Le corps, comme le souligne Miriam Gablier, psychopraticienne, c’est notre présence et notre existence au monde. Voici quelques-unes de ses réflexions sur la question du corps qu’elle partage dans son ouvrage Un corps extraordinaire. Découvrez les pouvoirs du corps.
C’est en tout cas, cette présence unifiante que l’Occident a, en quelque sorte, décorporé. En scindant le corps et l’âme, il a fait de l’âme le siège de la présence vivante et du corps une simple enveloppe. Et quand l’Occident contemporain s’est finalement débarrassé de l’âme pour ne garder que le corps matériel, celui-ci est resté vide de toute présence vivante. Or, notre culture est confrontée à la nécessité de tout réintégrer. Presque malgré elle, et non sans résistance, elle s’oriente vers une réunification de ce qu’elle a appelé l’âme ou l’esprit avec ce qu’elle a appelé le corps. Il lui faut maintenant penser une unité capable d’englober les deux sans nier pour autant la multiplicité de leurs manifestations. Ce chantier, qui consiste à penser une seule chose – un ‘’ corps-conscient ’’ ou une ‘’ conscience-corps ’’, une unité-plurielle totalement présente au monde, est en cours. Et ce projet est révolutionnaire, car il nous demande de dépasser le dualisme corps-esprit ou toute autre forme de scission fondamentale – et donc de revoir les présupposés fondateurs de notre culture – il fait advenir une nouvelle ère conceptuelle. S’intéresser au corps, c’est inévitablement changer notre façon de voir la réalité, et donc de confronter tout cadre conceptuel. En effet, ce que notre corps nous invite avant tout à faire, c’est de quitter les berges du conceptualisable pour plonger dans l’expérience ineffable des vécus sensibles qui ne cessent d’émerger en nous.
D’abord, le corps questionne sur les notions de contenant, de limite et donc de séparation. Devons-nous penser de réelles scissions dedans-dehors, individu-environnement, inerte-vivant, subjectif-objectif, corps-esprit ? Face à ces questions, nous trouvons une multitude de scénarios proposés par la spiritualité, la philosophie et la science. Ces hypothèses nous parlent de fait d’une pluralité. Cette multiplicité se trouve dans l’orthographe même du mot ‘’corps’’ qui, s’écrit avec un ‘’s’’ à la fin, donc qui s’écrit d’entrée de jeu au pluriel. Pourquoi ? Parce que le ‘’corps’’ provient de ‘’corpus’’, qui réfère à un ensemble de supports différents qui sont réunis parce qu’ils contiennent les données se rapportant à un même thème. L’idée ici est donc que le corps est comme un assemblage de différents phénomènes qui s’organisent autour d’un même motif. Et puisque le corps nous parle d’une présence au monde, peut-être que celui-ci est une pluralité de façon d’être au monde, corrélées entre elles. Du coup, le corps nous met face à un paradoxe. En présentant d’innombrables façons d’être au monde, rassemblées par quelque chose qui fait précisément de lui un corps, il fait se rejoindre une pluralité dans une unité. Il nous confronte au fait qu’une multitude de façons d’être au monde, qui peuvent être radicalement différentes, cohabitent en une même sphère d’être. Et c’est possiblement cette présence unifiante du corps qui est la plus difficile à penser.
C’est dans cette perspective que Estanislao Bachrach, docteur en biologie moléculaire, nous invite avec son ouvrage Zensorialmente : Dejȧ que tu cuerpo sea tu cerebro, à développer notre intelligence sensorielle en apprenant à ressentir les signaux de notre corps. Nous présentons ici l’essentiel de la démarche d’apprentissage proposée qui pourrait permettre de devenir, en quelque sorte, Sensoriellement Zen, une façon d’être au monde favorable à la santé physique, mentale et relationnelle.
Avez-vous déjà entendu l’expression » Le corps ne ment pas » ? Pourquoi, au cours des dernières décennies, nous sommes-nous intéressés davantage aux mystères du cerveau qu’à notre véritable et unique temple, notre corps ? Après s’être consacré pendant des années à l’étude du cerveau, Estanislao Bachrach s’est rendu compte qu’il lui manquait quelque chose : apprendre à ressentir ce qu’il ressentait. L’expérience de son expérience. Écouter, enregistrer et comprendre son corps et sa relation avec son cerveau. ZensorialMente est le carnet de bord qui vous permettra de renforcer votre intelligence sensorielle : le véhicule fondamental qui vous permettra d’apprendre comment vos sens internes répartis dans votre corps et votre cerveau sont en relation les uns avec les autres. L’ensemble du corps est en relation avec le monde extérieur et envoie des informations au cerveau. La sensation est le premier sens à se développer et, avec le mouvement, elle constitue les données brutes que votre corps apporte pour construire vos émotions et votre réalité. Pensez aux sensations comme à la bande sonore d’un film. Elles ont le pouvoir de vous rendre heureux, triste, plein d’espoir ou à bout de nerfs. Estanislao Bachrach vous propose six mouvements pour ressentir votre corps. Lorsque vous développerez le pouvoir de les comprendre et de les distinguer, vous pourrez habiter un état de calme attentif, l’un des piliers de la philosophie zen. Vos actions seront alors guidées bien plus par votre intuition que par votre effort conscient. Il vous suffit de laisser votre corps, cette fois, être votre cerveau.
Estanislao Bachrach est titulaire d’un doctorat en biologie moléculaire de l’UBA et de l’université de Montpellier en France. Il est également titulaire de plusieurs spécialisations à l’étranger en leadership, innovation, intelligence émotionnelle et changement, d’un master en coaching sportif de haut niveau à Barcelone et d’un master en gestion d’entreprise de l’université Torcuato Di Tella, où il enseigne à plein temps le leadership et l’intelligence émotionnelle depuis quinze ans. Il a enseigné et fait de la recherche à l’université Harvard pendant cinq ans, où ses étudiants lui ont décerné le Certificate of Distinction in Teaching (certificat de distinction en enseignement). Il a été nommé pour le prestigieux Joseph R. Levenson Memorial Teaching Prize, qui récompense le meilleur professeur de toute l’université. Avant de retourner en Argentine, il a publié douze articles scientifiques dans des revues internationales à fort impact et trois chapitres de livres, codirigé des programmes de troisième cycle à Harvard Medical International et à la Columbia Business School pour l’Amérique latine, et a été directeur de la licence en économie d’entreprise et de plusieurs programmes de formation pour cadres à l’école de commerce de l’université Torcuato Di Tella. Il a cofondé et dirige Cocolab, une société internationale de conseil en matière de créativité, d’innovation, d’intelligence émotionnelle et de changement. Il est aujourd’hui un conférencier international de renom. Il a également participé à plusieurs documentaires sur la santé, le bien-être et les neurosciences. En 2013, le Círculo de Creativos Argentinos lui a décerné le prix Diente du Créatif de l’année. En septembre 2012, il a publié son premier livre ÁgilMente, qui est rapidement devenu le livre de non-fiction le plus vendu en Argentine, avec des éditions en Espagne, au Mexique, en Angleterre, en Italie et en Corée du Sud. Son succès n’a cessé de croître avec la publication d’En Cambio en 2014 et d’En El Limbo en 2020. ZensorialMente est son cinquième livre.
Que votre corps soit votre cerveau
L’enfermement à Buenos Aires, pour Covid-19, l’a incité à se plonger dans ce qu’Il utilisait comme véhicule pour sa tête : son corps. De 2020 à 2023, grâce à différentes techniques et méthodologies, il s’est plongé dans l’étude de son propre corps pour approfondir sa connaissance intérieure et ce qui le relie au monde extérieur : les sens, le sensoriel. Il n’a pas voulu cette fois-ci explorer la connaissance de soi à travers l’histoire de « qui je suis », c’est-à-dire la connaissance conceptuelle de soi. ZensorialMente est plutôt la connaissance et l’enregistrement des informations que le corps fournit, seconde par seconde, au cerveau afin qu’il puisse prendre des décisions, souvent inconscientes et très rarement conscientes : ce que nous appelons l’intelligence sensorielle. Lorsque vous ajoutez à votre intelligence émotionnelle votre capacité à porter votre attention, à mesurer et à enregistrer votre extéroception, proprioception et intéroception, sans juger ou interpréter avec votre esprit ce que vous ressentez, nous parlons d’intelligence sensorielle. Autrement dit : Intelligence émotionnelle + Extéroception + Proprioception + Intéroception = Intelligence sensorielle. Si vous avez beaucoup d’extéroception, beaucoup d’intelligence émotionnelle, un peu de proprioception et peu ou pas d’intéroception, les informations présentées ici peuvent améliorer grandement votre façon d’être au monde. Estanislao Bachrach est arrivé au bout de ce chemin d’exploration personnelle en réalisant, autant que le veut la théorie, que le corps et l’esprit sont identiques, que le cerveau peut être votre corps et que votre corps peut être votre cerveau. Au cours de ces années, il a tordu, étiré et renforcé des organes, des viscères, des ligaments et des muscles avec différents types de yoga. Il a joué avec ses abdominaux et son cou en Pilates. Il a travaillé et appris à connaître le haut et le bas de son dos et a testé ses bras, ses épaules, ses quadriceps et ses poumons en natation. Il a défié son équilibre en faisant travailler ses jambes et son tronc en snowboard. Sa tête et ses émotions se sont détendues grâce à la technique des cinq rythmes. Ses fessiers, ses genoux et sa colonne vertébrale l’ont conduit à des moments très inconfortables lors de la méditation. Il a porté son attention sur la plante de ses pieds lorsqu’il marchait des kilomètres et des kilomètres. Il a développé son odorat et son toucher en sentant les brises de différentes températures et intensités, a ressenti ses muscles et ses tendons demandant du repos, même son estomac, en pratiquant la pleine conscience dans le mouvement ; ses viscères avant de manger, pendant le repas et après le repas ; l’équilibre en s’étirant, en dansant, en nettoyant sa maison, en frottant ses vêtements. Les poumons, la taille, les coudes, les paumes et les pieds en partageant le paddle et le football avec ses enfants. Jouer à détecter les battements de cœur à l’aube et avant de s’endormir. Son corps et son esprit comme un tout, comme une seule énergie en mouvement permanent à travers la pratique méditative de Vipassana.
Bienvenue à Sensoriellement Zen, où votre corps est votre cerveau et votre cerveau est votre corps. L’intelligence sensorielle pour vous connaître encore mieux et ainsi prendre de meilleures décisions dans une vie pleine de stimuli.
Votre corps, avec ses sensations internes et externes, ses perceptions et ses mouvements, peut-il vous mentir ? Ces sensations, parfois agréables, parfois neutres, et bien sûr les désagréables, subtiles ou intenses, peuvent-elles vous donner et vous apporter des informations précieuses pour vivre une vie avec plus de bien-être et de meilleures décisions ? Ces émotions dans votre corps ne sont-elles pas celles que vous construisez à chaque instant en fonction de vos états énergétiques et de vos états de plaisir ou de déplaisir ? Avec les différentes modes qui se sont succédé au cours de l’histoire en matière de connaissance de soi, il est facile de confondre connaissance superficielle et expérience véritable. Enfermé dans son appartement pendant la pandémie et la quarantaine, Estanislao Bachrach a réalisé, entre autres choses, qu’il lui manquait quelque chose d’essentiel. Apprendre à ressentir ce qu’il ressentait. L’expérience de son expérience. Écouter, enregistrer et comprendre mon corps.
Votre cerveau contient trois fois plus de neurones que votre plus proche cousin, le chimpanzé. Quatre-vingt-six milliards de neurones avec cent mille milliards de connexions entre eux. Alors que la chose la plus extraordinaire que vous ayez est à l’intérieur de votre tête, 75 à 80 % de votre cerveau est constitué d’eau et le reste est principalement composé de graisses et de protéines. Il est étonnant que trois substances très élémentaires puissent s’associer pour vous permettre d’être ce que vous êtes, n’est-ce pas ? L’une des choses qui étonne le plus à propos du cerveau, c’est que tout ce que vous savez du monde est rendu possible par quelque chose qui n’a jamais vu le monde. Votre cerveau existe dans le silence et l’obscurité, et il n’a pas de récepteurs de la douleur, c’est-à-dire qu’il n’a pas de sensations. Il n’a jamais senti le soleil ou le vent. Pour votre cerveau, le monde n’est qu’une quantité d’impulsions électriques, comme s’il s’agissait d’une sorte de code morse. C’est à partir de cette information neutre et basique que se crée le monde merveilleux des sensations. Vous, assis là, immobile, sans rien faire, et pendant 30 secondes votre cerveau décrypte et traite plus d’informations que le télescope spatial Hubble n’en a interprété et traité en 30 ans. Un petit morceau de votre cortex de la taille d’un grain de sable contient deux mille téraoctets d’informations. Cela représente environ 1,2 milliard d’exemplaires de son livre. Selon un article paru dans la prestigieuse revue Nature Neuroscience, on estime que l’ensemble du cerveau pourrait contenir deux cents exaoctets d’informations. Cela correspondrait à la quantité totale de contenu numérique existant dans le monde entier aujourd’hui. De plus, votre cerveau a faim. Bien qu’il représente 2 % de votre poids corporel, il consomme 20 % de votre énergie. Chez un nouveau-né, c’est 65 %. C’est pourquoi les bébés dorment tant et ont tant de graisse corporelle. Leur cerveau, qui se nourrit et se développe en les fatiguant, utilise cette graisse comme réserve d’énergie. Alors que l’organisme consomme beaucoup d’énergie, il est aussi très efficace. Il n’a besoin que de quatre cents calories par jour. Contrairement aux autres cellules du corps, qui sont généralement compactes et sphériques, les neurones sont tout à fait différents. Ils sont longs et fibreux pour permettre le passage le plus efficace possible des signaux électriques entre eux. Leur câble principal est appelé axone. À l’extrémité de celui-ci s’étendent des branches appelées dendrites. Un neurone peut compter jusqu’à quatre cent mille dendrites. Les minuscules espaces entre les neurones sont appelés synapses. Chacun de vos neurones se connecte à des milliers d’autres neurones, offrant ainsi des trillions et des trillions de connexions possibles. Le neuroscientifique David Eagleman affirme qu’il y a plus de connexions dans un centimètre cube de tissu neuronal qu’il n’y a d’étoiles dans toute la Voie lactée.
Si l’on considère tout ce qui a été étudié sur le cerveau depuis tant d’années, il est étonnant de constater ce que nous ignorons encore à son sujet, ou du moins ce sur quoi la science n’arrive pas à se mettre d’accord. Par exemple, qu’est-ce que la conscience ou qu’est-ce qu’une pensée ? La pensée est votre talent le plus miraculeux et le plus vital, mais en termes physiologiques, nous ne savons pas exactement ce qu’est la pensée. Il faut du temps pour que le cerveau se forme complètement. Le cerveau d’un adolescent est formé à 80 % et n’est complètement câblé qu’au début de la vingtaine. Malgré cela, la majeure partie de la formation du cerveau a lieu au cours des deux premières années de la vie. Le cerveau est également l’un des organes les plus vulnérables. Bien qu’il soit confortablement installé dans la boîte crânienne qui le protège, il est susceptible d’être endommagé en cas d’inflammation due à une infection ou lorsque du liquide pénètre dans le cerveau, par exemple à la suite d’une hémorragie interne, car ce matériau supplémentaire n’a nulle part où aller. Il en résulte une compression du cerveau qui peut être fatale. Le cerveau peut également être blessé s’il est brusquement frappé contre le crâne, par exemple lors d’une chute ou d’un accident de voiture. Les méninges, qui sont la membrane extérieure du cerveau, sont recouvertes d’une fine couche protectrice de liquide. Cependant, le cerveau est plus vulnérable en raison de ses propres tempêtes internes. Les accidents vasculaires cérébraux – la deuxième cause de décès dans le monde – et les crises d’épilepsie. Curieusement, la plupart des autres mammifères ne souffrent pas de tels accidents, ce qui reste un mystère. Le cerveau est un endroit à la fois déroutant et merveilleux. Rien n’est simple dans le cerveau. Même le fait d’être inconscient est compliqué, comme le fait d’être endormi ou anesthésié. Vous pouvez être dans le coma – les yeux fermés et totalement inconscient, dans un état végétatif – les yeux ouverts et inconscient, ou partiellement conscient – parfois lucide, mais pendant longtemps confus ou inconscient. Un autre aspect inattendu du cerveau est qu’il est beaucoup plus petit aujourd’hui qu’il ne l’était il y a dix mille ans. Un cerveau moyen est passé de mille cinq cents centimètres cubes à mille trois cent cinquante. C’est comme s’il avait été réduit de la taille d’une balle de tennis. Il n’est pas facile d’expliquer pourquoi cela s’est produit simultanément dans le monde entier, comme si nous nous étions mis d’accord. On suppose qu’avec cette réduction, le cerveau est devenu plus efficace, rassemblant plus d’informations et de performances dans un espace plus petit. Comme les smartphones. Mais personne ne peut le prouver. Parallèlement, notre crâne s’est aminci. Personne ne peut l’expliquer non plus. Peut-être que le fait d’avoir un crâne moins robuste, compte tenu d’un mode de vie plus actif, ne rend pas nécessaire l’investissement dans une boîte crânienne aussi dure.
Votre cerveau distribué s’étend à vos doigts et à vos orteils par l’intermédiaire des systèmes nerveux central, autonome et périphérique. L’objectif du cerveau et du système nerveux est d’aider un organisme à rester en équilibre avec son environnement. Si votre cerveau distribué s’étend jusqu’à vos doigts et vos orteils, votre corps joue un rôle crucial dans la réponse aux signaux sociaux et à vos réactions émotionnelles. La majeure partie de votre cerveau est engagée dans des activités de traitement non verbales, non analytiques et non rationnelles, mais s’appuie sur votre corps. L’amélioration de l’intelligence émotionnelle intrapersonnelle et interpersonnelle – connue sous le nom d’intelligence sociale – a un impact majeur à la fois sur la prise de décision et sur le bien-être de l’individu et de son entourage. Pourtant, nombreux sont ceux qui doutent encore de ces compétences, que nous possédons tous et que nous pouvons développer à tout âge. En résumé, cette intelligence est la capacité à connaître et à gérer ses propres émotions et humeurs afin d’agir efficacement pour son bien-être et celui des autres. Mais les émotions sont-elles dans le cerveau ou dans le corps, ou dans les deux ?
Le cerveau fait-il partie du corps ou le corps fait-il partie du cerveau ? Que se passe-t-il dans le corps, quelle est sa relation avec le cerveau, la tête ? Pas en termes d’esthétique, de santé ou d’athlétisme mais le corps en tant qu’organe sensoriel. Autrement dit, la capacité de sentir les mouvements, les températures, les pressions, les humeurs, la respiration. Devenir conscient de l’importance de l’énergie et de l’endroit où elle se manifeste. Prendre conscience, ou devenir plus conscient, de toutes ses sensations et émotions à un niveau très subtil et fin, dans le détail. Ce voyage profond et introspectif vous permet d’ajouter à votre intelligence conceptuelle – qui vous êtes et quelle histoire vous vous racontez sur vous-même – une intelligence sensorielle qui englobe vos sens internes et externes, ainsi que votre intelligence émotionnelle. Vos postures, vos gestes, vos mouvements et vos sensations internes influencent, affectent et impactent qui vous êtes, comment vous pensez, comment vous vous sentez et tout ce que vous faites dans votre vie. Mais sachez que toute zone de votre corps que vous n’avez pas encore découverte, et que vous êtes sur le point de découvrir, peut être un lieu d’inconfort potentiel. Et cet inconfort peut se manifester non seulement dans votre corps, mais aussi dans votre esprit, vos pensées. Il peut même provoquer des frictions avec vos proches. Tout ce qui n’est pas exploré en vous est ou deviendra une sorte d’entrave à votre harmonie, Sensoriellement Zen est une invitation à ce voyage intérieur qui peut vous permettre ou vous aider à répondre avec plus de clarté et d’engagement à vos besoins pour une vie plus significative, en contribuant à quelque chose qui compte vraiment pour vous. Votre volonté d’entreprendre ce voyage avec Estanislao Bachrach vous aidera à concentrer votre énergie sans vous remplir de tension et de stress. Il vous invite à vous connaître et connaître votre capacité sensorielle, c’est-à-dire ce que votre corps vous dit, mais sans l’exigence que vous « devez » le faire, ni que votre état de bien-être et de bonheur ne dépende de la réalisation de vos objectifs futurs. Vous, votre corps, votre esprit et votre cerveau êtes comme une rivière en mouvement et en changement constants et il ne tient qu’à vous de donner une direction au lit de la rivière pour que l’eau voyage vers un lieu de plus grande liberté et de plus grand bien-être. Il est convaincu, parce qu’il en a lui-même fait l’expérience, que connaître en profondeur votre corps vous donnera plus d’espace pour canaliser ce courant. Il a découvert qu’en acceptant ce changement, il a atteint des états de bonheur plus durables dans le temps. Il a également découvert que cette recherche pouvait s’accompagner de douleurs, de choses qui n’allaient pas pour lui. Plus vous avez d’intelligence sensorielle, plus il est facile de réaliser que parfois, il est acceptable de « ne pas aller bien ». Cette prise de conscience n’améliorera pas automatiquement les choses, mais au moins elle cessera d’ajouter du stress à une situation ou à un moment difficile. Après de nombreuses années de recherche interne, soutenue par les sciences biologiques et les données publiées, Il croit que vous n’êtes pas un cerveau qui a un corps, mais un corps qui contient un cerveau. Et que la sensation est l’aspect le plus fascinant et le moins bien compris de votre système nerveux. La sensation et le mouvement sont l’axe commun à tous les humains en tant qu’espèce, puisqu’une grande partie de votre cerveau est dédiée à la sensation et au mouvement. ZensorialMente est la mise en mots de cette recherche personnelle de plus de trois ans avec son propre corps, son propre esprit et son propre cerveau, accompagnée, bien sûr, par les sciences biologiques qui sont dédiées à la compréhension de ce que nous sommes, ce que nous faisons et ce que nous ressentons. ZensorialMente est donc une source de connaissances scientifiques pour apprendre à utiliser son corps comme outil de connaissance de soi et renforcer ainsi son intelligence sensorielle. Votre corps, ses sensations et ses mouvements internes et externes constants pour le développement de votre intelligence sensorielle. Il vous invite à vous engager à pratiquer les exercices qu’il propose pour évaluer s’ils font sens pour vous. C’est-à-dire comprendre, ressentir et agir en même temps. Estanislao Bachrach ne doute pas que, si vous parvenez à un plus grand développement sensoriel, vous comprendrez plus clairement ce qui compte vraiment pour vous tout en prenant des mesures pertinentes pour atteindre vos objectifs. Une plus grande résilience, une plus grande empathie, de meilleures décisions, une sagesse plus profonde et un plus grand pouvoir de leadership. Lorsque vous pouvez renforcer toutes vos intelligences, vous pouvez agir avec le maximum d’informations dont vous disposez.
En distinguant les sensations les plus subtiles de votre corps, vous pourrez entrer dans un état de calme attentif dans lequel vos actions seront davantage guidées par l’intuition et la sensation que par l’effort conscient. Il s’agit d’un état zen. Enfin, tout au long de ZensorialMente, il utilise le verbe « sensar » qui veut dire dans le cadre de ce livre, » mesurer une ou plusieurs conditions « . Son livre présente chacune des caractéristiques qui vous permettront de ressentir plus facilement une sensation. L’énergie, la tension, le lieu, la respiration, la température et le mouvement. Il propose pour chacune d’entre elle des exercices pour vous faire voyager dans votre corps et dans les sens, organes, viscères et systèmes qui font partie de votre intelligence sensorielle et pour découvrir comment ils sont reliés à votre cerveau. Le fonctionnement de votre système nerveux et la façon dont il vous nourrit ou vous vide de votre énergie ; vos muscles et la façon dont ils sont reliés à votre système nerveux pour construire votre corps ; vos poumons et votre cerveau et la façon dont ils sont reliés à votre cerveau. Les poumons et l’impact de la respiration sur vos émotions et votre bien-être ; vos intestins et leurs habitants microbiens, avec leur système nerveux presque indépendant ; votre cœur, votre peau ; et comment et pourquoi tout bouge et vous bougez. Tout cela est lié à la relation intime de votre moi intérieur, à la forme de votre corps, à votre façon de penser, à ce que vous ressentez et à la manière dont vous faites les choses.
Êtes-vous prêts à identifier, nommer et surtout ressentir vos sensations corporelles ? Oui, alors c’est parti !
L’intelligence sensorielle
Tant vos habitudes quotidiennes que votre stress ou certains traumatismes que vous avez vécus peuvent vous faire perdre contact avec vos sensations, vos émotions et la façon de votre corps bouge, se sent et agit. Du moment que votre attention est absorbée par vos pensées, vos jugements, attentes et autres facteurs de stress, vous n’avez plus d’espace et de temps pour porter attention à vos sensations corporelles et à vos émotions. Et, ce n’est pas surprenant que vous perdiez contact avec vous-mêmes. Sauf, si vous êtes un moine bouddhiste ou que vous réalisez une pratique régulière de connaissance de votre corps, vous vivez probablement dans un monde social et culturel complexe avec des responsabilités, réunions et diverses préoccupations. Or, ce qui est problématique dans ce cas, c’est que lorsque l’on perd l’attention de soi, on perd également une vie émotionnelle équilibrée, une meilleure santé physique et un sentiment de bien-être. Le développement de votre intelligence sensorielle est justement la capacité à porter attention à vous, à vos sensations et émotions et à la façon de votre corps bouge dans le moment présent mais sans l’influence de vos pensées critiques. Votre intelligence sensorielle est la somme de votre intelligence émotionnelle ou du degré de conscience que vous avez de vos émotions, de vos sens externes (vue, ouïe, goût, odorat, toucher), de votre sens de la proprioception (l’équilibre de votre corps dans l’espace) et de vos sensations internes ou intéroceptives. Dans son ouvrage intitulé ZensorialMente, Estanislao Bachrach se concentre sur la proprioception et l’intéroception, c’est-à-dire ce qui se passe dans votre corps, en nous invitant à nous immerger dans notre corps. D’abord, parce que notre cerveau est réparti dans tout notre corps et qu’il lui fournit des informations vitales pour tout ce qu’il décide de faire, de ressentir et de penser. Ensuite, parce que l’intéroception (vos sensations intéroceptives) est la base sur laquelle se construit vos émotions. En fait, elles sont la représentation dans votre cerveau de toutes les sensations de vos organes internes et de vos tissus. En d’autres termes, pour comprendre et enregistrer votre intéroception, vous devez sentir et ressentir les sensations de votre corps. En résumé, les sensations de votre corps sont enregistrées par vos sens internes ou intéroceptifs et c’est la base, selon vos états de plaisir/déplaisir et d’énergie haute/base, de la création de vos émotions. Ces sensations sont les données brutes qui une fois interprétées (avec vos pensées) par votre cerveau, que vous en soyez conscient ou non, font naître vos émotions.
Sensations—Intéroception—Émotions.
Si vous pouvez renforcer votre capacité à distinguer et à ressentir vos sensations, vous développez des connexions plus fortes dans les zones intéroceptives de votre cerveau et par conséquent, vous améliorez votre intelligence émotionnelle. Autrement dit, en développant une meilleure intelligence sensorielle vous développez aussi votre intelligence émotionnelle. En bref, lorsque vous apprenez à percevoir les informations fournies par vos sens internes, vous renforcez la base du développement de votre conscience de soi ou de votre intelligence sensorielle. Estanislao Bachrach utilise indistinctement intelligence et conscience de soi parce que plus vous en savez sur un aspect de vous-même, plus vous êtes intelligent. Quelques-unes de vos sensations intéroceptives sont la tension musculaire, le mouvement de vos intestins, la fréquence respiratoire, les battements cardiaques, la température corporelle, le niveau d’énergie, etc. Afin de renforcer votre compréhension et les connexions neurales impliquées dans vos sens intéroceptifs, il est essentiel que vous puissiez distinguer vos sensations, ce que vous ferez en pratiquant et en vous entraînant à identifier leurs principales caractéristiques. De la même manière que vous pouvez le faire avec vos états de plaisir/déplaisir et de haute/basse énergie.
Dans le cas des sensations dans votre corps, les caractéristiques que vous ressentirez sont :
énergie :
éteint, léthargique, détendu, énergique, intense, frénétique
tension :
intense, élevé, contracté, léger, aérien, absente
lieu :
tête, visage, mâchoire, gorge, poitrine, abdomen, bras, mains, cou, épaules, omoplates, dos, jambes, pieds
respiration :
rapide, dynamique, pressée, pausée, espacée, lente, superficielle, visible, profonde
température :
gelé, froid, frais, tempéré, tiède, chaud
mouvement :
pulsation, tremblement, picotement, palpitation, statique, calme, tranquille, reposé, impulsé, stimulé, accéléré
Pour comprendre la nature de vos expériences internes et développer votre capacité émotionnelle, sans nécessairement réagir ou vous sentir submerger, il est essentiel de ne pas juger les sensations corporelles que vous ressentez. Pour ce faire vous devez relâcher votre jugement et votre esprit d’analyse pour ne ressentir que ce qui se passe dans votre corps ici et maintenant. La mauvaise nouvelle est qu’il se peut que vous n’aimiez pas ce que vous êtes en train de ressentir. Vous apprendrez aussi à ressentir la proprioception, c’est-à-dire l’expérience de connaître à travers les mouvements de votre corps, pour découvrir et comprendre où vous êtes dans le temps et l’espace. Votre intéroception s’intègrera avec votre proprioception par l’intermédiaire des nerfs (neurones interconnectées) qui parcourent la moelle épinière, le cerveau et le corps. Ces deux sens sont essentiels pour ressentir ce que vous ressentez à chaque instant. En apprenant sur vos sensations proprioceptives et intéroceptives, vous apprendrez à travailler avec et sur votre corps. Pour cela il est important de savoir que beaucoup de vos sensations sont liées à la manière dont votre mental les perçoit. De plus, il important de comprendre que bien que le cerveau et le corps soient interconnectés, il est normal que le cerveau réagisse à l’environnement extérieur en bloquant, en contractant ou en déséquilibrant les muscles et en répétant des habitudes malsaines lorsque vous le sollicitez mal ou que vous vous sentiez menacé physiquement ou mentalement. Ou plutôt que ce que vous ressentez ou ne ressentez pas est dû à ce blocage, qui par ailleurs, peut même perdurer durant une vie entière. En outre, votre corps se souvient plus intensément et implicitement (inconsciemment) des sensations, émotions et des souvenirs lorsque vous vous sentez vulnérable, motivé ou touché émotionnellement. Un autre élément clef à retenir est que votre corps change à tout moment et qu’il est flexible et malléable. Vos expériences corporelles sont transitoires et ne durent pas. Même la douleur disparaît. Votre corps est et sera capable de se réparer et de se guérir. Pour Estanislao Bachrach, le corps est le lieu le plus important pour se transformer. Finalement, la sagesse du corps émerge lorsqu’on le traite avec bonté, curiosité et patience. Vous pouvez apprendre à prêter une attention à vous-même d’une manière plus intégrée pour vous connecter ou reconnecter avec vous.
Pour en découvrir davantage sur les extraordinaires capacités de notre corps, je vous invite à lire l’ouvrage de Miriam Gablier, psychopraticienne, intitulé Un corps extraordinaire qui présente de nombreux exemples incroyables défiant l’entendement de ce que le corps peut faire, tel que résister à des conditions extrêmes ; faire preuve de capacités augmentées ; se transformer de manière inattendue ; produire des phénomènes soit -disant impossibles : guérisons miraculeuses, corps lumineux, lévitations, survie à la mort… Autant de bonnes raisons pour découvrir et écouter notre corps et bien sûr, en prendre soin.
Conceptuel versus sensoriel.
Assurément que vous vous êtes déjà demandé ou que l’on vous a demandé à plusieurs reprises dans votre vie : Comment vous vous sentez ? Et immédiatement sans le savoir, vous avez déclenché dans votre esprit une recherche de concepts associés afin que votre cerveau compare vos réactions à d’autres moments similaires de votre vie pour décrire avec des mots la réponse à cette question : Je me sens bien, calme, un peu anxieux ou je ne sais pas.
Distinguons ici deux types d’intelligence : une conceptuelle, qui se base sur ce que nous pensons de nous. Elle utilise le langage, des symboles rationnels, la logique et les explications abstraites qui transcendent le présent. Dans cette forme d’intelligence, nous utilisons des preuves créées par le mental pour interpréter ce que vous êtes : des faits, des détails, des informations narratives, des perspectives, des aperçus de ce que vous dites, des idées.
L’autre est l’intelligence sensorielle. Sentir vient du latin sentire, qui à l’origine signifiait entendre et par la suite pour représenter la perception de tous les sens. La perception a lieu lorsque vous acquérez la connaissance d’une chose au moyen d’impressions communiquées par vos sens. Ce qui implique évidemment d’éprouver des sensations produites par vos sens. Sentir, c’est détecter une condition qui réfère aux sens, aux sensations et aux sentiments. L’intelligence sensorielle est liée à vos organes sensoriels internes – l’intéroception – et à ceux en relations avec le monde extérieur – la proprioception – et à vous avec le monde extérieur – l’extéroception – et à vos émotions. L’intelligence sensorielle est en quelque sorte l’expérience de votre expérience. Elle est basée sur les sensations, les émotions, les actions spontanées, votre créativité, la vie au présent. Plus vous la développerez moins votre mental sera biaisé dans sa perception du monde tel qu’il est. En fait, vos sensations sont les données brutes que votre corps transmet à votre cerveau seconde par seconde. Sachez que la majorité des personnes ne savent pas identifier ces données brutes, autrement dit ne savent pas comment ressentir ce qu’il ressente. C’est pourquoi Estanislao Bachrach propose des exercices pouvant aider à développer notre intelligence sensorielle. Une façon de voir cela, c’est que votre conscience de soi sensorielle fournit des informations à votre conscience de soi conceptuelle. Vous racontez ce que vous dites de vous-même en utilisant des sensations que votre corps vous procure. Autrement dit, vous utilisez les données brutes de vos sensations pour construire ce que vous dites de vous-même.
L’intelligence sensorielle = l’intelligence émotionnelle + l’extéroception + la proprioception + l’intéroception.
L’extéroception, inclut la vision, l’audition, la somesthésie générale, l’olfaction et la gustation ; la proprioception (ou kinesthésie), les sensations de tension musculaire, de position et de mouvement, d’équilibre et de déplacement ; l’intéroception, la somesthésie végétative ainsi que les modalités sensorielles inconscientes.
L’intelligence sensorielle + l’intelligence conceptuelle = l’intelligence intégrale.
Être Zen
Faites-vous partie des personnes qui ont tendance à faire confiance aux magazines, revues, blogs, gourous incluant les scientifiques qui parlent de mode de vie et qui vous disent comment vivre et être heureux. Pensez-vous que ces personnes savent ce dont vous avez besoin ? Croyez-vous aussi que le livre Zensorialmente sait ce dont vous avez besoin ? Tenez-vous compte de la source, de l’intention ou de la signification à long terme de ce que vous lisez ou entendez ? Estanislao Bachrach vous invite à douter de tout et de tous et à explorer plus profondément votre propre expérience de ce qui se passe. Il précise que la philosophie Zen, qui vient de l’enseignement bouddhiste, est l’art de la connaissance de soi : de votre capacité à reconnaître vos propres sensations, émotions, pensées et comportements et à comprendre leurs interrelations. Il n’est pas question ici de vous dire ce que vous devez sentir ou comment vous devriez être ni de ce que vous devez faire. Il suffit seulement d’être conscient de votre expérience et de complètement s’immerger en elle. Être une personne Zen signifie garder un esprit ouvert et une attitude d’acceptation à l’égard de ce que vous vivez. Bien qu’être Zen ne permet pas d’éviter les situations difficiles ou douloureuses, un petit rituel consistant à s’accorder un moment Zen chaque jour, peut vous apprendre à voir les choses sous un angle différent. C’est d’ailleurs l’un des objectifs fondamentaux qui a motivé Estanislao Bachrach à écrire Zensorialmente. Sans prétendre que vous deviendrez une personne Zen, Il vous invite simplement à commencer à regarder d’un autre point de vue afin d’élargir les informations que vous avez de vous-même, non à partir de ce que vous dites de vous mais de ce que votre corps ressent, c’est-à-dire d’un point de vue sensoriel.
Quoiqu’il en soit, Estanislao Bachrach nous invite à adopter une posture de doute et ce pour plusieurs raisons. D’abord, parce que votre expérience est construite par votre mental. En effet, ce sont les perceptions de votre mental qui créent vos expériences. Même en dépit de votre volonté, vous pouvez créer une expérience différente simplement en changeant et en choisissant ce sur quoi vous vous concentrez ou prêtez attention. D’autre part, parce que le concept de soi est également une illusion et une construction. Ce que vous êtes est une énergie. C’est pourquoi, il est difficile de se comprendre soi-même. Chose certaine, nous sommes davantage que nos définitions et créations limitatives, nos habitudes répétitives, notre emploi et les rôles que nous assumons.
Ensuite, parce que vous n’avez pas besoin de croire en quoique ce soit. Il suffit de suivre ce que l’on ressent comme étant vrai au moment où ça se passe. Lorsque vous adhérez à un certain mode de pensée (un système de croyances) établi par l’enseignement d’autres personnes (par exemple, vos parents) vous commencer à lui faire davantage confiance qu’à vous-même. Cela peut vous rendre confus et vous faire hésiter entre ce que vous croyez être juste et ce que vous ressentez comme étant vrai.
Enfin, parce que le chemin ultime vers le bonheur passe par le détachement. Les mauvaises choses vous apprennent et vous montrent comment vous améliorer pour vous ouvrir encore plus aux bonnes choses. C’est aussi simple que cela.
Un exercice d’échauffement.
Les yeux fermés, pensez à votre trapèze, ce muscle derrière votre cou dans la partie supérieure de votre dos. Quelles pensées vous viennent à l’esprit ? Que vous dit-il ou qu’est-ce que vous vous dites à son sujet ? Maintenant, touchez-le avec les mains et caressez-le doucement. Toujours les yeux fermés, ressentez maintenant ce qui se passe dans votre trapèze. Non pas penser à ce qui se passe mais bien sentir ce qui se passe. Est-ce plus difficile ? Pour vous aider, toujours en gardant les yeux fermés, respirez profondément à deux ou trois reprises et puis calmement ressentez la tension dans votre trapèze. Est-il rigide, tendu ou détendu ? En décrivant le niveau ou degré de tension dans ce muscle, vous pouvez déjà le ressentir plus clairement et d’arrêter de penser. Cet exercice est en fait une pratique de méditation qui, pour Estanislao Bachrach, non seulement aide significativement à développer l’intelligence sensorielle mais procure également des bienfaits notables sur la santé mentale, émotionnelle et physique. Les exercices proposés par Estanislao Bachrach dans son ouvrage, comme celle du trapèze, peuvent vous aider à devenir plus conscient de votre corps et de ressentir les sensations et les informations internes que vos organes et viscères génèrent et communiquent à votre cerveau, seconde par seconde. Toutefois, pour une plus grande efficacité et pour progresser plus rapidement pour apprendre à ressentir, Estanislao Bachrach vous invite à adopter une pratique de méditation en tant que telle. Bien que les exercices proposés puissent vous aider, ils sont insuffisants pour atteindre un état profond de pleine conscience. Parmi les diverses formes de méditation, Estanislao Bachrach recommande la méditation de pleine conscience ou la méditation guidée de balayage corporelle. De plus, il considère que le cours de méditation Vipassana de 10 jours de méditation en silence pourrait aussi vous aider. Ce cours est donné dans diverses parties du monde et vous pouvez consulter le site https://www.dhamma.org/fr/index pour plus de détails.
Pour rappel, la méditation de pleine conscience vise à ce que vous deveniez intentionnellement attentif à tout ce qui se déroule au présent en vous et autour de vous, sans jugement, ni réaction. En simple, à devenir pleinement conscient de ce que l’on sent, ressent, pense et de ce qui se passe autour de soi au moment présent. Elle désigne une attitude d’attention, de présence et de conscience vigilante qui favorise une meilleure conscience de ses sensations, émotions, pensées, une diminution des comportements impulsifs et rigides et l’acquisition d’une manière d’être plus souple, apaisée et satisfaisante.
Pour sa part, la méditation Vipassana, qui signifie voir les choses telles qu’elles sont, est aussi un moyen de se transformer à travers l’observation de soi. Cela repose sur la relation profonde entre l’esprit et le corps, qui est expérimentée par l’attention disciplinée portée aux sensations physiques qui constituent la vie du corps. Celles-ci agissent et conditionnent continuellement la vie de l’esprit (le mental) et réciproquement. Cette pratique fondée sur l’observation et l’exploration des bases communes de l’esprit et du corps, vise à amener un esprit équilibré permettant une vie plus consciente et plus lucide avec plus de maîtrise et de paix.
Enfin, la médiation par balayage corporel (body scan) est une pratique de méditation de pleine conscience qui consiste à porter attention aux sensations du corps. Elle se pratique allongée sur le dos et en déplaçant son esprit dans les différentes parties de son corps. Elle permet de développer ses sens, de se reconnecter à son corps et à son esprit, de cultiver la bienveillance et le lâcher prise.
Sentir (connaître) son corps.
La pratique de la méditation de pleine conscience offre la possibilité d’entretenir et d’augmenter la sensibilité aux signaux internes de votre corps. Autrement dit, de développer votre intelligence sensorielle. On observe chez les méditants de longue date, une augmentation de la taille et de l’activité de leur insula. Rappelons que l’insula est l’aire cérébrale qui permet de syntoniser avec les expériences corporelles internes. Lorsque vous vivez une expérience traumatisante, votre insula se désactive et vous laisse dans un état d’engourdissement émotionnel et de déconnection corporelle. En pratiquant le balayage corporel vous observez des signaux intéroceptifs que vous associez à ce que vous ressentez, ce qui constitue une sorte d’étiquetage. Et lorsque vous étiquetez un signal intéroceptif, non seulement vous le sentez davantage mais il sera aussi plus facile de le réguler. Sans cette autorégulation attentive, il se peut que certaines sensations deviennent trop envahissantes pour vous ou que vous interprétiez mal leur origine ou la nature de leur information. La science montre que seulement nommer ce que vous sentez à un effet significatif sur le système nerveux qui entraîne une diminution de la réponse de votre corps. Lorsque vous nommez un signal intéroceptif, votre amygdale, qui est impliqué dans le traitement de la peur et d’autres émotions intenses, diminue son activité. Par contre, lorsque vous ruminez, c’est-à-dire que pensez constamment à ces sensations et aux expériences qu’elles évoquent, cela amplifie l’activité de l’amygdale.
La connaissance et l’information de votre corps sont disponibles, mais vous n’en êtes pas toujours conscients. En améliorant cette capacité, votre intelligence sensorielle, vous serez en mesure d’utiliser plus intelligemment ce que ces informations vous disent pour prendre des décisions plus éclairées, réagir avec plus de résilience aux défis et aux échecs, savourer plus intensément les émotions tout en les gérant mieux, se connecter aux autres avec plus de sensibilité et de perspicacité. Ce sont vos viscères et vos organes plutôt que votre cerveau qui vous donnent les indications appropriées à cet effet. Ressentir, c’est-à-dire le fait de mieux sentir et d’être capable de réguler ses signaux internes permettent de réguler ses réactions physiologiques et mentales ainsi que ses réponses aux défis quotidiens. Tout indique que les décisions les plus intelligentes ne sont pas prises en appliquant une analyse minutieuse mais en développant l’apprentissage intéroceptif. Cet apprentissage vous permet d’abord à apprendre à sentir, à étiqueter et à réguler les signaux internes et comment établir des connexions stables entre ces diverses sensations et le schéma des événements que vous rencontrez dans votre vie. Votre corps et ses capacités intéroceptives peuvent devenir votre coach pour vous aider à atteindre vos objectifs, à persévérer face à l’adversité et à vous sortir de vos luttes avec une énergie renouvelée et plus résilient.
L’énergie
Tout ce qui existe dans notre monde est essentiellement de l’énergie de diverses longueurs d’onde vibrant à diverses fréquences. Bien que ce soit contre intuitif, la matière qui compose les choses vivantes et animées ou pas, est faite de 99.9999 % d’énergie et de 0,0001 % de masse. Puisque tout est énergie, cela signifie qu’il n’y a rien qui ne soit pas de l’énergie. Par conséquent, rien n’existe isolément et il n’y a pas de séparation entre les choses. Le biophysicien James Oschman appelle cela la matrice vivante. Ces champs d’énergie sont spécifiques à tous les niveaux de la vie, depuis le niveau d’un organisme complet, comme vous et moi, jusqu’aux divers systèmes de votre corps, vos organes et glandes qui composent ces systèmes, vos cellules, molécules, atomes et particules subatomiques. Autrement dit, tout ce qui constitue l’Univers entier est simplement de l’énergie de différentes longueurs d’onde vibrant dans des fréquences distinctes. Par exemple, l’énergie du photon augmente lorsque la longueur d’onde diminue. Les photons transportent la lumière visible, ultraviolette, infrarouge, les rayons x, gammas et tout le reste des radiations électromagnétiques. La lumière visible aux yeux humains est celle dont la fréquence est la plus élevée. Les autres fréquences sont des versions plus condensées de la même énergie. Par exemple, les pensées et les émotions sont simplement différentes fréquences vibratoires. Ce que nous expérimentons comme des pensées positives sont des schémas d’énergie qui sont ouverts et spacieux tandis que les schémas énergétiques des pensées négatives sont plus denses. Il faut garder en mémoire que l’aspect physique des choses, c’est-à-dire la matière, n’est que de l’énergie comprimée. Votre corps physique est composé d’un nombre infini de différentes fréquences. Les cinq principaux systèmes du corps – respiratoire, hormonal, immunologique, cardiovasculaire et digestif – existent en tant que fréquences uniques dans le spectre énergétique et sont différents des fréquences de chacun de vos organes. Toutefois, à travers cette matrice vivante, tout est lié et tout affecte tout. Cela signifie que ce que l’on fait dans une sphère de notre vie affecte toutes les autres sphères de notre vie. Cela implique également que tout ce que l’on fait individuellement à un impact sur tous et qu’à un niveau plus fondamental de notre être, nous ne faisons qu’un. La science a par ailleurs vérifié cette interconnexion. Les travaux de Valérie Hunt qui a utilisé l’électrophotographie, ont montré que le champ d’énergie dans et autour du corps d’une personne change de forme et de fréquence selon ce que la personne pense et fait.
Ressentir davantage nécessite d’apprendre à identifier et nommer les sensations de votre corps. Mieux se ressentir fortifie les réseaux de votre intelligence sensorielle et votre cortex préfrontal médian impliqués dans l’organisation de vos réponses émotionnelles et votre vigilance, toutes deux nécessaires au déploiement de vos comportements.
Prenez maintenant une minute pour sentir votre niveau d’énergie actuel. Est-il éteint, léthargique, détendu, énergisé, intense ou survolté ? Quels sont les autres attributs qui décrivent plus finement votre état d’énergie actuel ? Lorsque vous vous sentez en colère ou anxieux, votre système nerveux tente de maintenir votre intégrité physique et mentale pendant que vous faites face aux défis de la vie quotidienne. Apprenez à reconnaître les signaux de votre corps qui vous amène à lutter ou à fuir. Observez d’abord les moments dans lesquels vous ressentez de la colère, de l’énervement ou de l’anxiété dans votre corps. Identifiez ensuite ce qui vous a mis en colère et sentez les sensations qui se manifestent alors dans votre corps. Identifiez également vos émotions et vos pensées ainsi que les actions que vous voulez faire pour fuir ou vous battre.
Vos états d’énergie.
Lorsque vous réfléchissez à votre journée, il est probable que vous pouvez reconnaître des moments de plus grande énergie et prêt à combattre ou à fuir quelque chose (État 1), d’énergie moyenne et prêt à faire face aux défis de la vie (État 2) ou à court d’énergie et fonctionnant au ralenti, incapable de faire face à quoi que ce soit ou même immobilisé (État 3). L’ambiance générale de votre journée résulte des contributions de chacun de ces états d’énergie. Estanislao Bachrach vous suggère de diviser un cercle en trois sections proportionnelles au temps que vous passez dans chacun de ces états. Vous pouvez ajouter à cette répartition une description de votre expérience dans l’une ou l’autre de ces états d’énergie.
La tension
La caractéristique de tension d’une sensation réfère à une pression que vous pouvez sentir dans votre corps pouvant s’exprimer dans un spectre allant de complètement détendu à totalement rigide. De plus lorsque votre corps ou une de ses parties est tendue votre esprit l’est également. À ce niveau, nous définissons habituellement cette tension mentale par le terme ‘’ être préoccupé ’’. Or, un mental préoccupé ou tendu génère plus de tension corporelle, entraînant ainsi un cercle vicieux. Vous pouvez bien évidement identifier les inquiétudes qui pèsent sur votre corps. Cela se produit parce que l’esprit et le corps font partie de la même chose. En effet, nous sommes un et non deux parties séparées fonctionnant indépendamment l’une de l’autre. Pour faire image, si le corps était la mer, l’esprit seraient les vagues. Plusieurs fois, pour calmer cette préoccupation-tension, il sera nécessaire d’accéder ou d’intervenir sur votre corps, par exemple, par le biais d’exercice physique ou de relaxation. Ou pour diminuer la tension corporelle, vous pourriez intervenir sur votre mental, par exemple, par le biais de la méditation ou de la respiration consciente. Toutefois, il se peut que vous ne puissiez calmer votre mental avec votre mental ni votre corps avec votre corps. Non seulement votre tension mentale impacte le corps et vice-versa, mais cela peut faire souffrir différents organes et viscères au point de vous créer un état de mal-être quasi permanent. Ce fut le cas pour Estanislao Bachrach qui, après avoir appris à percevoir son état de tension permanente dans le dos, a commencé à pratiquer une série d’exercices physique et mentale pour débloquer ses muscles et se libérer de ses pensées négatives. Il reconnaît que c’est grâce à ces efforts et plus spécialement à sa capacité d’observer et de sentir son corps, qu’il a pu devenir une personne en meilleure santé physique et mentale.
Au regard de la philosophie Zen, la plupart des choses qui nous arrive ne sont pas aussi graves qu’on le pense de prime abord. Comment savoir si la méditation fonctionne pour améliorer votre qualité de vie ? Dans la liste ci-dessous, la première phrase est associée à des effets positifs de la méditation tandis que la seconde indique que vous ne les intégrez pas encore.
Je m’accepte comme je suis. / Je peux ressentir une émotion et ne m’en rendre compte qu’après un certain temps.
Je suis capable de rire quand je vois comment je me complique la vie. / J’ai du mal à me concentrer sur ce qui se passe dans le présent.
En situation difficile, je peux faire une pause sans réagir immédiatement. / J’ai tendance à ne pas remarquer les sensations de tension physique ou d’inconfort jusqu’à ce qu’elles captent mon attention.
J’expérimente des moments de tranquillité et de paix intérieure même lorsque les choses deviennent trépidantes et stressantes. / Je me concentre tellement sur l’objectif que je veux atteindre que je perds le contact avec ce que je fais dans le moment présent.
Je reste dans le moment présent avec mes sensations même lorsqu’elles sont désagréables ou douloureuses. / Je mange sans être conscient de ce que je mange.
Les biocomportements.
Pour mieux comprendre la relation entre votre corps et votre cerveau et donc le sensoriellement Zen, il est utile de connaître le concept de l’incarnation ou embodiment en anglais. Incarner c’est l’habileté extraordinaire qu’a le corps de réaliser différentes actions, comportements ou interactions complexes en pilote automatique. C’est comme si votre corps savait déjà ce qui va se passer ou comment répondre à un évènement, une situation ou à une personne. Ces façons de se comporter ou de réagir de votre corps sont presque toujours les mêmes, c’est pourquoi on les appelle des schémas comportementaux. Être incarné n’a rien à voir avec la beauté ou l’état physique du corps mais réfère plutôt à la manière dont la personne vit dans son corps. Autrement dit sa manière d’être au monde ou encore au corps en tant que reflet de la personne qui l’habite. Pour illustrer de manière caricaturale ce reflet, voyez la chronique sur le langage corporel présenté par l’humoriste André Sauvé dans l’émission 3600 Secondes d’extase.
Ce reflet c’est l’expression par votre corps de quelque chose de tangible ou visible. Par exemple, d’avoir incarné votre corps de telle sorte que vous avez pris l’habitude de vous éloigner émotionnellement et/ou physiquement de vos proches ou amis et de rendre ainsi impossible toute intimité. D’autres personnes incarnent une habitude opposée en se rapprochant et en créant de l’intimité avec leurs proches. On dit qu’une manière d’être est incarnée lorsque tout se passe sans que vous vous en rendiez compte, sans que vous en soyez conscient, comme si vous étiez en pilotage automatique. Au fur et à mesure de votre développement, ces comportements, actions, gestes, postures et manières de vous déplacer que vous répétez sans cesse vont finir par s’incarner en vous. Ce sont vos biocomportements. Vos habitudes vont non seulement affecter la composition de votre cerveau et vos connexions neuronales mais aussi votre corps et sa conformation : votre manière d’agir, de vous déplacer, de ressentir, etc. De plus, vos biocomportements viennent avec des angles morts. Comme son nom l’indique, ce sont des comportements dont nous sommes inconscients de leur manifestation mais également du fait que nous les avons incorporés, autrement dit incarnés. Au mieux, nous sommes quelques fois conscients qu’ils affectent notre performance ou rendement tant professionnel, social que familial. Une crispation incarnée des épaules est un exemple d’angle mort parce que non seulement vous pouvez ne pas vous en rendre compte sinon tout au plus que cette posture affecte votre capacité à faire du sport, à vous détendre et même de penser sereinement. Prenez maintenant quelques instants pour identifier un ou plusieurs de vos biocomportements.
Si c’est habituel de penser à son corps en termes d’apparence, de capacité physique ou de santé, ce l’est moins en termes de rôle clé de votre vie sociale et émotionnelle. Votre corps dispose d’une incroyable intelligence pour vous aider à composer avec vos expériences et relations importantes, soit l’intelligence sensorielle. Votre corps non seulement sait se ressentir mais sait également ressentir vos expériences sociales et émotionnelles. C’est votre lentille à travers laquelle vous percevez le monde et agissez d’une certaine manière. En fait, nous voyons le monde non pas tel qu’il est mais plutôt tel que nous sommes. Votre corps, votre cerveau et vos comportements sont façonnés en fonction de vos expériences. Ce façonnement représente habituellement les expériences que vous avez vécues le plus fréquemment et cela affecte les possibilités que vous percevez dans votre vie et les actions que vous entreprenez. Et toutes ces actions impliquent votre corps, autrement dit votre corps affecte tout ce que vous faites. Être capable d’ajuster ses niveaux de tension est la clé de la performance dans n’importe quelle circonstance. Prenez maintenant quelques instants pour identifier le niveau de tension associé aux mouvements, gestes et postures des comportements que vous souhaiteriez modifier.
Vos biocomportements se sont mis en place pour une raison d’adaptation biologique et la majorité d’entre eux se manifestent sans que vous vous en rendiez compte. Le cerveau est conçu pour se structurer et se modeler en fonction de l’environnement dans lequel il évolue. Certains biologistes pensent que tout le système nerveux a évolué pour nous maintenir en équilibre avec le monde qui nous entoure. En fait, nous sommes immergés dans ce monde pour mieux nous s’y adapter. Au fur et à mesure que notre cerveau se développe, il commence à servir d’instrument de détection des modèles qui recherchent vos biocomportements vitaux pour produire des interactions réussies avec ce monde. C’est à travers des changements physiques, chimiques et structurels dans les réseaux de neurones que ces schémas de comportements s’automatisent. Grâce à ce processus d’adaptation, les comportements automatisés (les biocomportements) vous aident à survivre et à vous développer. En mettant ces comportements en mode de pilotage automatique, cela libère de l’énergie qui peut être alors utilisée pour d’autres choses.
Le système nerveux au complet apprend de deux manières et par la suite, il transmet son apprentissage au corps. Sous la première forme, il relie entre eux ce que l’on appelle les réseaux associatifs. C’est ce qui se produit lorsque l’on associe quelque chose de nouveau avec quelque chose d’ancien ou de connu. Par exemple, des réseaux neuronaux liés à l’animal ‘’ chien ’’ sont associés à d’autres réseaux neuronaux concernant, le pelage, la marche, l’aboiement, etc. Lorsque vous apprenez, par exemple sur les ‘’puces ’’ et les ‘’tiques ’’, ce nouveau réseau neuronal se connecte avec ceux associés au chien. C’est ainsi que votre cerveau stocke, analyse et compare des modèles et des réseaux d’association : qu’est-ce qui est lié, similaire, différent, absent ? Et il le fait en prédisant ce qui va se produire. En fait, il enregistre des modèles, les compare et réagit à ces modèles comme par le passé. Ce sont ces réseaux d’association qui se tissent et se construisent, qui vous permettent d’agir avec des comportements automatisés de sorte que vous puissiez libérer de l’énergie pour faire autre chose. Autrement dit, votre cerveau est un instrument de détection de modèles, schémas ou de patterns.
La seconde forme d’apprentissage de votre système nerveux est la potentialisation à long terme, qui se définit comme l’augmentation durable de la communication entre des neurones ayant été stimulés ensemble fréquemment. Autrement dit, plus une pensée, une émotion, une action ou un comportement est répété, plus vous aurez cette pensée, émotion, action ou ce comportement parce que davantage de neurotransmetteurs activeront les connexions ou les réseaux entre les neurones. Les contacts synaptiques vont augmenter et les réseaux neuronaux seront de mieux en mieux connectés. Et plus vous les utilisez plus ils se connectent et plus ils consolident leurs connections. Par exemple, si vous passez votre temps à vous répéter que vous êtes nul dans une activité, parce qu’on vous l’a dit à répétition, cette pensée deviendra avec le temps une vérité, une certitude. Si par exemple, la défaite de votre équipe sportive préférée vous rend triste, il est fort probable que vous le soyez à nouveau lors de leur prochaine défaite. Ce sont des exemples de potentialisation à long terme, c’est-à-dire la manière dont votre cerveau et votre système nerveux qui s’étend de la moelle épinière à l’extrémité de vos membres, apprennent.
Les schémas ou modèles neuromusculaires.
Vos schémas ou modèles neuromusculaires sont ce que votre cerveau apprend par le biais de réseaux d’association ou de potentialisation et produisent vos actions musculaires. Vos biocomportements sont ces modèles qui vous permettent de réaliser des actions et qui déterminent la manière de vous comporter dans la vie, c’est-à-dire les mouvements que vous faites et même votre niveau de conscience. Un modèle neuromusculaire c’est une séquence de contractions musculaires qui, au final, produit un mouvement spécifique. Ces modèles qui sont conservés dans le cortex moteur du cerveau, structurent votre corps de biocomportements. Plus vous les répéter, plus ils se consolident et moins vous avez de probabilité d’agir différemment. C’est la raison pour laquelle votre façon de vous tenir debout ou de bouger par exemple, sont si difficiles à modifier. Vos biocomportements vous caractérisent et révèlent beaucoup d’information sur vous. Vous êtes-vous déjà demandé si vous utilisez davantage vos quadriceps ou vos ischio-jambiers lorsque vous montez un escalier ? Sûrement pas ! Ginny Whitelaw, créatrice de l’Institut du Leadership Zen et son équipe ont montré qu’il y a une corrélation positive entre les modèles de mouvements des personnes et divers résultats d’évaluation et de tests. Autrement dit, la façon dont vous bougez en dit long sur votre personnalité. Et puisque chaque modèle neuromusculaire est unique cela veut dire que nous sommes différents les uns des autres autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Estanislao Bachrach rappelle que le processus de développement cérébral et les schémas neuromusculaires qui en découlent dépendent toujours de vos expériences de vie, c’est-à-dire ce qui vous arrive et comment vous y réagissez. Ainsi, le corps et le cerveau associent et règlent les réactions émotionnelles sur le pilote automatique. Par exemple, chaleur lorsque vous ressentez de la haine, tremblement lorsque vous avez peur, contraction des épaules lorsque vous êtes en colère, démangeaisons lorsque vous vous sentez honteux, palpitations lorsque vous êtes amoureux, mal de ventre lorsque vous êtes nerveux, etc. La même chose s’applique aux comportements sociaux. Par exemple, baisser les yeux lorsque vous vous sentez honteux, sourire lorsque vous rencontrez des gens avec qui vous vous sentez bien, etc. Très tôt dans la vie, vous avez déjà bien consolidé dans votre esprit vos propres associations sur ce que vous pensez du monde, vos façons d’être et vos habitudes relationnelles.
Cerveau et corps sont interdépendants. Lorsque votre cerveau et votre corps automatisent tout cela, il vous est plus facile de porter votre attention à d’autres choses qui vous intéressent ou que vous devez faire. Cette automatisation est la manière dont vous développez vos points forts, ce qui vous vient naturellement et sans effort. Au fur et à mesure que vous vous incarnez ou que vous intégrez ces expériences et ces processus dans votre corps vos angles morts apparaissent également dans votre cerveau et dans votre corps. Ce sont ces biocomportements que vous déployez de manière automatique ou inconsciente qui, à certains moments de votre vie, vous seront utiles mais qui, à d’autres moment ne vous servent plus à rien, ne vous aident pas, vous rendent inefficaces ou vous nuisent carrément. Toutefois, si vous avez la chance de les identifier, ce qui est difficile mais pas impossible, vous pourriez être en mesure de les éliminer. Selon la biologiste Amanda Blake, ces processus hautement adaptatifs, ce sont développés sur des millions d’années. Grâce à eux, nous avons pu accéder à ce qu’elle appelle des ‘’ nutriments ’’ pour survivre et prospérer dans notre environnement. Un processus adaptatif, qui parfois cherche la stabilité et d’autre fois le changement. Pour Darwin, l’être humain doit s’adapter à son environnement pour atteindre ses objectifs. Pour Amanda Blake, ces nutrimentspour survivre et prospérer sont la ‘’ sécurité ’’, la ‘’ connexion ’’, le ‘’ respect ’’ envers et de la part des autres. Amanda Blake associe le développement évolutif du cerveau à chacun de ces nutriments.La sécurité grâce au cerveau reptilien ; la capacité de connexion avec soi et les autres grâce au cerveau limbique en lien avec le langage du corps, la vocalisation et les expressions faciales et finalement le respect, la dignité et le statut social grâce au néo-cortex. Votre cerveau a donc acquis dès ces premières années de vie, des stratégies pour vous maintenir en vie, vous connecter aux autres et être aussi respecté que possible et les a ensuite mises en pilote automatique, c’est-à-dire en biocomportements et schémas neuromusculaires. Par exemple, lorsque vous portez à votre bouche un morceau de brocoli avec une fourchette – sécurité, survie -, que vous souriez à votre mère qui arrive à la maison – connexion – et que vous faites une demande à vos parents – respect – tout cela sans même y penser. En définitive, vos schémas neuromusculaires que vos biocomportements construisent, sont liés à vos actions, à votre façon de faire et à votre personnalité.
En réalité, c’est votre corps dans son entièreté qui détecte tout ce qui se passe dans votre vie émotionnelle et sociale. Estanislao Bachrach rappelle que le cortex somatosensoriel, qui concerne les sensations et les mouvements, est activé dès la naissance et finit de se développer vers l’âge de quatre ans. Ce qui veut donc dire que vous n’avez pas adopté vos biocomportements, vos schémas émotionnels et relationnels actuels de manière abstraite, mais bien à travers le senti et le ressenti de votre corps. Comme déjà mentionné, tous ces biocomportements ont été enregistrés en pilotage automatique dans votre cerveau et dans votre corps, ce qui vous a été utiles et efficaces lorsque vous étiez petit. Cependant, certains d’entre eux peuvent aujourd’hui être à l’origine d’erreurs, de malaises, de mauvaises décisions et de difficultés relationnelles avec les autres et vous-même. Ce sont vos angles morts. En développant votre intelligence sensorielle, vous prendrez conscience de certains de vos points faibles et avec des efforts, du travail et de la discipline, vous serez en mesure de les modifier à votre avantage.
Découvrez vos angles morts.
Cette démarche est une opportunité pour explorer l’origine de ce que vous êtes devenu ; ce qui vous a façonné : votre personnalité, vos forces, votre identité, votre vision du monde, vos habitudes. Autrement dit, quels événements ou circonstances ont contribué à devenir ce que vous êtes aujourd’hui. En répondant aux questions présentées ci-dessous, cela pourrait vous donner une nouvelle perspective sur les bonnes choses que vous avez dans votre vie.
D’abord, faites un inventaire de vos forces et de vos faiblesses. Ensuite, choisissez deux des forces dont vous êtes fier et puis notez les traits de caractère, les comportements, les contraintes ou les défis que vous rencontrer et qui se rapportent à l’une ou l’autre de ces deux forces. Par exemple, la ‘’ persévérance ’’ considérée comme une force, peut parfois se retourner contre vous, lorsque pour atteindre à tout prix un objectif vous négligez d’autre aspect important de votre vie, tel que vos responsabilités familiales, votre relation de couple, etc. Rappelez-vous toutefois, que vous avez développé ce trait de caractère sans doute pour de bonne raison. Comment ce trait de caractère vous interpelle aujourd’hui, vous a-t-il aidé à l’origine à gagner en sécurité, en connexion et en respect, même s’il ne réussit pas à atteindre ces trois objectifs ?
Vos points d’ancrage.
Pour Estanislao Bachrach, il est essentiel de trouver un état de régulation énergétique pour pouvoir affronter les défis quotidiens. Les points d’ancrage sont des moyens efficaces que vous pouvez utiliser pour retrouver un état de régulation énergétique. Le point d’ancrage peut être quelqu’un, quelque chose, un endroit ou un moment. Par exemple, quelles personnes dans votre vie vous font vous sentir en sécurité et bienvenue ? Quelles sont les actions réalisées qui vous font vous sentir régulés et connectés ? Quels objets vous apportent de l’énergie ? Quels trajets quotidiens vous permettent de vous réguler énergétiquement et de vous sentir connecter ? Dans quel moment vous sentez-vous régulé et confiant ? Il est utile de faire la liste de vos points d’ancrage et d’en ajouter de nouveaux au fur et à mesure que vous les découvrez.
Votre cerveau est votre corps.
La mémoire explicite en action, c’est lorsque vous vous souvenez de quelque chose et que vous pouvez l’exprimer par des mots. Cela concerne des faits, la description de situations que vous avez vécues ou ce que vous pouvez dire sur ce que vous avez appris. Selon ce qui est connu, il semble que ce soit à partir de deux ou trois ans que l’on commence à garder des traces de mémoire explicite dans l’hippocampe.
Mais avant cela et tout au long de votre vie, vous élaborez également une mémoire implicite. Ce sont vos compétences sensorielles et corporelles et vos processus automatisés sur lesquels reposent toutes vos actions inconscientes. Autrement dit vos biocomportements. Puisque le cerveau évolue et apprend en fonction de l’environnement et du contexte, la mémoire implicite se développe à travers les sensations et les mouvements que vous sentez et réalisés dans l’environnement et le contexte. Par exemple, lorsque vous apprenez à faire de la bicyclette. En résumé, votre mémoire implicite conserve les schémas neuromusculaires que vous avez créés durant votre développement et qui affectent tous les tissus de votre corps. Certains auteurs appellent ce processus de ‘’ blindage ’’ ou armoring en anglais. La prochaine fois que vous rencontrerez vos proches, porter attention à comment votre corps se contracte ou se détend, la position particulière qu’il adopte ainsi que les sensations corporelles agréables, neutres ou désagréables et les émotions plaisantes ou déplaisantes ressenties. Ce sont vos schémas neuromusculaires dont vous vous êtes ‘’ armés ou blindés ’’ au cours de votre vie. Tous ces schémas neuromusculaires créés par la répétition de vos sensations et émotions sont grandement influencés par votre socioculture. Par exemple, ressentir de la gêne ne s’exprime pas corporellement de la même manière en Asie qu’en Amérique du sud.
Les implications de vos schémas neuromusculaires d’une zone particulière de votre corps sont considérables. Le fait de froncer les sourcils et de contarcter les muscles du front lorsque vous êtes en colère par exemple. À mesure que vous répétez cette contraction, arrive un moment ou c’est toute la structure physique de votre corps – l’instrument qui ressent votre environnement social et émotionnel – qui change. Lorsque vous répéter ces actions et comportements, ils deviennent inconscients et chroniques. Cela peut générer une tension dont vous ne parvenez pas à relâcher et ce, même si vous essayer. Il s’agit dans ce cas, d’un angle mort. En définitive, votre blindage sont les gestes que vous réalisez tous les jours et qui deviennent votre structure physique. Votre corps prend alors la forme des sensations et des émotions que vous expérimentez et répétez. Ce processus d’apprentissage de vos biocomportements s’effectue quotidiennement et à l’année. De plus, il s’effectue plus rapidement lorsqu’il est accompagné d’émotions intenses : panique, furie, joie, plaisir. Les émotions inondent le cerveau de neurotransmetteurs qui accélèrent l’apprentissage. Plus une chose est importante pour vous, plus vous lui accorder de la valeur. C’est un processus qui permet à votre corps de ressentir son environnement social et émotionnel et d’automatiser rapidement des stratégies pour obtenir ce dont vous avez besoin. Une fois que ces schémas sont établis, ils affectent non seulement votre manière d’agir mais aussi votre façon de voir le monde. Votre corps est votre lentille de perception et votre instrument d’action, tout ce que vous faites est filtré par cet instrument qu’est votre corps. Pour changer ces biocomportements, donc votre corps, vous devez interrompre vos vieilles habitudes – c’est-à-dire vos angles morts – pour désarmer votre armure inconsciente. Votre corps a une capacité limitée mais tout de même la capacité au final de changer via de nouvelles idées. Cela nécessite de la pratique et de la répétition. C’est pour cela, qu’en tant qu’adulte, vous devez non seulement stopper ces schémas neuromusculaires établis depuis longtemps mais également en créer de nouveaux pour les remplacer.
En résumé, vos biocomportements se sont incarnés (intégrés dans votre corps) en schémas neuromusculaires grâce à la mémoire implicite et se sont mis en place ou armés durant toute votre vie sous l’influence de votre contexte familial et socioculturel.
Ce que vous voyez.
À mesure que votre corps se développe en réponse à l’environnement physique et social, votre lentille biologique va développer une manière particulière de voir le monde et de l’habiter. Votre façon d’être, de vivre, vos réponses émotionnelles, vos interprétations et vos relations deviennent des réseaux neuronaux dans votre corps. C’est pourquoi, il peut être difficile de réaliser certaines actions. En fait, votre biologie est votre perception : nous ne voyons pas le monde tel qu’il est mais tel que nous sommes. Votre blindage ou armure détermine en quelque sorte vos opinions et ce que vous pouvez voir du monde. Votre blindage fait en sorte que vos réponses émotionnelles, vos modes de relation et vos comportements deviennent ‘’ naturels ’’ pour vous. C’est dire, que toutes vos perceptions, interprétations, actions et état d’esprit sont affectés par la structure physique de votre corps. Vos biocomportements vous influencent à un point tel que plus souvent qu’autrement, vous ne voyez pas les multiples options ou possibilités qui s’offrent à vous. Votre corps affecte quasiment tout ce qui vous arrive dans une journée. Vos gestes et comportements répétitifs, intégrés dans votre corps ainsi que votre structure physique affectent votre état d’esprit, vos actions, vos relations et ultimement les résultats que vous obtenez dans chacun des aspects de votre vie. Bref, votre corps est votre cerveau.
En résumé, le cerveau va se structurer à mesure que vous apprenez les comportements qui vous permette d’accéder à une meilleure sécurité et à une meilleure connexion avec les autres. Votre cerveau étant distribué dans tout votre corps, il se modifie structurellement en réponse à vos expériences de vie. Il le fait à travers l’armement qui permet d’incorporer les comportements efficaces en pilote automatique : les biocomportements. Ces processus créent des angles morts, c’est-à-dire des biocomportements très résistants au changement. Ceux-ci affectent ce que vous voyez et décodez et nombre de vos actions. Tout ce que vous percevez passe par le filtre de votre corps. En définitive, votre corps est un instrument très subtil qui ressent vos sensations et les interprètent, ce qui influence vos relations et vos états émotionnels. Tous les résultats que vous obtenez dans la vie sont influencés par les caractéristiques et les qualités de la constitution de votre corps. À mesure que vous approfondirez la compréhension de votre corps et le ressenti de vos sensations au moyen des exercices proposés qui visent à ressentir ce que vous sentez, vous aurez un meilleur accès à l’information qui vous permet de prendre conscience de vos points faibles et de travailler sur ceux que vous souhaitez transformer.
Être centré.
Être centré n’a rien à voir avec la posture, sinon qu’il s’exprime à travers elle. En fin de compte, il s’agit de trouver un équilibre entre le mental et le corps. Votre énergie et votre matière. Cet équilibre interne résulte de votre capacité à tolérer des sensations fortes sans réagir de manière automatique pour les faire disparaître au plus vite. C’est que dans le monde d’aujourd’hui, le stress est l’un des facteurs de déséquilibre le plus commun. Et cela est fondamentalement physiologique. En effet, lorsque vous êtes menacé ou sous pression, votre corps se charge d’adrénaline, de cortisol et autres hormones. Augmentation du rythme cardiaque et respiratoire, de la circulation sanguine vers les muscles, pour vous préparer à lutter ou à fuir. L’autre grand facteur qui compromet votre état d’équilibre est la peur. On peut considérer la peur comme une force qui vise à vous protéger. C’est pourquoi, il ne faut jamais essayer de l’ignorer ou de s’en débarrasser. La réponse organique à la peur induit dans votre corps un état d’incohérence physiologique alors que la cohérence c’est lorsque votre corps et vos émotions sont apaisés. Dans cet état d’apaisement votre rythme cardiaque et respiratoire, par exemple présente une oscillation stable et régulière. En état de peur, ces mêmes rythmes deviennent irréguliers et désordonnés. Parfois dans cet état de peur, votre réaction induit l’action la mieux appropriée à la situation. Mais d’autres fois, vos actions induits par vos réactions automatiques ne vous aident pas. Elles peuvent même empirer la situation. Et cela se produit parce que cet état d’incohérence physiologique vous empêche de penser clairement. Lorsque les systèmes de votre corps sont désordonnés et désynchronisés cela exige une grande quantité d’énergie mentale dirigée vers votre corps pour restaurer votre équilibre. En effet, retrouver un état de cohérence physiologique en situation stressante ou de peur, nécessite d’avoir accès à toute votre intelligence. La recherche de cet équilibre vous permet de réguler votre état physiologique et vous donnant un meilleur accès à votre cortex préfrontal médian qui vous aide à être plus souple dans vos réponses conditionnées. Sensoriellement Zen vous propose de devenir plus conscient de votre corps, de vos pensées, émotions, sensations, respiration et états d’énergie sans nécessairement répondre immédiatement. C’est la meilleure manière de restaurer la cohérence physiologique de votre corps. Cet état physiologique est également désigné comme la résilience. Le courage n’est pas l’absence de la peur mais l’engagement dans quelque chose de plus grand et de plus important que la peur. Le courage vous amène à prendre des décisions audacieuses ou simplement à être présent face à la peur. Ce qui importe c’est de décider et de réaliser une action, mais sans vous donner de fausses assurances que tout ira toujours bien. Vous sollicitez votre courage lorsque quelque chose de plus important que la peur est en jeux. Vous pouvez utiliser votre courage et votre calme comme outils pour vous permette de tolérer les sensations fortes qui vous arrivent lorsque vous devez prendre une décision importante et réaliser une action majeure. Sentir de manière consciente toutes ces sensations, incluant un malaise physique, pendant que vous chercher à rétablir votre équilibre. Autrement dit, agir sans angoisser. Il est clair que bien souvent vous vous sentirez mal. Mais il reste que c’est ce qui fera la différence lorsque vous affronterez des circonstances difficiles dans votre vie. Vous verrez que plus vous apprenez à vous ressentir moins vous agirez de manière inconsciente et à partir de réactions émotionnelles. Votre intelligence sensorielle est essentielle pour agir efficacement et cela nécessite d’apprendre à ressentir votre corps pour être pleinement conscient du moment présent.
Votre journal intéroceptif.
Il s’agit de noter dans votre journal personnel les décisions essentielles que vous prenez quotidiennement et ce que vous ressentez au moment de les prendre. Vous pouvez diviser votre journal en trois colonnes. Dans la première, vous rédigez une brève description des défis auxquels vous êtes confrontés. Dans la seconde, vous décrivez de manière détaillée et précise les sensations internes que vous ressentez lorsque vous examiner les différentes possibilités que vous avez pour affronter vos défis. Il est recommandé d’examiner vos possibilités une par une et de noter ce que vous ressentez à l’idée de choisir l’une ou l’autre. Enfin dans la troisième, vous notez l’option que vous avez finalement choisie accompagné d’une description de toutes les sensations qui surgissent en vous en prenant votre décision finale. Une fois que vous savez ce qui s’est passé avec cette décision finale, vous pouvez revenir à votre journal de bord et voir ce que vous ressentiez intérieurement lorsque vous avez pris cette décision. Avec le temps, vous allez déceler un ‘’ pattern ’’ particulier dans votre prise de décision et dans votre corps. Par exemple, une tension dans l’estomac qui s’est manifestée lorsque vous avez envisagé une action particulière qui a entraîné une frustration ou une sensation de légèreté dans la poitrine lorsque vous avez envisagé une action qui a été couronnée de succès. Souvent, vous ressentez le besoin d’agir selon vos impulsions alors qu’en réalité l’action peut attendre. La prochaine fois que vous ressentirez une envie d’agir alors que ce n’est pas nécessaire, faites une pause et reportez cette action. Porter votre attention à l’intérieur de vous et identifiez ce qui se passe physiquement et émotionnellement. Retarder cette action peut vous permettre de comprendre les ressorts émotionnels de votre impulsion et apprendre à mieux la gérer. Demandez-vous, qu’est-ce que je suis sur le point de faire et puis-je retarder cette action ?
L’admiration.
L’admiration est un état d’étonnement, de curiosité, de révérence et de profonde appréciation. En ce moment d’admiration, vous pouvez vous sentir en connexion avec quelque chose de plus grand que vous et cela transforme votre expérience du monde. L’admiration tant dans les moments extraordinaires qu’ordinaires, vous permet d’approfondir votre sentiment de bien-être en prenant conscience de vos moments d’admiration quotidiens par la musique, l’art ou la beauté de la nature, etc. Prenez note des sensations corporelles, de vos émotions et de vos pensées que vous expérimentez dans ces moments d’admiration.
Le lieu
Pour rappel, sentir c’est la capacité de détecter et de mesurer un ou plusieurs états de vos sensations, autrement dit, de ce dont votre corps vous informe. La caractéristique ‘’ lieu ’’ est peut-être la plus facile à percevoir puisqu’il s’agit simplement de votre capacité à reconnaître dans quelle partie de votre corps la sensation s’est manifestée. Cependant, plusieurs fois les sensations dans une partie de votre corps peuvent cacher des sensations plus subtiles qui apparaissent dans d’autres parties de votre corps qui peuvent vous fournir de nombreuses informations. Au fur et à mesure que vous vous entraîner à sentir votre corps, vous devenez capable non seulement de reconnaître vos sensations mais aussi de les mettre en relation avec des problèmes et des situations de santé tels que les inconforts, les malaises et les situations émotionnelles désagréables mais également avec celles qui sont liées à un état de bien-être. Par exemple, une migraine se manifestant par une sensation douloureuse à la tête, peut être en relation avec certaines causes que vous pouvez découvrir grâce à l’exercice quotidien du balayage corporel. Il peut s’agir par exemple de la consommation de certains aliments, du changement de température, l’exercice physique intense ou d’autre allergie qui génèrent diverses sensations dans différentes parties de votre corps. La subtilité de ces sensations étant masquée par la puissance de la douleur à la tête fait en sorte que vous n’arrivez pas à les enregistrer. C’est souvent pourquoi vous n’arrivez pas à prendre conscience de certaines choses qui se passent par exemple sur votre peau ou dans vos intestins. En poussant l’observation et l’analyse de vos sensations vous pourriez découvrir que vos migraines sont provoquées par l’ingestion de certains aliments, des allergies ou des conditions stressantes. En conclusion, non seulement il est important de sentir l’endroit de votre corps où apparaissent vos sensations mais aussi de les associer entre eux. Et de se rappeler que l’intensité d’une sensation ne doit pas occulter les autres sensations plus subtiles. Toutes les parties de votre corps ressentent et le fait que vous n’êtes conscients de quelques-unes et pas d’autres n’implique pas que ces dernières soient moins importantes et fournissent moins d’information.
Ressentir davantage renforce les réseaux impliqués dans l’intelligence sensorielle et le cortex préfrontal médian qui orchestre vos réponses émotionnelles et de vigilance, toutes deux nécessaires au déploiement de vos comportements. Votre corps parle dans un langage subtil, souvent sans que vous ne l’entendiez et parfois en vous criant dessus. Il s’agit en fait de vos sensations internes. À mesure que vous développez votre capacité d’écoute de vos sensations, il en va de même pour votre intelligence émotionnelle et sociale. Plus vous mettez des mots sur vos sensations, plus il vous est facile de les percevoir. Les yeux fermés, balayez maintenant votre corps en portant attention à chacune des parties de votre corps : pieds, mollets, cuisses, hanches, fesses, abdomen, poitrine, bras, mains, cou, mâchoire, yeux, front et finalement la tête. Ressentez pendant au moins une minute ce qui se passe dans chacun de ces endroits de votre corps. Maintenant, nommez les sensations que vous ressentez dans ces endroits de votre corps. L’attention portée sur une sensation permet de prendre conscience des aspects non cognitifs de votre expérience. Lorsque vous portez votre attention sur une sensation, elle est alors orientée entièrement sur le moment présent. Et lorsque vous serez davantage présent à vos ressentis, vous agirez moins souvent de manière inconsciente, en réagissant uniquement à vos émotions.
Le sentiment de soi.
Certains scientifiques voient la pensée ou l’esprit comme une construction du cerveau. Dans cette perspective, le cerveau est perçu comme un ordinateur et ses neurones et autres cellules comme le ‘’ hardware ’’ et la pensée comme le ‘’ software ’’ du système. Et, ils considèrent que le corps serait la source des ‘’ inputs ’’ ou de l’information du système. Toujours dans cette optique, le travail de l’intelligence cérébrale avec ses algorithmes serait de comprendre ce qui se passe et ce qu’il faut faire. Comme d’autres scientifiques, Estanislao Bachrach ne voit pas le cerveau comme l’ordinateur ultime mais plutôt comme un nœud d’un système beaucoup plus vaste qui s’étend à l’ensemble du corps et même autour de lui. Votre cerveau n’est pas seulement là pour donner des ordres. Il existe pour saisir et décoder vos expériences intérieures afin que l’ensemble du système puisse donner un sens à ce qui se passe. Et, il semble, selon ce qui est connu, que l’insula joue un rôle clé dans ce processus. Plus précisément de combiner les messages provenant de l’intérieur et élucider les informations provenant des autres sens pour obtenir quelque chose comme : Comment je me sens en ce moment ? Autrement dit, un moment émotionnel global. Très probablement, ce que vous considérez comme ‘’ l’esprit ’’ est une illusion qui se produit comme un effet secondaire de la quantité de messages provenant de votre corps et de votre cerveau vers quelque chose que vous pourriez appeler votre ‘’ moi ’’. Aujourd’hui, la science comprend que la pensée ou l’esprit est le résultat d’un processus continuel de prédiction de ce qui va se passer à l’extérieur et à l’intérieur de votre corps puis d’ajuster le système pour entreprendre une action spécifique. Se déplacer dans l’environnement et interagir avec lui est le meilleur moyen pour le cerveau pour donner un sens à ce qu’il pense être en train de se passer, à ce qu’il pense être vrai. L’information inconsciente – vos sensations intéroceptives – qui provient de votre corps constitue non seulement la base de votre sentiment de Soi (qui vous êtes) mais aussi une sorte de message souterrain dans votre conscience qui détermine votre humeur pour tout ce qui vous arrive. Ces sensations intéroceptives de fond peuvent être comparées à la bande sonore d’un film. Elles ont le pouvoir de vous faire sentir heureux, triste, plein d’espoir ou au bord de l’effondrement, pour des raisons que nous ne pouvons pas entièrement expliquer.
Autour et à l’intérieur du corps.
Il existe davantage de sensations que celles de vos sensations extéroceptives, c’est-à-dire celles liées à la vison, l’audition, le goût, l’olfaction et le toucher. Il existe également la neuroception, c’est-à-dire la sensation du danger et de la sécurité ainsi que la nociception, c’est-à-dire la sensation de la douleur. L’extéroception vous donne de l’information sur l’extérieur et comme il peut changer subitement, les nerfs impliqués dans la transmission de l’information sont larges et rapides. Comme la quantité de stimulation extérieure est élevée, il est impossible de tout percevoir. C’est pourquoi, les sensations extéroceptives filtrent ce qui n’est pas pertinent. Vous n’accédez alors qu’à une petite et unique portion du monde ainsi filtrée par vos sensations. Vous vivez dans un monde que vous construisez en termes de sensations.
L’autre partie, l’intéroception moins connue, qui constitue la pierre angulaire de la sensorialité Zen et de votre intelligence sensorielle est le contraire de l’extéroception. C’est l’expérience interne que vivent vos viscères, votre coeur, vos poumons, votre poitrine, vos muscles, etc. Probablement que vous devez fermer les yeux pour pouvoir les ressentir. En fermant les yeux, vous atténuez le bruit extérieur afin de pouvoir entendre le bruit à l’intérieur de votre corps. Si vous avez de la difficulté à ressentir ces sensations internes, c’est parce que les cellules nerveuses intéroceptives sont plus petites et lentes que les extéroceptives. Votre cerveau utilise les sensations intéroceptives mais les filtre hors de votre état de conscience ou d’attention, à moins que quelque chose de grave ne se produise. Les sensations intéroceptives peuvent être également divisées comme les extéroceptives. Ce sont vos sensations qui depuis vos organes et viscères perçoivent ce qui se passe en termes de tension, d’emplacement, de respiration, de température et d’énergie qui affectent toutes vos relations sociales et vos humeurs. Apprendre à percevoir vos sensations internes développe votre intelligence sensorielle. Cela nécessite d’identifier et de nommer vos sensations corporelles. Lorsque vous y parvenez, cela renforce les réseaux neuronaux impliqués dans votre intelligence sensorielle ou conscience de Soi ainsi que ceux dans votre cortex préfrontal médian, la zone impliquée dans l’orchestration de vos réponses émotionnelles et votre état de vigilance ou d’alerte, tous deux nécessaires à la mise en œuvre de vos comportements.
Les réseaux cérébraux de l’intelligence sensorielle.
Il y a d’abord le cortex cingulaire antérieur impliqué dans le conflit émotionnel qui, en supprimant l’activité de l’amygdale et de ses connexions les plus importantes, réduit l’activité du système autonome sympathique. Il s’agit du système connu sous l’appellation ‘’ top-down ’’ émotionnel ou contrôle émotionnel descendant. Il y a également le cortex préfrontal ventromédian impliqué dans la prise de décision émotionnelle et de sa possible participation dans l’apprentissage affectif, de la propension à la prise de risque et de l’impulsivité. Il y a aussi le cortex préfrontal médian qui est la région du lobe frontal liée au traitement cognitif de la prise de décision. Il y a aussi le cortex cingulaire antérieur subgénual qui est un centre neuronal critique des circuits cérébraux impliqués dans la régulation de la motivation, l’émotion et la réponse au stress qui est étroitement lié au système limbique.
Les réseaux cérébraux de l’intelligence conceptuelle.
Le cortex préfrontal médian dorsal occupe une position anatomique privilégiée pour orchestrer les réponses autonomes, émotionnelles et d’alerte qui sont requises pour le déploiement adéquate de la conduite. La coactivation de tous ces réseaux = l’intelligence intégrale. Renforcer la perception de vos sensations intérieures est essentiel pour devenir davantage conscient du moment présent. D’autre part, des études montrent que l’augmentation de l’intelligence sensorielle favorise la capacité à prendre de meilleures décisions et à développer une plus grande confiance en soi. Chaque jour la science livre plus d’informations sur chacune des sensations internes de nos organes dont voici les plus importantes.
Les intestins et son système nerveux entérique.
Les intestins opèrent de manière assez indépendante du cerveau. Il possède près de 100 millions de neurones, c’est-à-dire plus que dans la moelle épinière et le système nerveux périphérique. De plus, il est le seul capable de passer outre les messages du cerveau, par exemple, lors de la digestion. C’est pourquoi on le désigne comme notre deuxième cerveau. Ce système vous permet d’être informé des sensations de faim et de soif qui ont eu un impact sur vos états émotionnels durant l’enfance. De même lorsque vous vous sentez mal parce que vous voyez quelqu’un souffrir ou que vous écoutez quelque chose d’horrible ou que vous vous sentez calme, c’est grâce aux neurones de vos intestins. Nous savons aujourd’hui que plus de 95 % de la sérotonine est fabriquée par le système nerveux entérique. C’est pourquoi le docteur E. Mayer de UCLA, USA, considère les intestins comme une extension du système émotionnel. Scientifiquement, on peut affirmer que vous ressentez avec vos intestins.
Le nerf vague.
Il est directement connecté avec le cœur, les intestins et les poumons sans implication de la moelle épinière. Entre 80% et 90% de ses neurones sont afférentes, c’est-à-dire qu’elles envoient des signaux vers le cerveau. En fait, le cerveau reçoit beaucoup plus d’information ‘’ bottom-top ’’, c’est-à-dire des viscères vers le cerveau qu’il leur en envoie. En conséquence, on peut dire que plus souvent qu’autrement, c’est le corps qui guide le cerveau. Ou comme aime le dire Estanislao Bachrach, votre corps est votre cerveau. Pour rappel, le nerf vague fait partie du système parasympathique avec sa branche ventrale associée au calme et sa branche dorsale associée à l’immobilisation ou au figement. Lorsqu’il est activé, il a un effet relaxant tant au niveau du cerveau que du corps. Il existe divers exercices de respiration pour l’activer.
Les poumons.
Ils font partie des sensations intéroceptives. En réalité, ce sont les muscles qui appuient et soutiennent la respiration qui sont très innervés par le système sympathique et parasympathique. Étant donné son rôle vital dans la réponse de lutte, de fuite et d’inhibition de l’action, vous pouvez réguler l’état de stress en respirant lentement et profondément en utilisant, par exemple, la technique de la cohérence cardiaque. Plusieurs études ont démontré une relation entre le type de respiration, l’état émotionnel, l’humeur et les pensées.
La peau.
La peau et les neurones proviennent de la même couche de tissu embryonnaire. En effet, trois semaines après la conception, l’embryon se divise en 3 couches de cellules. La couche la plus externe, l’ectoderme, se transforme pour devenir la moelle épinière, le cerveau et la peau. Dès la naissance, nous sommes capables de différencier une caresse d’un toucher agressif. Cela pourrait être dû à des fibres nerveuses très spécialisées qui vont directement de la peau au cerveau émotionnel. Ceci explique également pourquoi, en tant qu’enfant, vous étiez calmé plus rapidement avec la voix douce de vos parents accompagnée d’une caresse sur votre peau. À partir du toucher, comme premier sens à se développer, Estanislao Bachrach utilise le contact peau à peau pour expliquer le concept de la ‘’ présence ’’. La présence lorsque vous rencontrez quelqu’un n’est pas une activité mais bien un état. Vous savez que vous êtes présent parce que vous le sentez. Les mots que vous échangez avec quelqu’un ne sont pas suffisants pour être présent dans une conversation. Pour être présent à l’autre, il est utile de commencer par ressentir ses propres sensations. Cela fonctionne parce que les sensations ne se produisent que dans le présent. Le docteur Daniel Siegel appelle cela le ‘’ sentiment ressenti ’’. Cette présence, cette syntonisation, sentiment à sentiment avec l’autre est l’une des expériences de connexion les plus vraies et profondes que vous pouvez expérimenter. Cela se produit en partie parce que votre corps et votre cerveau répondent sans parole à l’état physiologique interne de l’autre. Cela est connu comme étant la ‘’ résonnance limbique ’’ et décrit le processus neurologique par lequel les états émotionnels internes des deux personnes convergent. C’est alors que les ondes cérébrales et les rythmes corporels se synchronisent. Plus vous êtes attentif à vos sensations, plus vous aurez accès à celles de l’autre.
Le toucher est un autre moyen puissant d’être présent parce que la peau est étroitement reliée aux émotions. On peut distinguer un toucher aimable d’un toucher agressif parce que celui-ci va directement au cerveau émotionnel. Votre système nerveux possède différents types de récepteur tactiles. En autre, les cellules tactiles ‘’ C ’’ ont un lien direct avec le cerveau émotionnel. Ce sont elles qui permettent de comprendre les émotions par la peau aussi clairement que si vous voyez quelqu’un crier ou sourire. Vous êtes équipé d’un radar neurobiologique actif qui vous permet d’envoyer et de recevoir des messages émotionnels importants sans utiliser la parole. Par exemple, une étreinte chaleureuse est ressentie de manière totalement différente d’une étreinte froide ou réservée. Le toucher est le seul sens dont vous ne pouvez vous déconnecter. De fait, si vous avez un quelconque problème avec vos autres sens, vous pouvez toujours utiliser le toucher comme substitut. Si être présent, repose sur le ressenti de vos sensations, il est inséparable de votre habileté à choisir une action ou un comportement adéquat et efficace. Pour prendre une bonne décision vous devez être en mesure de sentir vos préférences et ce, en ressentant les signaux subtils de votre corps.
Le tissu conjonctif.
D’autres peaux dans votre corps sont les tissus conjonctifs et les membranes qui recouvrent et protègent l’ensemble de vos cellules. Ces peaux jouent un rôle important dans votre réponse au monde et font également partie de vos sens intéroceptifs.
Le tissu conjonctif, connu aussi sous le nom de fascia est un organe très étendu dans le corps. Il possède plus de nerfs sensoriels que tout autre partie du corps. Cette membrane protège et recouvre chaque viscère et muscle et peut varier de consistance : de fluide, visqueux, dense à fibreux. C’est ce qui permet à vos organes, muscles et os de glisser entre eux et de se tourner lorsque vous bougez. Avec votre squelette, ils permettent de maintenir la forme de votre corps. Ils sont innervés par le système nerveux autonome et répondent aux réactions émotionnelles de lutte, de fuite et d’inhibition de l’action. Plusieurs des nerfs de vos fascias sont directement reliés avec l’insula, cette partie du cerveau en relation entre autres choses, avec votre capacité de connaissance de soi. Le ‘’ rolfing ’’ est une thérapie manuelle qui vise à maintenir ou à rétablir l’équilibre naturel du corps à travers des manipulations profondes des fascias.
Pour l’auteur et thérapeute Stéphane Drouet, les fascias de parts leurs composantes physico-chimiques, sont considérés comme des récepteurs/émetteurs d’informations neurosensorielles qui déterminent grandement nos relations avec nous-mêmes, les autres et les évènements de la vie. Il propose une méthode pour se libérer de blocages psychologiques qui, dans la plupart des cas, sont figés au niveau des fascias.
Le cœur.
Avec ses 40,000 neurones, le cœur est un organe important qui fait appel à tous vos sens intéroceptifs. Plusieurs de ses neurones ressemblent à ceux de l’hippocampe, région cérébrale impliquée dans la mémoire à long terme. En plus de pomper le sang, le cœur fabrique de l’ocytocine, une hormone en lien avec l’activité sexuelle, les caresses, l’allaitement et tout ce qui stimule à être proche d’autres personnes. Les neurones cardiaques perçoivent la chimie circulante, le rythme cardiaque et envoie neuf fois plus de messages au cerveau que l’inverse. Même lorsqu’il s’agit de la peur, votre cœur en informe votre cerveau. De plus, le cœur communique avec l’ensemble du corps en tant que leader rythmique. Respiration, ondes cérébrales et même le clignement des yeux sont influencés par les battements et le rythme cardiaque.
Le cerveau, lors d’une situation de danger et de l’accélération de la circulation sanguine qui s’ensuit, envoie à la nanoseconde près des signaux électromécaniques afin de coordonner et d’harmoniser la réponse de l’organisme. Lorsque l’on parle du cœur, on parle inévitablement de l’amour, qui est en grande partie une réponse hormonale réflexe. Juste le fait de penser à quelqu’un que vous aimez, votre cœur produit de l’ocytocine. Vous avez l’habitude de faire de votre cœur votre centre émotionnel. Comme lorsque vous déclarez que vous aimez quelqu’un de tout votre cœur ou que vous avez le cœur brisé lorsqu’il vous quitte. D’ailleurs, la médecine reconnaît depuis peu, l’existence du syndrome du cœur brisé, qui peut survenir après un choc émotionnel.
Se connecter aux autres.
Se connecter aux autres est une partie essentielle de votre bien-être. Évidemment, le degré et le type de connexion que vous établissez avec les autres est quelque chose de très personnelle. Lorsque vous choisissez intentionnellement ce que vous faites, à quelle fréquence et avec qui vous vous connectez, cela devient une ressource qui vous aide à vous réguler et à vous sentir mieux.
Que pensez-vous d’essayer cela consciemment ? D’abord, nommez les personnes de votre vie avec lesquelles vous vous sentez connecté. Faites une liste des choses que vous faites avec les autres qui vous procurent de la joie. Établissez une liste d’activités que vous aimeriez expérimenter avec d’autres personnes.
Modifier l’image.
Repenser à une situation passée dans laquelle vous avez été en situation de survie, de lutte ou de fuite. Portez attention aux sensations corporelles lorsque vous vous remémorez ce souvenir. Quelle image vous vient à l’esprit pour illustrer cette expérience. Identifiez, par exemple, les couleurs ou les odeurs qui sont associées à cette expérience.
Maintenant, imaginez effectuer un petit changement de cette image pour vous sortir du sentiment d’être piégé dans cette énergie chaotique et désorganisée. Par exemple, essayerdifférentes nuances de couleurs, changer ou ajouter un nouvel élément à l’image illustrant votre expérience perturbante. Votre objectif n’est pas d’éliminer l’énergie, mais de vous engager avec elle et de commencer à évoluer vers un état plus régulé.
L’inconfort.
Bien que l’intéroception soit aussi vital que l’extéroception, la majeure partie du temps, nous en sommes inconscient. Nous passons des années – parfois toute la vie – à apprendre sur les cinq sens, la logique et la raison mais quasiment rien sur la capacité à utiliser l’intelligence sensorielle. Mais attention, tout comme votre intelligence rationnelle peut échouer, votre intéroception le peut également. Par exemple, votre cœur peut s’emballer alors qu’il n’y a aucun danger, ou que votre estomac peut se nouer même si rien de grave ne se produit. Ou encore, comme dans le cas de Estanislao Bachrach qui crispait ses épaules même lorsqu’il ne vivait pas de situations stressantes ou anxieuses. Cet état de tension permanente de ses épaules a créé une déconnexion de la communication entre ses fascias et son cerveau générant ainsi un état d’anxiété quasi permanente. De même qu’il faut du temps et de l’engagement pour acquérir des compétences cognitives, il en va de même lorsqu’il s’agit d’écouter et de sentir son corps. Souvent vous ignorez les sensations, c’est-à-dire les signaux qui se manifestent dans votre corps. Vous considérez bien souvent votre corps comme un véhicule qui vous amène d’un endroit à un autre mais vous le considérez rarement comme quelque chose qui mérite d’être écouté, perçu et auquel il faut prêter attention. Ce qui est certain, c’est que si vous commencez à ressentir des sensations intéroceptives très inconfortables et intenses, il faudra agir. En général, la première chose à faire est de faire ou de dire quelque chose qui fera disparaître cette sensation inconfortable le plus rapidement possible. Nous ne supportons pas l’inconfort. Il s’agit d’une sorte de compulsion irrésistible qui peut vous faire regretter la décision ou l’action que vous avez prise. Cela se produit généralement dans un contexte particulier et la manière dont vous évaluer ce contexte, peut vous amenez à réagir. Il s’agit de vos réactions émotionnelles. En répétant ces réactions, au fil du temps elles deviennent des biocomportements avec leurs schémas neuromusculaires typiques. Vous répétez alors toujours les mêmes comportements. Et, comme elles sont automatiques et invisibles, vous ne vous rendez généralement pas compte de ce qui se passe. Ce sont vos angles morts.
Voici un exemple présenté par Estanislao Bachrach pour illustrer ce mécanisme.Vous partez de bon matin faire votre jogging habituel, lorsqu’en passant près d’une flaque d’eau sur la chaussée, une voiture filant à toute vitesse, vous éclabousse de haut en bas. Vous sentez l’eau froide et sale sur votre peau et l’humidité qui traverse vos vêtements (sensations). Vous pensez (évaluation) alors que vous serez bientôt à la maison pour prendre une douche chaude; vous sécher et changer de vêtements. Cette évaluation, le plus souvent inconsciente, vous pousse à continuer à courir (biocomportement) et même à être de bonne humeur (émotion) en riant de ce qui vient de se passer. Même situation mais avec un scénario différent. Vous allez courir mais cette fois-ci pour vous rendre dans un restaurant pour une rencontre importante. Lorsque vous êtes éclaboussé de haut en bas, vous sentez les mêmes sensations mais vous pensez alors que votre rencontre sera un échec étant donné votre apparence (évaluation), vous vous mettez en colère (émotion) contre le conducteur de la voiture et vous l’injuriez (biocomportement) abondamment alors qu’il s’éloigne. Vous arrivez à votre rendez-vous en vociférant encore des cris et des insultes contre l’automobiliste au point que vous oubliez de vous excuser de votre apparence auprès de la personne que vous rencontrez tout en lui parlant de manière précipitée et en l’interrompant continuellement (biocomportement = angle mort). Bien que les sensations corporelles soient les mêmes dans les deux scénarios, en changeant votre évaluation de ce qui s’est passé, compte tenu du contexte, vos émotions changent et votre comportement se modifie. Si à chaque fois que vous vous mettez en colère, vous allez crier et jurer et que cela vous pousse à accélérer votre débit verbal et à interrompre les autres, ce qui entrave vos performances, ce comportement biologique (biocomportement) devient alors un angle mort. C’est-à-dire que vous faites alors quelque chose sans en être conscient, motivé par une émotion issue de l’évaluation de vos sensations et qui affecte vos performances.
Rassurez-vous, il ne s’agit pas d’une condamnation à vie. Selon Estanislao Bachrach, il est tout à fait possible qu’en étant plus attentif à vos sensations intéroceptives, vous pouvez découvrir beaucoup plus d’options pour répondre aux situations de votre vie. Le problème, c’est que la majorité des gens ne savent pas ressentir ce qu’il ressente. Il est important d’apprendre à ressentir ces sensations consciemment. En fait, au niveau de l’évolution, la biologie par la myélinisation des nerfs a renforcé la vitesse de l’attention sur vos sens extéroceptifs au lieu de vos sens intéroceptifs. De plus, la culture et l’éducation encouragent plus la réflexion que la sensation. Autrement dit, il est normal que vous ne sachiez pas sentir votre corps, c’est-à-dire vous sentir vous-même.
Intéroception et proprioception.
Un des piliers fondamentaux pour développer votre intelligence sensorielle, c’est de porter attention. Vous pouvez distinguer ou probablement pas encore, trois niveaux d’intéroception en fonction de votre degré d’intelligence sensorielle. Ces trois niveaux d’intéroception impliquent différentes zones du cerveau.
Niveau 1 ou reptilien. À ce niveau cela se produit toujours sans que l’on s’en rendre compte. Par exemple, la respiration, la température corporelle, la soif, la faim, etc. L’hypothalamus et le système nerveux autonome sympathique et parasympathique sont impliqués.
Niveau 2 ou limbique. Ici, ce sont vos émotions qui dirigent votre comportement sans que vous vous en rendiez compte, toujours à la recherche d’une augmentation de votre plaisir ou d’une diminution de la douleur. Vous vous comportez en ayant tendance à vous rapprochez des stimuli, des situations ou des personnes parce qu’ils vous procurent du plaisir, une opportunité, un défi, de la curiosité, ou bien vous avez tendance à vous détournez parce qu’ils vous menacent, vous font souffrir ou vous désintéressent. Et ce, toujours sans que vous vous en rendiez compte. Ce deuxième niveau implique l’insula postérieure, le thalamus du système limbique, les zones motrices, le cingulum antérieur et le cortex orbitofrontal.
Niveau 3 ou intelligence sensorielle. C’est lorsque vous prenez conscience de l’endroit et de la manière dont vos sensations sont ressenties dans votre corps, des émotions et des humeurs que ces sensations provoquent en vous. Ces sensations impliquent la pleine conscience de ces sensations, de vos émotions et donc, de votre comportement ultérieur. Dans votre cerveau intervient une intégration neurale de différentes aires, des plus primaires au plus modernes. Lorsque toutes ces zones sont coactives, des modèles commencent à se mettre en place. Par exemple, je ressens mes sensations, cela provoque des émotions que je parviens à reconnaître et j’agis en prenant des décisions conscientes basées sur ce que je ressens. L’insula antérieur vous informe que c’est vous qui ressentez cela et votre cortex préfrontal dorsolatéral vous permet de garder en mémoire ces sensations suffisamment longtemps pour que vous puissiez les ressentir. En atteignant le niveau 3, c’est-à-dire une meilleure intelligence sensorielle, vous vous connaissez mieux, vous favorisez de meilleures prises de décision, vous vous connectez mieux aux autres et vous êtes davantage conscient du moment présent. Au fur et à mesure que vous prenez conscience de vos états intérieurs, informés par vos sens intéroceptifs, vous recevez simultanément des sensations et des données provenant d’un troisième ensemble de vos sens : les sens proprioceptifs.
La proprioception est la troisième expérience des sensations (1- extéroception, 2- intéroception), c’est-à-dire le sens de l’équilibre et du mouvement du corps dans l’espace. C’est la capacité de sentir sa position dans l’espace, où son corps commence et finit, la stabilité de sa posture ou de sa position et la relation avec la gravité. Sans proprioception, vous ne pourriez pas dirigez votre vélo dans un virage ou boire de l’eau sans qu’elle ne tombe de votre bouche. Ce sens est basé sur le système vestibulaire de l’oreille interne qui guide le sens de l’équilibre. Votre toucher également qui vous indique ce que vous êtes et ce que vous n’êtes pas. Ce sens implique également les nerfs de votre tissu conjonctif ou fascias qui détectent la contraction et le relâchement de vos muscles. La proprioception affecte vos relations sociales, vos émotions et vos états d’esprit. En définitive, c’est grâce à ce 3ième sens que vous pouvez vous déplacer sans vous cogner contre les objets qui vous entourent, d’ajuster votre équilibre sans y penser ou encore d’attraper par exemple, une balle au vol et d’éviter qu’elle ne vous frappe en plein visage. Lorsque vous vous déplacez avec grâce, votre cerveau perçoit l’élongation de vos membres et la fluidité de vos pas et vous dit : Je fais ça bien. Lorsque vous bougez avec puissance et force, votre cerveau encode ces contractions explosives de vos muscles, perçoit la vitesse de vos actions et comprend que : Je suis puissant. Lorsque vous vous bougez avec élasticité, votre cerveau perçoit la résistance de vos muscles et la force de vos tendons et en conclut : Je suis fort. Toutes ces sensations vous donnent beaucoup d’informations convaincantes sur qui vous êtes et ce dont vous êtes capables.
Lorsque vous passez du niveau 2 au niveau 3 de conscience de votre intéroception vous réagissez beaucoup moins souvent à vos émotions, ce qui n’est pas toujours une mauvaise chose. En résumé, le rôle de vos émotions dans votre prise de décision peut être inconscient (niveau 2) ou conscient (niveau 3). Des études montrent que si les centres neuronaux impliqués dans l’intelligence sensorielle sont endommagés, la prise de décision est affectée, ce qui entraîne une diminution de l’intelligence émotionnelle en général.
Identifiez vos sensations proprioceptives.
Prenez un moment pour répondre aux questions ci-dessous.
Comment est votre posture en général ? Plus vers l’avant, l’arrière ou centrée ? Vous sentez-vous allongé vers le haut, affaissé vers le bas ou centré ? Vous sentez-vous plus large ou plus étroit par rapport à l’espace dans laquelle vous vous déplacez ?
Comment évaluez-vous la connexion entre votre corps et votre posture : rigide, solide, large, confortable ?
Dans quelle mesure vous sentez les contraintes sur votre corps et votre posture : hypersensible, sensible, confortable, séparé, insensible ?
Comment décrivez-vous la fermeté de vos gestes : ferme, stable, cohérent, léger, doux ?
Comment décrivez-vous la vitesse de vos gestes : rapide, pressé, graduel, pausé, lent ?
Comment décrivez-vous la tension de vos gestes : rigide, tendu, détendu, lâche, relaxé ?
Connaissance de soi sensorielle.
Si votre intelligence sensorielle = l’intelligence émotionnelle + l’extéroception + la proprioception + l’intéroception, alors l’intelligence sensorielle + l’intelligence conceptuelle = l’intelligence intégrale. Votre intelligence sensorielle se développe lorsque vous êtes conscient de vos états internes (intéroception de niveau 3) en simultané avec l’information de votre proprioception (conscience du mouvement et de la position de votre corps dans l’espace). La conscience conceptuelle et la conscience sensorielle de soi se manifestent par le biais de différents sens et de différentes zones du cerveau. La conscience sensorielle est essentielle pour la conscience du moment présent. L’intéroception est la clé de votre santé et de votre bien-être parce qu’elle permet une meilleure homéostasie de tous les systèmes de votre corps. Une faible perception, détection et compréhension de votre intéroception peut contribuer à vous affecter négativement ou affecter les autres sans que vous vous en rendiez compte ou en prêtiez attention. Le biais évolutif fait que nous nous concentrons sur l’extérieur et notre biais culturel favorise l’intellect. Tout cela contribue au fait que nous ne savons pas comment nous sentir, c’est-à-dire ressentir les sensations de notre corps. Prenez un moment pour vous interroger sur quoi vous portez attention au long de la journée. Portez-vous attention à votre corps lorsque vous êtes à l’école, au travail ou encore lorsque vous prenez soin de vos enfants, par exemple ? Êtes- vous conscient de la tension dans vos membres ou dans les autres parties de votre corps en exécutant une quelconque tâche ? Êtes-vous conscient des modifications de votre respiration dans les diverses situations que vous vivez ?
L’intuition.
L’intuition est une expérience familière et un processus de tout votre corps qui a le pouvoir de transformer et de réorienter la vie des individus aussi bien que celle de l’humanité toute entière. Bien que peu comprise par la science et certainement mystérieuse, elle est en relation directe avec la capacité de percevoir et de ressentir les sensations corporelles. De plus, elle apparaît sans l’intervention d’un processus de raisonnement. L’intuition apparaît lorsque votre information sensorielle et émotionnelle est plus rapide que votre conscience. C’est une décision, une action, un comportement que vous connaissez déjà, une habileté inconsciente. Par exemple, pour réaliser une action consciente telle que soulevez un verre posé sur une table, votre cerveau ‘’ parle ’’ à votre corps pour qu’il exécute cette action et il lui faut 500 millisecondes, soit environ ½ seconde pour le faire. Cependant, le mouvement a commencé plus tôt, à 355 millisecondes. Avant même le début du mouvement, à 285 millisecondes votre cerveau (votre conscience) a déjà décidé du mouvement qu’il allait effectuer. Mais avant même que vous n’y pensiez, votre cerveau a déjà préparé son plan d’action pour lever le verre. Il savait déjà comment le faire. En effet, il ne lui faut que 70 millisecondes pour acquérir une ‘’ mémoire corporelle ’’, c’est-à-dire pour savoir déjà comment faire la prochaine fois.
En outre, en utilisant votre intuition en association avec votre capacité de percevoir vos sensations pour prendre des décisions, votre temps de réponse émotionnelle est toujours beaucoup plus rapide que le temps pris pour devenir conscient de quelque chose. Par exemple, en moins de 100 millisecondes on peut commencer à être conscient de ce qui se passe ou de ce que l’on va faire. Mais avant même que vous deveniez pleinement conscient, à 350 millisecondes, il y a déjà dans votre cerveau l’information sensorielle qui est arrivée en 200 à 250 millisecondes.
Vous avez certainement déjà pris intuitivement de nombreuses décisions dans votre vie pour le meilleur et pour le pire. Votre intuition a une très grande importance pour la direction, les défis et les opportunités qui se présentent dans votre vie. Et bien souvent, c’est votre source d’information la plus fiable. En définitive, l’intuition est un processus de tout votre corps et plusieurs études suggèrent que l’amélioration de votre perception et de votre ressenti sensoriel, spécialement l’intéroception, renforce l’intuition. Bref, une meilleure intelligence sensorielle favorise une meilleure intuition. En résumé, on peut affirmer qu’en améliorant votre perception et votre ressenti intéroceptifs vous développez votre intelligence sensorielle qui, a non seulement un impact réel sur votre bien-être et votre prise de décision, mais aussi sur votre capacité intuitive.
Lire la suite : Soyez Sensoriellement Zen : Respiration, Température, Mouvement.
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