées. Il n’en reste pas moins que la créativité est très agréable et que nous nous sentons bien lorsque nous l’expérimentons.

En résumé, à la naissance nous sommes soumis à deux forces contradictoires. D’un côté, une tendance à la conservation de notre instinct d’auto-préservation, c’est-à-dire une économie d’énergie. De l’autre côté, une tendance plus expansive orientée vers l’exploration, recherche de la nouveauté, prise de risques. C’est cette dernière tendance qui est à la source de la créativité. Bien que nous ayons besoin de ces deux programmes, le premier ne nécessite pas beaucoup d’efforts, de motivation, de soutien. Par contre, le second est difficile à développer en solo. Devenus adultes, le travail et la vie en général nous offrent peu d’opportunités pour être curieux et créatifs. Il existe trop d’obstacles pour prendre des risques ou pour rechercher la nouveauté. C’est pourquoi, la motivation nécessaire pour adopter un comportement plus créatif s’éteint rapidement si bien que la grande majorité d’entre nous ne se considère pas ou ne se sent pas créatif.

Tandis que les gènes passent de génération en génération en mode automatique, ce n’est pas la même chose pour les idées et les inventions. Ces informations, que nous devons apprendre pour que la culture se transmettre et puisse se transformer, sont désignées par le terme ‘’ mème ’’, qui nous vient du biologiste Richard Dawkins. Ces mèmes peuvent être considérés comme les équivalents culturels de nos gènes. Une personne créative peut changer un mème. Et, si un nombre suffisant de personne considère que ce changement constitue une amélioration pour la société, alors il devient un nouvel élément de la culture. De nouvelles chansons, idées, façons de faire, machines, tout cela résulte de la créativité. Mais les mèmes n’apparaissent pas automatiquement comme pour l’évolution biologique avec les mutations génétiques. Il existe un prix à payer pour que cette créativité se manifeste. Il faut de l’effort et de l’énergie pour changer les traditions et ces efforts implique un apprentissage. Pour apprendre, nous devons prêter attention – une ressource limitée – aux informations qui nous sont données. Nous ne pouvons pas traiter beaucoup d’informations en même temps et comme nous consacrons une grande partie de notre temps à des tâches de survie et à la gestion quotidienne de notre foyer et de notre travail, nous avons peu d’occasions de penser à de nouvelles idées. Ce qui signifie que pour devenir plus créatif dans une discipline ou un environnement particulier, il faut disposer d’une certaine disponibilité d’attention pour y parvenir. Si nous sommes constamment occupés, il nous est très difficile de trouver des idées différentes susceptibles d’améliorer un produit, un mode de vie, etc. Nous devons impérativement mettre notre attention au service d’un défi créatif qui nous lie.

Comment définir la créativité ?

C’est l’activité mentale par laquelle à un moment donné une révélation ou un ‘’ insight ’’ apparaît dans notre conscience et dont le résultat est une idée ou une action nouvelle qui a de la valeur. Cela peut nous arriver à tous, plus ou moins souvent. Si l’on réfère à des idées qui vont changer des paradigmes ou mèmes d’une tradition, d’une culture ou d’un champ d’étude, la décision de ce qui est nouveau et a de la valeur viendra de l’approbation des personnes qui connaissent le sujet ou la discipline où cette idée ou action tente de s’implanter. Ainsi, lorsque les gens l’approuve et l’accepte cette nouvelle idée aura subie une sorte d’évaluation et d’acceptation sociale qui établira que c’est réellement créatif. Par conséquent, la créativité ne se manifeste pas seulement dans la tête de l’individu, mais aussi dans l’interaction des pensées avec leur contexte socioculturel. Il s’agit d’un phénomène systémique plus qu’un phénomène individuel.

Voici d’autres façons de définir la créativité :  quelqu’un qui exprime des pensées inhabituelles et qui est intéressé et stimulé ; des personnes qui expérimentent le monde d’une manière nouvelle et originale ; des personnes qui ont un regard neuf, qui portent moins de jugements et qui peuvent générer des idées, des produits ou des actions qui se révèlent être des découvertes importantes.

La créativité implique de sortir de nos schémas de pensée habituels.

Nous avons tendance à utiliser la même information pour résoudre tout type de problème, c’est-à-dire l’information que nous avons déjà vue, vécue ou expérimentée. Cependant, nous avons toujours la possibilité de chercher de nouvelles idées ou solutions créatives. C’est comme si nous vivions en mode semiautomatique où les réponses à nos problèmes et défis nous viennent en majorité de nos expériences, de nos certitudes et de notre culture. Estanislao Bachrach rappelle qu’en vertu de la force de l’entropie, le cerveau est un grand conservateur d’énergie. En effet, pour assurer notre survie il fut et il lui est toujours nécessaire d’en avoir en réserve au cas ou quelque chose d’inattendu se produirait et que nous devrions alors fuir ou lutter. C’est pour cela que face à un défi intellectuel nous cherchons d’abord l’information que nous connaissons déjà. Puisque nous vivons des expériences, nous y trouvons toujours des informations.

Mais, si nous voulons trouver de nouvelles idées et être inspirés pour construire quelque chose de créatif, nous devons faire l’effort de stimuler et de connecter d’autres neurones, ce qui implique une dépense d’énergie. Mais, si nous y parvenons, nous pourrons trouver différentes possibilités et réponses à une même question, un même objectif ou un même défi que nous appellerons désormais des ‘’ défis créatifs ’’. Plus vous aurez une idée claire de votre défi créatif, plus vous serez efficace pour le relever. Imaginez votre défi créatif comme l’image d’un puzzle terminé présentée sur la couverture de sa boîte ; sans elle, il vous serait très difficile de le résoudre. 

La technique des 6 mots pour définir l’essence de votre défi créatif.

Quel est l’essence de votre défi créatif ? Pouvez-vous le décrire et l’écrire avec seulement 6 mots comme, par exemple : clients heureux de consommer mon produit. Le défi de réduire un problème complexe en 6 mots stimulera votre imagination.

Lorsque vous allez au travail ou à l’école, par oùpasser vous ?Toujours ou à peu près toujours, nous empruntons le même trajet. Estanislao Bachrach vous propose de changer d’itinéraire deux, trois fois ou même plus pour vous rendre à la même destination. Mais, pourquoi prendre d’autres rues ou d’autres autobus, si nous savons (certitude) que nous allons arriver à notre destination par notre trajet habituel ? En fait, le cerveau ne veut pas consacrer d’efforts et d’énergie pour ce qu’il connaît déjà. Il a construit des schémas et des structures de pensée dans ses réseaux neuronaux au fil des années et de l’accumulation d’expériences. Comme nous le verrons, le processus créateur se différencie de ces schémas et ces structures pour permettre d’autres possibilités de réflexion et de pensée.

Je ne pense pas donc je suis.

Notre éducation se fonde sur le traitement d’informations relatives à ce qui s’est déjà produit, à ce que pensaient de nombreuses personnes qui n’existent plus et à ce qui existe aujourd’hui. Puisque la grande majorité de nos réponses est basée sur de l’information connue, lorsque nous faisons cela nous cessons littéralement de penser. Autrement dit, on nous enseigne au fond à ne pas penser. En d’autres mots, lorsque nous pensons que nous connaissons les réponses sur la base de notre éducation, c’est à ce moment-là que nos pensées s’éteignent, que nous cessons de penser. C’est pourquoi beaucoup d’entre nous ont de la difficulté à utiliser leur imagination et leur créativité pour développer de nouvelles idées. 

Nos idées sont fortement et prévisiblement structurées en propriétés, catégories ou concepts très particuliers. Penser de manière créative requiert l’habileté de générer des associations et des connexions entre deux ou plusieurs sujets ou thèmes différents. C’est ainsi que l’on peut créer de nouvelles catégories et de nouveaux concepts, mais on ne nous enseigne pas à procéder de cette façon.

Association de concepts différents.

Pour Estanislao Bachrach, c’est grâce à ce mélange de concepts que les premiers humains ont découvert comment faire du feu en frottant deux roches entre elles. Ils ont d’abord vu l’apparition du feu à la suite d’un éclair, possiblement entrechoqué deux pierres pour faire fuir des prédateurs et peut-être constaté à cette occasion que cela produisait des étincelles qui leurs a permis d’allumer quelques brindilles sur lesquelles ils ont soufflé pour intensifier les flammes comme ils l’avaient observé avec le vent lors d’un feu de savane. C’est en associant ces différents concepts qu’ils ont pu créer du feu de leur propre main. Il n’y avait pas d’écoles, de scientifiques, d’artistes ou de philosophes pour leur enseigner comment faire du feu. Ils pensaient de manière naturelle et spontanée. Ils pouvaient combiner conceptuellement différentes essences, fonctions, caractéristiques et modèles qu’ils percevaient dans l’environnement ou le contexte dans lequel ils vivaient.

Nous pensons de manière ‘’ reproductive ‘’, c’est-à-dire sur la base des problèmes que nous avons rencontrés dans le passé. En fait, nous sommes confrontés à de nouveaux problèmes dans le cadre mental d’une situation qui nous est déjà arrivée ou sur laquelle nous avons déjà travaillé. De manière inconsciente, nous nous demandons : qu’ai-je appris dans ma vie, dans mon éducation ou dans mon travail a propos de ce problème ? Le cerveau sélectionne alors de manière analytique l’approche la plus prometteuse sur la base de l’expérience passée et exclut tout autre type de traitement d’information. Il travaille de manière claire et définie pour trouver une solution au problème en utilisant les approches passées. Nous n’en sommes pas conscients ; ce sont nos ‘’ schémas de pensée dominants ‘’. Il faut toutefois, reconnaître que ces schémas de pensée dominants simplifient souvent les complexités de la vie. Nous pouvons réaliser notre travail, conduire une automobile, faire de la bicyclette sans chuter grâce à ces schémas mentaux qui simplifient l’assimilation de données complexes.

Nous pouvons retrouver notre créativité perdue en redevenant des enfants curieux et imaginatifs. La pensée créative est une pensée ‘’ productive ‘’. Face à un dilemme, il faut d’abord se demander combien de façons différentes il y a d’envisager le problème, de le repenser, de le résoudre plutôt que de se demander ce que l’on a trouvé pour le résoudre. L’idée est d’essayer de trouver des réponses différentes dont beaucoup peuvent être très peu conventionnelles et certaines uniques. En outre, la pensée reproductive qui nous caractérise encourage une pensée rigide. C’est pourquoi nous échouons souvent à résoudre un problème parce qu’en général, les réponses que nous trouvons sont souvent similaires aux expériences passées. Autrement dit, si vous pensez toujours comme vous avez toujours pensé, vous obtiendrez toujours les mêmes vieilles idées que vous avez toujours eues.

Afin de générer de manière créative différentes associations et connexions entre différents thèmes, il est nécessaire de mélanger les concepts. Et, pour y parvenir, il faut libérer les pensées et créer différentes possibilités. Le mélange de deux ou plusieurs concepts dans le même espace mental donne forme à de nouvelles idées.  Les enfants sont experts en mélange de concepts. Lorsque nous sommes enfants nos pensées sont comme un vase d’eau : inclusives, fluides et claires. Tout peut se mélanger avec tout réalisant ainsi un grand nombre de connexions et d’associations possibles. Mais à l’école, on nous enseigne à définir, segmenter, séparer et à étiqueter en catégories séparées. Ces catégories restent divisées toute notre vie et ne communiquent pas entre elles. C’est comme si les pensées liquides de l’enfance étaient gelées dans des bacs à glaçons. Chaque glaçon représente une catégorie ; en d’autres termes, nos pensées sont figées.

L’association de concepts peut générer des effets spectaculaires et faire apparaître des idées créatives et nouvelles. On peut dire que la créativité dans n’importe quelle discipline ; que ce soit en art, en science, en technologie et dans la vie quotidienne, naît lorsque l’esprit peut associer des concepts ou des thèmes totalement distincts. Si l’on passe en revue les idées les plus créatives de l’histoire de l’humanité, on s’aperçoit qu’elles proviennent plus souvent qu’autrement de la combinaison d’idées anciennes, c’est-à-dire de l’association inédite d’éléments déjà connus. Comme nous sommes instruits pour penser de manière logique et analytique, il ne nous est pas facile d’associer des thèmes qui sont peu reliés entre eux. Cette faible capacité à associer des concepts vaguement liés limite grandement notre capacité à être créatifs.  Lorsqu’une goutte d’eau s’ajoute à une autre, elles ne forment qu’une seule goutte d’eau et non deux. Lorsqu’un concept s’ajoute à un autre, cela devient un concept nouveau et non deux concepts séparés. Un plus un = un.

Se libérer des schémas de pensée dominants pour obtenir des idées créatrices.

Pour stimuler votre imagination, écrivez le prénom de 10 personnes que vous aimez le plus en deux listes de 5. Ensuite, écrivez à côté de chacune des premières lettres de ces prénoms, le nom d’un objet qui vous vient spontanément à l’esprit, sans plus de réflexion. Par exemple à côté du M de Maria le mot Mono et à côté du A de Albert le mot Avion. Combinez maintenant chaque mot des deux listes de 5 pour créer quelque chose de nouveau. Par exemple, le mot Mono + Avion pour imaginer un avion en forme de banane.

En plus du mélange de concepts, il y a d’autres manières de se libérer de nos schémas de pensée dominants pour obtenir des idées créatives en pensant en termes d’essences et de principes. À titre d’exemples, l’essence d’un véhicule automobile c’est de transporter des gens ; celle d’une brosse à dents c’est de nettoyer et celle d’un rasoir jetable c’est d’être un outil très tranchant.

Pensez à l’essence de votre défi créatif. Par exemple, si l’essence de votre défi créatif est de vouloir mener une vie plus calme, plus détendue, alors demandez-vous : quelles sont les choses qui sont calmes ? Celles qui sont détendues ? Qu’est-ce qui est lent ? Les tortues ! À quoi ressemblent-elles ? Et, à partir d’ici, commencez à associer et à trouver des idées pour votre défi.

En pensant en termes de principes et d’essences, il s’agit de libérer l’imagination des obstacles ou entraves que les mots, les catégories ou les étiquettes peuvent parfois lui opposer. 

Pensez au principe de votre défi créatif. Par exemple, si votre défi créatif est d’améliorer le lavage des voitures, faite une liste de toutes les choses que l’on peut laver telles que cheveux, vêtements, rues, animaux, etc. Le principe du défi créatif ou du problème c’est le lavage ou le nettoyage. Maintenant à vous de jouer. Créez des liens, des relations et des associations que vous pourrez adapter à votre station de lavage de voitures.

Prenez la posture ‘’ d’être le défi ‘’ pour stimuler votre créativité parce qu’elle vous propose d’imaginer que vous êtes le problème ou du moins une partie du problème de votre défi créatif. Il s’agit alors de regarder la situation de ce point de vue. Comment vous sentez-vous en étant dans cette situation ? Qu’est-ce que cette idée en développement vous dit ? Au final, quelle recommandation vous feriez-vous ?

Utilisez le hasard pour stimuler la créativité. En plus de ces techniques d’associations de concepts, d’essences et de principes, Estanislao Bachrach présente aussi le ‘’ hasard ‘’ comme moyen pour sortir des schémas de pensée logiques. Léonard de Vinci fut le premier à écrire sur l’importance d’introduire des variations au hasard afin de créer des schémas de pensée différents de ceux établis par note éducation et notre expérience. Léonard de Vinci a trouvé de merveilleuses idées et réalisations en s’inspirant d’objets non reliés entre eux ou pris au hasard. Le défi créatif qu’il a relevé fut de les associer conceptuellement avec les problèmes traités. Il pouvait observer les taches sur un mur de pierre ou les cendres laissées après un incendie, la forme des nuages ou encore les motifs dans la boue pour en extraire une scène qu’il dessinait.

C’est dans les traces de Léonard de Vinci que je vous invite à expérimenter le plaisir et la joie que procure l’action créatrice en réalisant une ‘’ Production graphique ‘’ en suivant les étapes et les consignes présentées dans le vidéo ci-dessous.

Vidéo : Processus créateur en action

Un des aspects les plus intéressants en rapport avec ces diverses techniques, c’est que lorsque nous nous concentrons sur deux objets, concepts ou idées différentes, le cerveau va trouver une connexion entre eux. La métaphore est l’une des explications de ce phénomène. Si nous disons : loin des yeux, loin du cœur, tout le monde saisit immédiatement de quoi il s’agit. Cependant, il n’y a pas de lien direct entre les yeux aveugles et le cœur. Ce que fait notre esprit, c’est de prendre deux concepts différents et de les mélanger conceptuellement : si nous ne voyons pas ou ne connaissons pas la personne, nous ne pouvons pas ressentir d’amour pour elle. 

De plus, Léonard de Vinci considérait également que tant qu’une chose n’était pas perçue sous au moins trois ou quatre angles différents, on ne pouvait pas vraiment la comprendre. La connaissance complète peut-être obtenue qu’en synthétisant toutes ces perspectives en une seule. À titre d’exemple, lorsque fut conçu la première bicyclette, il a fallu réfléchir au défi du point de vue du transport, du point de vue des investisseurs, du point du consommateur et du point de vue des villes où elle serait utilisée. Il a ensuite fallu synthétiser toutes ces perspectives pour aboutir à la conception finale du vélo, tel que nous le connaissons. Des études en science de l’éducation ont démontré que la multiplicité des perspectives génère le développement de la créativité ainsi que de la conscience du comment les choses sont faites et de la façon dont elles fonctionnent.

Traitez simultanément deux problèmes pour stimuler votre créativité. Il s’agit d’aborder un défi créatif de manière superposée avec un autre. Parfois, le traitement d’un problème alimente le traitement d’un autre, ce qui permet alors d’associer et de relier les idées de l’un avec l’autre. En général, nous sommes habitués à résoudre une situation pour ensuite s’occuper de la question suivante. Il peut s’avérer avantageux de s’attaquer à deux problèmes différents en même temps. Dans notre cerveau, nos pensées commencent à se construire et atteignent un moment critique où elles sont réorganisées en nouvelles idées.

La Nature est sans doute la force créatrice la plus importante. La nature est extraordinairement ‘’ productive ‘’ en créant une grande diversité d’espèces à travers les processus d’essais et erreurs et de mutations génétiques. La variété est nécessaire dans la nature pour assurer le maintien de la vie, or un processus similaire se produit également dans notre cerveau. Nous avons la capacité de créer des idées et nous le faisons en nous appuyant notamment sur nos schémas de pensée existants. Ces schémas ont été formé en fonction de nos expériences. Toutefois, si nous ne parvenons pas à varier ces schémas (mutations), les idées finiront par se ressembler et perdront leur avantage adaptatif (perte des capacités d’adaptation). Enfants, nous n’avons pas tendance à éliminer les possibilités mais plutôt de les multiplier. À cet âge, en plus d’être créatif, nous aimons beaucoup l’exploration pour stimuler notre imaginaire et notre créativité.

Le cerveau-esprit.

Alors que des évènements fortuits sont souvent liés aux grandes découvertes de l’humanité, la phrase du célèbre biochimiste et écrivain de science-fiction Isaac Asimov : ‘’ la chance ne favorise que les esprits préparés ‘’ s’applique tout à fait à l’apparition de révélations créatrices que nous pouvons tous avoir mais que nous pouvons nous préparer à avoir en plus grand nombre. Aujourd’hui, des études montrent que près de 60 % de nos problèmes sont résolus sans que l’on puisse expliquer de manière logique et séquentielle comment nous sommes parvenus à une solution. En savoir le plus possible sur l’état de son véhicule avant de partir en vacances c’est s’assurer d’un voyage plus sûr. Estanislao Bachrach nous invite à connaître davantage notre ressource la plus précieuse : notre cerveau et à le préparer pour le voyage le plus important : notre vie.    

Nous et notre cerveau.

Toute intention, tout comportement, toute conduite prennent naissance dans le cerveau, qui est conçu pour résoudre les problèmes liés à notre survie dans un monde instable, en constante évolution et mouvement. Pour surmonter les défis environnementaux tout au long de l’histoire de la planète et appartenir aujourd’hui au petit groupe d’espèces privilégiées qui ont survécu, nous pouvons dire qu’il n’y avait que deux options : être plus fort physiquement ou plus intelligent que les autres. Concrètement, cela veut dire ajouter des muscles à notre squelette ou ajouter des neurones dans notre cerveau. Finalement, ce sont des neurones ajoutés au cortex préfrontal – la dernière partie formée de notre cerveau actuel – qui nous ont permis de nous différencier de nos cousins les gorilles.  Mais cela nous a permis d’accéder au raisonnement symbolique qui, selon la Théorie de la double représentation, est l’habileté à attribuer des caractéristiques et des significations aux choses qui en n’ont pas en soi. Autrement dit, nous pouvons inventer des choses là où il n’y en a pas et nous sommes humains parce que nous pouvons ‘’ imaginer ’’. Ce pouvoir de combiner des symboles nous a permis de développer le langage, l’écriture, l’art et les mathématiques. Notre capacité de raisonnement symbolique ou de double représentation ne vient pas du ventre de notre mère. Il nous faut presque les trois premières années de notre vie pour devenir fonctionnel dans ce type de raisonnement. Grâce à ce langage symbolique, nous pouvons traiter beaucoup d’informations et de connaissances sans devoir passer à chaque fois par l’expérience directe, parfois dure, de la réalité. En résumé, nous sommes encore sur la planète parce que nous sommes plus intelligents que les autres êtres vivants et notre développement est largement due à notre capacité cérébrale d’imaginer.

Si notre potentiel créatif ne fait plus aucun doute, comme tout processus d’apprentissage, il lui faut du temps pour évoluer. La pratique des techniques proposées par Estanislao Bachrach vise justement à vous permettre d’établir davantage de connexions neuronales qui stimuleront la création de pensées nouvelles et différentes dans votre cerveau. Depuis cent mille générations, depuis l’invention de la hache de pierre, les gènes qui favorisent la capacité à établir des relations et la tendance à coopérer se sont renforcés chez les humains. Aujourd’hui, cela se traduit par l’altruisme, la générosité, le souci de la réputation, l’équité, la justice, la morale, l’éthique, etc. Et, cela s’est produit grâce à l’interaction de deux caractéristiques puissantes du cerveau. D’une part, une base de données dans laquelle nous stockons des connaissances et, d’autre part, la capacité d’improviser avec ces informations. C’est cette capacité d’improvisation et de créativité à partir de nos connaissances qui nous a permis de survivre face à des conditions de vie en constante évolution. Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons utiliser ces capacités humaines pour faire la différence dans la société, le travail, l’éducation et pour aussi, avoir une vie meilleure.

Activez votre hémisphère droit.

De nombreuses études ont démontré que l’hémisphère droit du cerveau est nettement plus actif lorsque nous sommes créatifs. Les réseaux neuronaux de cette région qui participent aux processus créatifs peuvent être exercés. L’hémisphère gauche du cerveau, qui s’occupe d’une chose à la fois et traite l’information de manière linéaire, est également responsable de notre capacité à écrire, analyser, abstraire, catégoriser, à utiliser notre logique et notre raisonnement, notre jugement et notre mémoire verbale, à utiliser des symboles et à comprendre les mathématiques. L’hémisphère droit, qui peut intégrer de nombreuses données en même temps, nous donne une perception holistique et est capable de trouver des similitudes. C’est là que se fonde notre intuition et qu’apparaissent les insights ou les révélations. En outre, en tant qu’expert de la synthèse, de la visualisation, de la reconnaissance de modèles et de la mise en relation avec le temps présent, il est également en grande partie responsable de nos sensations.  

Lire des histoires, des contes et des romans.

Des études démontrent que lorsque nous lisons un conte qui nécessite l’exploration de différentes significations et à utiliser notre imagination, nous exerçons aussi notre hémisphère droit du cerveau. Lire des histoires, des contes ou des romans exerce les habiletés intellectuelles dont nous avons besoin pour penser différemment, d’une manière plus créative. Ce faisant, ils nous invitent à explorer différentes significations et à obtenir une interprétation non littérale de ce que nous lisons.

Garder le silence.

Participer à des activités en gardant le silence, diminue de beaucoup l’activité de l’hémisphère gauche. Cela réduit l’activation des schémas de pensée des réseaux neuronaux dominants. C’est un peu comme baisser le volume de notre esprit conscient.

Participez à des activités ou jeux qui fait appel à l’imagination.

Que ce soit des jeux de société, de l’improvisation théâtrale ou musicale ou encore de la danse spontanée, ils développent non seulement notre habileté à générer de multiples perspectives mais aussi une attitude ludique à l’égard du processus créatif.

Acceptez l’ambigüité.  

L’accepter c’est crucial afin de pouvoir accéder à de multiples significations, ce que l’hémisphère droit aime faire. En fait, l’ambigüité nous permet de voir diverses possibilités.

Lire la suite : Développez votre créativité pour vivre mieux : le processus créatif.


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